Une rencontre de Sa Sainteté le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie avec les hiérarques de l’Église orthodoxe biélorusse, venus participer à l’élévation à la dignité de métropolite de l’évêque Benjamin, élu métropolite de Minsk et de Zaslavl, a eu lieu le 6 septembre 2020 à la salle du Haut Conseil de l’église du Christ-Sauveur de Moscou.

Ont pris part à la rencontre : le métropolite Benjamin de Minsk et de Zaslavl, exarque patriarcal de toute la Biélorussie ; l’archevêque de Vitebsk et d’Orchansk Dimitri ; l’archevêque de Pinsk et de Lounenets Stéphane ; l’archevêque de Grodno et de Volkovysk Arthème ; l’archevêque Gourias de Novogroudok et de Slonim ; l’archevêque de Brest et de Kobrine Jean ; l’archevêque de Gomel et de Jlobin Stéphane ; l’évêque de Bobrouïsk et de Bykhov Séraphin ; l’évêque de Tourov et de Mozyr Léonide ; l’évêque de Molodetchno et de Stolbtsy Paul ; l’évêque de Lyda et de Smorgon Porphyre ; l’évêque de Polotsk et de Gloubok Ignace.

La rencontre avait lieu avec la participation du chancelier de l’Église orthodoxe russe et premier vicaire du patriarche pour la ville de Moscou, le métropolite Denis de Voskressensk.

Sa Sainteté le patriarche Cyrille a souhaité la bienvenue aux hiérarques biélorusses, se disant heureux de voir siéger à la place des membres du Haut Conseil l’épiscopat de l’Église en Biélorussie, après l’installation de Mgr Benjamin dans ses nouvelles fonctions d’exarque en Biélorussie.

« Quand quelqu’un est placé à la tête du troupeau des fidèles, ils deviennent son peuple, il en devient le père, et les différences de nationalité s’estompent. Mais aujourd’hui, le facteur national se met à jouer un rôle de plus en plus grand en Biélorussie, et nous avons conclu que le chef de l’Église biélorusse devait être né en Biélorussie, connaître la langue biélorusse, avoit été éduqué dans le milieu biélorusse. Ainsi, ceux qui voudraient voir dans notre Église un corps étranger à la Biélorussie, à sa culture, à sa vie, ne pourront discerner dans le primat de l’Église biélorusse, dans le chef de l’Exarchat, que la chair de leur chair, un homme issu du sein de leur peuple.

J’espère, Monseigneur, et nous prierons à cette intention, que votre ministère servira à resserrer encore plus les rangs de l’épiscopat et du clergé. Les dangereux processus qui ont conduit à la division de l’Ukraine n’existent certes pas en Biélorussie. L’ennemi du genre humain s’est joué de la piété des Ukrainiens, et la religion, au lieu d’être un facteur d’unité, est devenue un facteur de division. La pire division entre les Ukrainiens est religieuse, c’est d’elle que découlent toutes les autres. Il faut absolument que rien de semblable n’arrive en Biélorussie, et je vous appelle donc tous à soutenir votre métropolite, à être un seul esprit, à servir votre peuple, vous employant à travailler avec la jeunesse.

L’Église doit être ouverte à tous, notamment aux jeunes. Elle ne doit pas donner l’impression d’être un club de femmes de plus de cinquante ans. C’est l’image que certains aimeraient renvoyer de l’Église orthodoxe, mais ce n’est pas pourtant pas le cas du tout ! En réalité, l’Église orthodoxe est la force spirituelle du peuple, les gens en prennent particulièrement conscience au moment des cataclysmes.

Dès le début de la guerre, dans l’URSS athée, les gens ont afflué vers les églises. Lorsque les persécutions contre l’Église se sont déchaînées, ils ont trouvé la force de venir à l’église, de prier, de soutenir l’Église. Nous vivons une époque favorable, où personne ne nous gêne. Nous pouvons œuvrer comme le Seigneur l’ordonne, comme le suggère notre conscience de pasteurs. Je tiens donc à saluer une fois encore cordialement Mgr Benjamin, à exprimer le souhait que vous remplirez vraiment dignement votre ministère de primat de l’Église biélorusse, que l’épiscopat vous soutiendra et que, tous ensemble, vous garderez l’orthodoxie canonique en Biélorussie et veillerez à la foi des Biélorusses. »

Le métropolite Benjamin a remercié Sa Sainteté, ajoutant : « Nous nous y efforcerons. Poursuivant votre pensée, Sainteté, je dirais que notre époque est aussi favorable au sens où jusqu’à présent les gens étaient plongés dans les vanités du monde, occupés à rechercher les biens matériels, à s’assurer une vie confortable et de bonnes vacances, sans penser plus que cela à la vie éternelle. La pandémie, puis les problèmes qui touchent notre patrie ont forcé les gens à s’interroger, à chercher avant tout le Royaume des cieux, le reste devant venir par surcroît.

Il me semble qu’il faut saisir le moment pour parler, espérant être entendus et que des changements positifs interviennent. Plus tard, si nous laissons passer l’occasion, cela sera plus difficile. »

La suite de l’entretien a porté sur l’organisation de la vie de l’Église au Belarus.