Le métropolite Hilarion : le schisme provoqué par Constantinople se développe hors des limites de notre Église
Le 25 novembre 2020, le Synode de l’Église orthodoxe de Chypre a publié un communiqué. Il y est précisé qu’il « n’a pas d’objections contre la décision » de commémorer comme primat de l’Église d’Ukraine Épiphane Doumenko, chef des schismatiques ukrainiens. Cette décision, prise par l’archevêque Chrysostome de Chypre, divise l’épiscopat chypriote. Ekaterina Gratcheva, présentatrice de l’émission « l’Église et le monde », a interrogé le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, sur l’évolution possible de la situation.
«Difficile de dire comment le schisme évoluera dans le monde orthodoxe, mais j’aimerais souligner qu’il progresse hors des limites de notre Église » a répondu Mgr Hilarion. « L’Église orthodoxe russe reste unie, son épiscopat, tant en Russie qu’en Ukraine ou en Biélorussie et dans d’autres pays, reste solidaire».
Parlant des autres Églises orthodoxes locales, le président du DREE a constaté : « Nous voyons que le patriarche Bartholomée de Constantinople a initié un schisme dont il est le principal coupable. On pouvait s’attendre à ce que les Églises qui sont alignées sur Constantinople (et ce sont, principalement, des Églises où l’on parle grec, l’Église grecque, l’Église chypriote, par exemple) suivent tôt ou tard le patriarche Bartholomée. Dans ces Églises, il n’est pas considéré comme le premier parmi des égaux, mais pratiquement comme un chef. C’est pourquoi, s’il a donné un ordre et qu’il insiste, on s’y soumettra tôt ou tard. »
Cependant, en ce qui concerne l’Église de Chypre, selon le métropolite Hilarion, l’histoire ne s’arrête pas à la décision synodale de cette semaine, puisque les évènements de ces derniers jours ont montré qu’il existait de sérieuses dissensions au sein du Synode sur la question ukrainienne. « Les membres du Synode qui ont voté contre sont restés sur leur opinion, ils ne concélébreront pas avec les schismatiques, ils ne commémoreront pas leurs leaders. Ils sont très fermes sur ce point. Nous verrons comment la situation évoluera à l’intérieur de l’Église orthodoxe de Chypre » a résumé le président du DREE.