Le 2 février 2020, 33e dimanche après la Pentecôte, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, a célébré la Divine liturgie à l’église Notre-Dame-Joie-de-tous-les-affligés, rue Bolchaïa Ordynka, à Moscou.

Le métropolite concélébrait avec l’archevêque Séraphin de Sendai (Église orthodoxe japonaise autonome), et l’évêque Sylvestre de Belogorod, recteur de l’Académie et du Séminaire de Kiev. L’archiprêtre Ioann Nagaïa, clerc de la représentation de l’Église orthodoxe russe à Tokyo, l’archiprêtre Serge Veïgo, adjoint du recteur du Séminaire et de l’Académie de Kiev, et les clercs de la paroisse concélébraient également.

L’office était chanté par des étudiants des écoles de théologie de Kiev, sous la direction de l’archimandrite Léonce (Toupkalo).

Le métropolite Hilarion a prié pour la paix en Ukraine après la litanie instante.

A la fin de la liturgie, Monseigneur a prononcé une homélie sur le récit évangélique de Zachée.

« Il arrive souvent qu’on veuille voir Jésus, qu’on tente de le voir derrière les hommes. Il semble suffisant de le voir passer. Mais le Seigneur Jésus Christ ne veut pas qu’on se contente de le regarder passer, Il veut entrer chez nous, dans notre cœur.

A Moïse, avec lequel Dieu conclut l’alliance, et qui devait faire sortir le peuple hébreu de captivité, le Seigneur dit qu’il Le verrait de dos, sans voir Sa face, car nul ne peut voir le visage de Dieu  (Ex 19,20-23). Moïse s’était préparé à cet évènement, il avait jeûné, il était monté sur la montagne qui fumait à cause de la présence de Dieu. Il n’était permis à personne d’autre de s’en approcher. Enfin, Dieu se montra à Moïse, et Sa gloire passa au-dessus de Moïse, qui vit le Seigneur passer près de lui ; lorsqu’il descendit de la montagne, son visage resplendissait si bien que personne ne pouvait le regarder.

Dieu a voulu se révéler sous les traits d’un homme. Non dans Son aveuglante gloire, que les yeux, l’entendement et le cœur humains ne peuvent supporter, mais sous l’humble forme d’un homme ordinaire. Le Seigneur ne s’est pas révélé pour passer au-delà de nous, ni pour être contemplé de loin. Il venu être proche de l’homme, vivre dans ses demeures, dans nos cœurs. Nous avons reçu le Seigneur dans notre cœur qui devient la demeure où repose le Seigneur Jésus Christ, si nous le désirons.

En communiant aux Saints Mystères du Christ, nous recevons le Corps et le Sang du Christ, et le Seigneur vient habiter parmi nous. Zachée, cependant, ne s’est pas contenté de recevoir le Christ, mais il rendit au Seigneur Sa visite en disant : « Seigneur, je donne aux pauvres la moitié de mes biens, et, si  j’ai fait tort de quelque chose à quelqu’un, je lui rends le quadruple » (Lc 19,8). Réaction naturelle à la présence divine.

Quand le Seigneur se révèle et demeure en nous, Il attend une réponse. Il ne s’agit pas de se contenter de le recevoir et de continuer à vivre comme si sa gloire ne nous avait pas touchée, comme s’Il n’avait fait que passer et que nous ne l’avions vu que de dos. Le Seigneur attend qu’ayant ressenti Sa présence en nous, nous vivions comme Il l’a commandé. Si nous réagissons à Sa présence de tout cœur, nous ne compterons plus combien il convient de donner, la moitié ou le quart de ses biens, mais couvrirons nos proches de bienfaits matériels, moraux, spirituels. Offrons-leur le Christ, qui s’est Lui-même offert aux hommes car Il est entré dans notre cœur et a habité en nous, non seulement pour y vivre, mais pour que nous le découvrions aux autres, que nous les aidions à le trouver, à venir à Lui et à L’accepter.

Prions le Seigneur Jésus-Christ de demeurer sans cesse en notre cœur et en notre âme, demandons-Lui de nous aider à être Ses apôtres fidèles et Ses aides dans l’œuvre qu’Il poursuit sur la terre. Portons le Christ à notre entourage par le témoignage de notre vie. »

Le métropolite Hilarion a chaleureusement souhaité la bienvenue à l’archevêque Séraphin de Sendai et au recteur de l’Académie et du Séminaire de Kiev, l’évêque Sylvestre de Belogorod.

« Nous avons prié aujourd’hui avec les étudiants de l’Académie et du Séminaire de Kiev, certains d’eux ont chanté. L’an dernier, avec le patriarche Cyrille, nous étions à Strasbourg pour consacrer une nouvelle église… Le chœur de l’Académie de Kiev avait magnifiquement chanté. Les chantres d’aujourd’hui font partie de ce chœur. Avec le patriarche Cyrille, nous avions été fortement impressionnés…

J’espère que le chœur des écoles spirituelles de Kiev pourra venir dans son ensemble à Moscou, pour se produire devant nos auditeurs. C’est un excellent collectif, qui n’est pas composé de professionnels, mais d’étudiants, qui chantent de toute leur âme… Dieu leur a donné une bonne oreille, une belle voix, et, ce qui est l’essentiel, ils comprennent ce qu’ils chantent et pourquoi ils chantent.

L’Église orthodoxe russe est une Église multinationale, supranationale. Elle n’est pas seulement pour les Russes, mais aussi pour les Ukraniens, les Biélorusses, les Japonais, les Moldaves, les représentants de toutes les nations.

Au Japon, l’Orthodoxie est apparue grâce aux efforts de saint Nicolas du Japon. Plus de cent ans ont passé depuis sa mort, mais l’Église orthodoxe japonaise continue à vivre, à se développer ; beaucoup de ses membres sont les descendants des convertis que baptisa saint Nicolas. L’Église orthodoxe japonaise continue le ministère que lui a légué saint Nicolas.

L’Église orthodoxe ukrainienne fait partie intégrante de l’Église russe, qui n’est pas née à Moscou, ni à Saint-Pétersbourg, mais à Kiev, dans les eaux du Dniepr, où le prince Vladimir baptisa la Russie. Depuis, cette Église continue à se développer depuis plus de mille ans, ouvrant la voie au salut de milliers d’hommes.

Notre unité a subi de graves épreuves ces dernières années, mais nous les accueillons en continuant d’espérer en Dieu. L’Église a connu des épreuves et des difficultés à toutes les époques. Les épreuves que les générations précédentes ont subies sont incomparablement plus graves que celles qui nous arrivent aujourd’hui. Durant 70 ans, l’Église a été persécutée, beaucoup ont donné leur vie en confessant le Christ. Aujourd’hui, personne ne nous enlève la vie, il ne nous est demandé que d’être fermes dans la foi au Christ, dans notre attachement à l’unité de l’Église. Le Seigneur donnera le reste, et les épreuves passeront (…) »

L’archevêque Séraphin de Sendai a remercié le métropolite Hilarion de son accueil, mentionnant que l’Église orthodoxe japonaise fêtait cette année le 150e anniversaire de la fondation de la Mission russe au Japon, et le 50e anniversaire de son autonomie.

Mgr Séraphin a dit espérer que la prochaine visite au Japon de Sa Sainteté le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie, la seconde, « servirait à la consolidation de l’amitié entre la Russie et le Japon ».

Ensuite, l’évêque Sylvestre a aussi dit sa joie de cet office commun, et remercié le métropolite de son accueil. « Aucune puissance, aucune idéologie, aucun des facteurs utilisés pour nous séparer les uns des autres n’y parviendront, parce qu’il n’est rien de plus fort que la foi orthodoxe, qui remonte, effectivement, au baptistère de Kiev. Nous sommes tous sortis de ce baptistère, et nous devons nous souvenir de notre origine, rester unis. Une fois encore, Monseigneur, permettez-moi de vous remercier… des initiatives que vous prenez pour la formation de la jeunesse orthodoxe, notamment pour celles qui permettent aux jeunes orthodoxes ukrainiens de visiter les sanctuaires russes et d’échanger avec la jeunesse de Russie. Dieu fasse qu’il en soit toujours ainsi ! » a conclu l’évêque Sylvestre.