Le 28 mai 2020, fête de l’Ascension du Seigneur, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, a célébré la liturgie à l’église Notre-Dame-Joie-de-tous-les-affligés, rue Bolchaïa Ordynka, à Moscou.

Des prières ont été dites pendant la litanie instante pour demander la fin de l’épidémie.

A la fin du service religieux, le métropolite Hilarion a prononcé une homélie :

« Au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit !

Chers frères et sœurs, je vous présente tous mes vœux pour cette fête de l’Ascension du Seigneur !

Nous venons d’entendre la lecture du livre des Actes des Apôtres et celle de l’Évangile selon saint Luc. Vous savez, bien sûr, que ces deux livres ont été écrits par l’apôtre et évangéliste Luc. L’évangile de Luc se termine là où commence le livre des Actes des Apôtres, l’Ascension de notre Seigneur Jésus Christ.

Le passage d’Évangile lu ce jour raconte comment le Fils de Dieu apparut à Ses disciples, leur montra Ses mains et ses pieds, afin de les convaincre qu’Il n’était ni un esprit, ni un fantôme, mais bien le Seigneur Jésus Christ. Les disciples ne pouvaient croire qu’Il fût ressuscité des morts, car ils L’avaient vu crucifié et inhumé. Il leur apparut, leur montra les plaies de Son corps, prit le pain et le poisson et mangea devant eux, pour les convaincre qu’Il était réellement un homme, et non un fantôme.

Les Actes rapportent que les disciples du Christ, dans l’attente des évènements à venir, et ne sachant ce qui se passerait, demandèrent au Sauveur : « Est-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume d’Israël ? » (Ac 1,6). Les apôtres se souvenaient qu’Il leur parlait sans cesse d’un royaume. Au début de Sa prédication, Jésus avait dit : « Repentez-vous, car le Royaume des cieux est proche » (Mt 4,17). Beaucoup de Ses paraboles commençaient par « A quoi comparer le Royaume de Dieu ? A quoi le comparerai-je ? » Les disciples espéraient donc qu’Il deviendrait roi d’Israël. Lors de Son entrée à Jérusalem, la foule l’accueillit avec des branches de palmes, et ils s’étaient laissés bercer par l’espoir qu’Il régnerait sur Israël, chasserait les Romains et rétablirait le royaume de David, dont Il descendait.

Mais rien de tout cela n’eut lieu. Au contraire, des évènements terribles s’étaient produits sous leurs yeux : leur Maître avait été condamné à mort, crucifié et mis au tombeau. Et voici que les disciples voient le Christ ressuscité, qu’ils comprennent que tout n’est pas perdu, que, peut-être, leurs rêves vont se réaliser et qu’Il deviendra enfin roi d’Israël, qu’Il rétablira le royaume d’Israël. Mais le Seigneur ne répond pas directement à leurs questions. Il leur dit : « Ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité » (Ac 1,7).

Le dernier de sa présence sur terre, le Christ rassembla les apôtres à Jérusalem et les pria de ne pas se disperser : « Il leur recommanda de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’attendre ce que le Père avait promis, ce que je vous ai annoncé » (Ac 1,5). Les apôtres ne savaient pas encore que l’Esprit Saint viendrait sur eux sous forme de langues de feu.

Après cette conversation, Jésus Christ s’éleva au ciel, et une nuée Le cacha aux regards de Ses disciples.

Les disciples étaient étonnés, troublés, ne comprenant pas ce qui se passait : le Christ est-il parti pour toujours ? Reviendra-t-il ? Les laisse-t-Il, ou demeure-t-Il avec eux ? Tandis qu’ils regardaient vers le ciel, deux anges leur apparurent pour les consoler et les encourager. « Hommes Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel? Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu allant au ciel » (Ac 1,11).

Les disciples comprenaient que les anges leur parlaient du Second avènement de Jésus Christ, dont le Sauveur leur avait souvent parlé. Mais ils ne comprenaient pas quand cela aurait lieu : bientôt ? Ou faudra-t-il attendre encore longtemps ? Qu’est-ce qui les attend ?

Dans dix jours, nous saurons ce qui se passe à Jérusalem, le jour de la Pentecôte, lorsque le Saint Esprit descendit sur les apôtres. Aujourd’hui, nous fêrons l’Ascension de notre Seigneur Jésus Christ et nous rappelons les paroles des anges aux apôtres. Nous connaissons aussi la doctrine de l’Église sur l’Ascention du Seigneur. Les anges ont dit que le Christ reviendrait, et nous vivons dans l’attente de Son second avènement. L’Église nous dit que le Christ, monté aux cieux, ne nous a pas quittés. Il demeure toujours avec nous, et Sa présence dans l’Église se ressent chaque fois que l’assemblée se réunit pour l’Eucharistie.

Même à présent, qu’il n’est pas possible de venir à l’église, nous fêtons l’Ascension et sentons que le Christ est au milieu de nous, qu’Il est proche. Nous ne nous sentons pas abandonnés. Le Christ ne s’est pas élevé au plus haut des cieux pour oublier ceux qui restent sur la terre. Comme disent les pères de l’Église, le Seigneur s’est élevé au ciel avec Son corps, pour ouvrir la voie de la résurrection des morts à notre nature humaine corporelle.

Nous croyons que l’histoire de l’humanité s’achèvera par le Second avènement de notre Seigneur Jésus Christ. Nous croyons qu’après le Second avènement aura lieu la résurrection générale des morts : nos corps terrestres ressusciteront et nous vivrons éternellement avec le Seigneur. C’est sa promesse. Bien plus, Sa présence avec nous ici et maintenant dans l’Église du Christ, nous emplit de joie et d’espérance ; Semblables aux apôtres, bien que voyant le Seigneur Jésus Christ s’élever et s’éloigner, nous continuons à sentir Sa présence, c’est pourquoi nous ne sommes pas affligés, mais nous réjouissons de ce que le Seigneur est avec nous et nous a ouvert la voie vers les hauteurs célestes.

Prions le Seigneur Jésus Christ de ne pas abandonner notre peuple et notre Église. Qu’Il nous aide à traverser l’épreuve que nous vivons aujourd’hui. Pour que les portes des églises rouvrent prochainement et que nous puissons louer ensemble le Seigneur, rassemblés autour du calice, et communier à un même Pain.

Bonne fête à tous, chers frères et sœurs ! Que le Seigneur Jésus Christ monté aux cieux, qui ne nous a pas abandonnés et demeure parmi nous, nous affermisse dans notre cheminement, qu’Il nous aide à surmonter les douleurs et les épreuves qui nous frappent aujourd’hui.

Prenez soin de vous. Que le Seigneur vous garde ! »