En République lettonne, les rapports entre l’Église et les autorités du pays s’étaient établis dans un climat difficile, voire particulièrement tendu, a informé le patriarche Cyrille lors de la réunion du Concile épiscopal du 29 novembre 2017.

« Aujourd’hui, un consensus durable a été atteint, permettant une bonne compréhension mutuelle ; les bases de la collaboration pour l’avenir ont été posées. L’une de ces bases a été l’existence de relations interconfessionnelles bienveillantes » a constaté le primat de l’Église russe.

En même temps, selon Sa Sainteté « les tentatives de réviser les valeurs traditionnelles, notamment des valeurs familiales, au niveau législatif, ne laissent pas d’inquiéter. Les projets de modification des programmes scolaires, afin d’y introduire des cours d’éducation sexuelle, menaçant la morale des enfants et des jeunes, ainsi que l’activation des idéologues de l’euthanasie suscitent également une grande préoccupation. »

« Les rapports entre l’Église et l’état de la République lituanienne sont constructifs et bienveillants. Étant, conformément à la Constitution, un état laïc n’ayant pas de religion officielle, la Lituanie reconnaît comme traditionnelles neuf religions et confessions chrétiennes, parmi lesquelles l’Orthodoxie. Cette situation de l’Église orthodoxe dans le pays permet au diocèse de Vilnius de créer des paroisses, de développer son activité informationnelle et éducative. Elle garantit au clergé des avantages sociaux » a expliqué le patriarche Cyrille.

Depuis 2016, a remarqué le primat de l’Église russe, les organisations religieuses ne sont plus soumises à l’impôt foncier. Le diocèse a donc pu se rendre propriétaire des terrains qu’elle occupait auparavant sous la forme de baux à titre gratuit de longue durée.

Le patriarche Cyrille a évalué positivement les rapports avec l’administration lituanienne au niveau local. « Il y a eu le cas sans précédent de la restauration de l’église de la Trinité de Švenčionys, qui nécessitait d’importants travaux de réfection. L’état prévoit de financer jusqu’à 80% des travaux de restauration » a rapporté le patriarche.

En République estonienne, les autorités de l’état s’efforcent de maintenir des relations constructives avec l’Église, a poursuivi le patriarche Cyrille. L’autorité de l’Église a beaucoup grandi. De plus en plus d’associations culturelles et sociales invitent les représentants de l’Église orthodoxe estonienne à participer à différents projets d’ordre social, culturel ou éducatif.

Au niveau local, les responsables soutiennent les réparations nécessaires des églises faisant partie du patrimoine architectural, ainsi que l’organisation de manifestations paroissiales. Ils contribuent à l’amélioration des conditions de vie des ministres du culte, a constaté Sa Sainteté.

« Le problème le plus actuel de l’orthodoxie en Estonie », selon le patriarche, est la division ecclésiastique. Les mesures prises par la hiérarchie pour régler ces difficultés, notamment du point de vue immobilier, n’ont pas été soutenues par les autorités de l’état ni par la direction de la juridiction de Constantinople.

Le primat de l’Église russe a dit regretter l’introduction dans la législation de positions risquant de provoquer l’érosion des représentations traditionnelles de la famille et ouvrant la voie à des transformations allant dans le sens des nouvelles idées, dépourvues de tout principe moral chrétien. « L’approfondissement et la diffusion de ces tendances inquiète profondément les orthodoxes de ce pays » a souligné Sa Sainteté le patriarche Cyrille de Moscou.