Le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, a commenté le communiqué publié le 25 novembre 2020 à l’issue de la séance du Saint-Synode de l’Église orthodoxe de Chypre, dont le thème central était la décision de l’archevêque Chrysostome de Chypre de commémorer Épiphane Doudenko, chef de « l’église orthodoxe d’Ukraine ».

On assiste à l’aggravation du schisme dans l’orthodoxie, dont s’est rendu coupable le patriarche Bartholomée de Constantinople. Ses actes anticanoniques en Ukraine ont maintenant pour conséquence la perte de l’unité à l’intérieur des Églises orthodoxes locales. Sous la pression du patriarche de Constantinople, l’archevêque de Chypre Chrysostome a accepté de commémorer le leader du groupe schismatique ukrainien. Une partie de l’épiscopat de l’Église orthodoxe de Chypre, selon ce qui ressort du communiqué publié aujourd’hui, a suivi le primat dans sa décision, tandis qu’une autre partie y est catégoriquement opposée, s’appuyant sur les saints canons et invoquant la conscience épiscopale.

La position de ces hiérarques est difficile. Ils veulent indubitablement sauver l’unité de leur propre Église, préserver la paix avec leurs confrères. Mais la fidélité à la Sainte Tradition, l’attachement aux règles canoniques ne leur permet pas de participer à la commémoration d’un schismatique, ni d’admettre la reconnaissance d’une « église », dont les dirigeants sont des imposteurs n’ayant pas reçu de consécration légitime.

Il ne sera possible de surmonter la crise profonde qui frappe le monde orthodoxe qu’en revenant à l’organisation canonique et à la conciliarité orthodoxe, laquelle n’admet pas la primauté d’autorité d’un primat quelconque sur l’Église universelle, dont le Chef était et restera notre Seigneur Jésus-Christ.