Le métropolite Hilarion : Le Grand Carême permet de repenser sa vie
Le 6 mars 2020, vendredi de la première semaine du Grand Carême, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, a célébré la liturgie des Présanctifiés à l’église de la Décollation-de-Saint-Jean-Baptiste, au métochion patriarcal de Tchernigov (Moscou).
Mgr Hilarion concélébrait avec le hiéromoine Jean (Kopeïkine), directeur exécutif de la Fondation « Poznanié » ; l’archiprêtre Alexis Martchenko, chef du département des études doctorales, docteur en histoire, docteur en histoire ecclésiastique ; le hiéromoine Paul (Tcherkassov) ; le prêtre Nikolaï Tchtcheglov, vice-recteur chargé des recherches au séminaire Saint-Nicolas-d’Ougrecha, des enseignants et des collaborateurs de l’Institut des Hautes-Études du Patriarcat de Moscou.
Après la litanie instante, l’archipasteur a lu la prière pour la paix en Ukraine.
Le moine Pierre (Akhmatkhanov) a été ordonné diacre pendant la liturgie, après laquelle le métorpolite Hilarion a béni les collyves.
A la fin de l’office, le métropolite a prononcé une homélie.
« Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.
Durant les quatre premiers jours du Grand Carême, la Sainte Église a nourri ses enfants des paroles du grand canon pénitentiel de saint André de Crète. Aujourd’hui, en mémoire de saint Théodore Tiron, nous sommes rassemblés pour la seconde liturgie des Présanctifiés de ce Grand Carême.
Durant tout le Carême, on lit à l’église le livre de la Genèse. La lecture d’aujourd’hui parlait du péché des premiers hommes, Adam et Eve. Eve, tentée par le diable, goûte du fruit défendu, dont le Seigneur lui a défendu de manger, ainsi qu’à Adam. Séduite par le serpent, Eve tente Adam, qui enfreint à son tour le commandement de Dieu.
On a tendance à voir aujourd’hui dans le récit de la chute de nos premiers parents et dans le récit de la création d’Eve à partir de la côte d’Adam, le témoignage d’une doctrine dépassée sur la soumission de la femme à l’homme, où la femme est rendue responsable des péchés de homme pour l’avoir tenté, etc.
De fait, l’histoire sainte, l’Ancien Testament, abonde en exemples de femmes séductrices. Mais la Bible présente un nombre non moins important d’exemples d’hommes péchant sans y avoit été aucunement induit par la femme. Le Nouveau Testament parle, lui, du salut de l’homme qui arrive par la femme, par la Très-pure et toute-bénie Mère de Dieu.
Saint Paul voyait en Christ le nouvel Adam, l’homme-Dieu, venu réparer les fautes commises par Adam et restaurer l’humanité dans sa perfection originelle. Cette doctrine de l’apôtre Paul a été développée par les saints Pères, depuis le IIe siècle. Saint Irénée de Lyon ne parlait déjà plus seulement du Christ, nouvel Adam, mais aussi de la Mère de Dieu, nouvelle Eve, cause de notre salut, médiatrice pour notre salut.
L’histoire de la chute des premiers hommes doit être reçue surtout comme une indication de l’état dans lequel nous nous trouvons, Adam et Eve d’aujourd’hui. Certains sont tentés par le serpent, certains se laissent séduire par les affaires de ce monde, chacun se tient à un carrefour, conduisant soit à obéir, soit à désobéir aux commandements de Dieu.
Le Grand Carême permet de repenser sa vie, de se souvenir de nos moments de désobéissance aux commandements de Dieu, de se repentir de ses péchés. Le Grand Carême permet de s’engager sur la voie de l’obéissance à Dieu et de rectifier ce que nous avons pu commettre d’indigne et de peccamineux dans le passé.
Le Grand Carême est un chemin de pénitence, de correction de notre esprit, de nos sentiments et de notre nature humaine. Demandons au Seigneur de nous donner la force d’avancer dans l’ascèse du Grand Carême qui nous mènera à la Semaine sainte, pour faire mémoire de la passion de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ, préparant nos cœurs et nos âmes à revivre la Sainte Résurrection du Christ.
Que le Seigneur vous garde ».