Une rencontre de chefs et de représentants des Églises orthodoxes locales doit avoir lieu à Amman, la semaine prochaine, à l’initiative du patriarche Théophile de Jérusalem. Dans une interview exclusive à RIA Novosti, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, a expliqué qui participerait à la rencontre, quels sujets seraient abordés et avec quels objectifs s’y rendra la délégation de l’Église orthodoxe russe, sous la conduite du patriarche Cyrille.

– Monseigneur, quand aura lieu exactement la conférence panorthodoxe d’Amman, et comment doit-on l’appeler ?

– Suivant la lettre du patriarche Théophile de Jérusalem, la principale manifestation aura lieu le 26 février. Les délégations arriveront le 25 février, elles repartiront le 27. Plutôt que de conférence panrorthodoxe, il vaut mieux parler de rencontre fraternelle de primats et de représentants des Églises locales.

– Quel est le but de cette rencontre, avec quels objectifs et avec quelles espérances le patriarche Cyrille y participera-t-il ?

– Le but de cette réunion, selon le patriarche Théophile, est de discuter de la sauvegarde de l’unité orthodoxe. Malheureusement, c’est aujourd’hui un fait qu’il existe des divisions et de sérieuses divergences entre les Églises locales. Il existe aussi un risque de schisme profond dans l’Église orthodoxe. Seul un dialogue franc et fraternel, les efforts communs de toutes les Églises autocéphales reconnues permettront de surmonter ces divisions. Nous espérons que la prochaine rencontre sera une étape importante dans cette direction.

– Quelles Églises ont accepté de participer à la rencontre, lesquelles ont répondu par un refus, et pourquoi ?

– L’Église russe n’étant ni l’initiatrice, ni l’organisatrice de cet évènement, nous n’avons pas de renseignements exacts sur le nombre de ses participants, ni sur la composition des délégations. Pour autant qu’on puisse en juger d’après les informations qui ont été publiées, plusieurs Églises autocéphales ont décidé d’y participer. Par contre, en plus du patriarche Bartholomée, les primats des Églises de Grèce, de Chypre et d’Albanie ont publiquement fait savoir leur refus d’y prendre part, étant d’avis que seul le patriarche de Constantinople peut convoquer ce genre de rencontre.

– Le métropolite Onuphre de Kiev et de toute l’Ukraine, primat de l’Église orthodoxe ukrainienne canonique, ira-t-il à Amman ?

– La composition de notre délégation sera annoncée plus tard.

– Que savez-vous de l’ingérence de certains hommes politiques, qui ont dissuadé les primats de participer à la conférence ? Quel est le rôle des États-Unis dans cette histoire ?

– L’ingérence politique dans le processus de fondation de la prétendue « église orthodoxe d’Ukraine » est évidente depuis le début. Nous nous rendons parfaitement compte que la reconnaissance subséquente des schismatiques par les Églises de Grèce et d’Alexandrie ne s’est pas faite sans intervention externe. Nous savons que des pressions ont aussi été exercées contre la rencontre d’Amman. En tous cas, il est difficile d’interpréter autrement le refus de participer à cet évènement que l’archevêque d’Athènes a annoncé aux journalistes immédiatement après sa rencontre avec l’ambassadeur américain. Je rappelle qu’il a annoncé reconnaître « l’EOd’U » à la suite de nombreux entretiens avec le même diplomate.

– Des services liturgiques communs, des rencontres avec les autorités civiles sont-ils prévus à Amman ?

– Il ressort des lettres d’invitation de Sa Béatitude le patriarche Théophile de Jérusalem qu’aucun office liturgique en commun n’est prévu à Amman. On suppose que les participants rencontreront le roi de Jordanie, Abdallah ibn-Hussein.

– D’autres rencontres de ce type sont-elles possibles, à quelle fréquence, et où ?

– Nous espérons que la rencontre d’Amman sera le début d’une série de rencontres dont notre famille orthodoxe a tant besoin aujourd’hui.