Le 18 septembre 2012, avant de quitter le Japon, le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie a répondu aux questions des correspondants des médias russe et japonais.

Parlant de sa rencontre avec l’Empereur Akihito, le Primat de l’Église orthodoxe russe a raconté qu’il avait échangé avec le monarque japonais avant tout sur le rôle et l’importance de la mission de saint Nicolas du Japon : « il a fondé une Église qui existe encore aujourd’hui et il est certainement l’un de ces ponts reliant le peuple japonais au peuple russe au niveau des liens du cœur ».

« Mais un nouveau lien du cœur est apparu avec la compassion qu’a éprouvé le peuple russe, les peuples de la Rous’ devant le malheur qui a frappé le Japon l’an dernier, a poursuivi le Patriarche. Lorsque nous compatissons aux malheurs les uns des autres, nous nous rapprochons. J’ai également le sentiment qu’est venu le temps d’écrire une nouvelle page dans l’histoire de nos relations bilatérales. On peut évidemment tenter de dépasser les dissensions grâce à une étude méthodique de l’histoire. Mais, comme l’histoire elle-même nous l’enseigne, cette voie est rarement couronnée de succès. En général, chaque partie affirme avoir raison, dit qu’elle est la principale offensée, qu’elle occupe une position plus juste. On retrouve toujours cette tendance lorsqu’il s’agit des relations bilatérales entre les états.

On peut également poursuivre le débat, mais je crois qu’il est temps de tourner la page, de prendre conscience que nous vivons ensemble, que nous liés par un même destin, ou du moins que nous vivons dans la même région, que les catastrophes naturelles et différentes circonstances heureuses ou malheureuses pour les uns comme pour les autres peuvent nous toucher les uns comme les autres.

Je prierai pour que saint Nicolas nous aide à écrire une page véritable nouvelle dans nos relations ».

Quant à l’œuvre de saint Nicolas du Japon, Sa Sainteté a souligné que l’Église japonaise qu’il avait fondée, tout en observant strictement les dogmes et les canons de l’Orthodoxie n’était nullement une Église « étrangère », qu’elle faisait partie intégrante du peuple japonais et de la culture dont il est porteur. Le Primat de l’Église russe a exprimé l’espoir que cette Église contribuerait au développement des relations entre les peuples de Russie et du Japon.

Répondant aux questions des journalistes de la Rossiïskaïa gazeta sur la cuisine japonaise, le Patriarche a dit : « Je crois que je suis au Japon pour la huitième fois, et le premier choc date de la lointaine année 1969. Ce choc a été si positif que je préfère aujourd’hui la cuisine japonaise à de nombreuses autres cuisines du monde. J’estime que la gastronomie japonaise est un aspect important de la culture de ce pays, un excellent ambassadeur du Japon dans le monde entier. »