Au soir du 24 janvier 2016, à la fin du troisième jour des travaux de la Synaxe des Primats de l’Église orthodoxe, qui se déroule à Chambésy en Suisse, le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie a visité la représentation du Patriarcat de Moscou au Conseil œcuménique des Églises à Genève.

Sa Sainteté a célébré un office d’intercession à la paroisse de l’Église russe, dédiée à la Nativité de la Mère de Dieu.

Il était accompagné dans sa prière par l’archevêque Michel de Genève et d’Europe occidentale (Église russe hors-frontières), l’évêque Serge de Solnetchnogorsk, directeur du Secrétariat du Patriarcat de Moscou, l’archiprêtre Mikhaïl Goundiaev, représentant du Patriarcat de Moscou auprès du Conseil œcuménique des Églises et des organisations internationales à Genève, ainsi que par de nombreux paroissiens.

Le représentant de la fédération de Russie auprès de l’ONU et des autres organisations internationales présentes à Genève, A. Borodovkine, assistait à l’office.

Le Patriarche Cyrille a prononcé une homélie après l’office. Il est revenu avec émotion sur ses souvenirs, rappelant que c’était dans cette église qu’il avait commencé son ministère de prêtre il y a 45 ans. « Je n’avais alors aucune expérience, je ne savais pas suffisamment les langues étrangères, je ne comprenais pas bien ce qui se passait en Occident, qui me paraissait un monde totalement étranger… Peu à peu, j’ai appris à aimer Genève, notre paroisse, les paroissiens… Je n’avais pas pu revenir ici depuis mon intronisation patriarcale, c’est pourquoi vous pouvez comprendre quels sont mes sentiments aujourd’hui.

J’aimerais vous souhaiter avant tout de garder la foi dans vos cœurs, car c’est une grande force. Je ne le dis pas seulement en tant que Patriarche qui exhorte ses fidèles. J’en parle par expérience personnelle, croyez-moi. Je suis passé par de très grandes épreuves, il semblait qu’aucune force humaine, aucun esprit humain ne serait capable de les surmonter. Lorsqu’on se rend compte que tout change en un instant, il devient clair que ce n’est rien d’autre qu’une réponse à la prière adressée au Seigneur, qu’un effleurement de la grâce divine. C’est pourquoi, que les circonstances de la vie, même les plus terribles, ne vous troublent pas. Souvenez-vous que le croyant dispose de cette immense puissance qu’est la prière, fondée sur le sentiment intérieur de la foi.

Cela ne veut pas dire que nous devons attendre sans rien faire l’aide de Dieu. Le Seigneur ne vient jamais en aide aux paresseux, Il n’aide jamais ceux qui ne font rien, parce qu’Il ne peut pas encourager la faiblesse humaine. Il ne soutient que nos efforts. Lorsque nous allions les efforts entrepris par nous pour résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés à la prière, demandant à Dieu de nous aider, alors se produit cette union du divin et de l’humain dans la vie, et nous devenons plus forts. Cette force ne dépend pas de notre santé physique, elle ne dépend pas de notre situation, de notre situation sociale, car c’est la force de Dieu. Je vous dirais donc : priez plus ardemment, ne doutez jamais de votre foi et souvenez-vous que la foi ne doit pas être à l’arrière-plan de notre vie. Lorsque nous ne faisons que passer rapidement à l’église après avoir terminé toutes nos affaires, le Seigneur nous aide de la même façon : un petit peu (…) Si la foi est une priorité de notre vie, si nous organisons notre vie de façon à vivre avant tout en chrétiens, alors le Seigneur vient à notre rencontre. »

Sa Sainteté a ensuite congratulé l’archiprêtre Mikhaïl Goundiaev, son neveu, dont c’était la fête onomastique. Le Patriarche a ensuite offert pour la paroisse une icône semblable à celle offerte à l’église de l’Exaltation-de-la-Croix de Genève (Eglise russe hors-frontières) : « Puisqu’il s’agit désormais de la même communauté orthodoxe, que cette magnifique image de saint Serge de Radonège demeure aussi dans cette église. »

A la fin de l’office, les paroissiens ont partagé les agapes avec Sa Sainteté.