Le 14 septembre 2018, le Saint-Synode de l’Eglise orthodoxe russe a tenu une réunion extraordinaire à la résidence synodale du monastère Saint-Daniel de Moscou.

Sont membres permanents du Saint-Synode : le métropolite Onuphre de Kiev et de toute l’Ukraine ; le métropolite Juvénal de Kroutitsy et de Kolomna ; le métropolite Vladimir de Kichinev et de toute la Moldavie ; le métropolite Alexandre d’Astana et du Kazakhstan, chef de la région métropolitaine en République du Kazakhstan ; le métropolite Vincent de Tachkent et d’Ouzbékistan, chef de la région métropolitaine d’Asie Centrale ; le métropolite Barsanuphe de Saint-Pétersbourg et de Ladoga, chancelier du Patriarcat de Moscou ; le métropolite Paul de Minsk et de Zaslavl, exarque patriarcal de toute la Biélorussie ; le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou.

Sont invités à participer à la séance d’hiver (septembre-février) : le métropolite Luc de Zaporojié et de Mélitopol ; le métropolite Serge de Barnaoul et de l’Altaï ; l’évêque Lazare de Narva ; l’évêque Benjamin de Rybinsk et de Danilovo ; l’évêque Nicolas de Nakhodka et de Preobrajenié.

Le patriarche Cyrille a prononcé un discours d’ouverture :

« A l’agenda d’aujourd’hui se pose la question de la réalisation de la décision du Patriarcat de Constantinople sur l’envoi en Ukraine de ses « exarques ». Le 8 septembre, notre Synode a déjà publié une déclaration sur cette décision du Synode de Constantinople sur l’envoi de ses représentants, et nous savons maintenant de source sûre qu’ils sont arrivés en Ukraine et se sont mis au travail » a dit le patriarche Cyrille, ouvrant la séance.

La santé de Sa Béatitude le  métropolite Onuphre de Kiev et de toute l’Ukraine ne lui a pas permis d’être présent à la réunion, et, par communication vidéo, le métropolite Onuphre a informé les membres du Synode de l’état des affaires depuis la nomination des hiérarques du Patriarcat de Constantinople en Ukraine.

« Effectivement, les deux soi-disant exarques du Patriarcat de Constantinople sont arrivés en Ukraine, a confirmé le métropolite Onuphre. L’un est nommé pour poursuivre le processus de négociations auprès du dénommé patriarche Philarète, tandis que l’autre fait des démarches auprès du « métropolite » Macaire, chef de « l’église orthodoxe autocéphale ukrainienne ». »

« Nous ne les avons pas rencontrés et n’en n’avons pas l’intention, parce qu’ils sont venus ici sans notre bénédiction. En tant que représentants de l’Eglise canonique en Ukraine, nous ne pouvons pas échanger avec eux. Nous verrons quelle sera la suite des évènements » a ajouté le métropolite Onuphre.

Sur la base des renseignements communiqués par le métropolite Onuphre, les membres du Synode prendront des décisions.

Saluant Sa Béatitude, le patriarche Cyrille a dit espérer que la hiérarchie de l’Eglise orthodoxe ukrainienne « continuerait à avancer sur la seule voie qui soit bonne – poursuivre son ministère conformément aux canons de l’Eglise orthodoxe. »

« Ce qui se passe en ce moment avec l’envoi de ces soi-disant exarques est le reflet de ce qu’avait entrepris le Patriarche de Constantinople en 1920, lorsque notre Eglise, le patriarche Tikhon en tête, se trouvait dans des circonstances extrêmement difficiles, a poursuivi le primat de l’Eglise orthodoxe russe. Le patriarche subissait de violentes pressions de la part des autorités, tandis qu’une organisation schismatique inspirée par les autorités, « l’église » dite rénovée, prenait de l’importance. Le patriarche grégoire VII de Constantinople a alors décidé d’envoyer à Moscou une « commission », soi-disant à la demande de certains orthodoxes. Naturellement, l’Eglise orthodoxe russe n’avait rien demandé au patriarche Grégoire VII, la requête avait visiblement été envoyée par les schismatiques-réformateurs. Le patriarche Tikhon a rédigé une lettre très claire, fondée sur les canons, où il protestait contre l’envoi sur le territoire canonique de l’Eglise orthodoxse russe qu’il dirigeait d’une quelconque « commission » de la part d’une Eglise locale, suivant un schéma non canonique. Nous savons dans quelles conditions extrêmement difficiles se trouvait placé le patriarche Tikhon. Bien qu’il fût alors pratiquement privé de liberté, il a défini courageusement et clairement sa position. »

« Puisque ce qui se passe actuellement en Ukraine, comme je l’ai dit, est le reflet de ce qui s’est déjà produit au début du XX siècle, nous devons suivre la ligne que le patriarche Tikhon a courageusement tracé durant les années les plus terribles pour notre Eglise, et qui est la seule juste et la seule fondée sur les canons » a conclu Sa Sainteté le patriarche Cyrille.