Le 17 novembre 2019, 22e dimanche après la Pentecôte, mémoire des saints pères du VII Concile œcuménique, le métropolite Hilarion de Volokolamsk a célébré la Divine liturgie à l’église moscovite Notre-Dame-Joie-de-tous-les-affligés, rue Bolchaïa Ordynka.

Après la litanie instante, le métropolite Hilarion a récité la prière pour la paix en Ukraine.

A la fin de l’office, Mgr Hilarion a prononcé une homélie :

« Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit !

Nous avons lu aujourd’hui l’épisode de l’Évangile où notre Seigneur Jésus Christ guérit la femme hémorroïsse et ressuscite une fillette. Cet épisode est rapporté par trois évangélistes, Mathieu, Marc et Luc. Dans les trois Évangiles, ces miracles sont rapportés ensemble.

Jaïre, chef de synagogue, invite le Seigneur Jésus Christ à venir à Capharnaüm pour guérir une fillette à l’article de la mort. En chemin, le Seigneur est pressé par une foule nombreuse. Une femme ayant des pertes de sang le touche, et est guérie de son mal. Ensuite Jésus apprend que la fillette qu’Il allait guérir est morte. Mais il continue son chemin, réconforte le père, puis rentre dans la maison et ressuscite la fillette.

Pourquoi les trois évangélistes ont-ils rapporté ces deux histoires dans cet ordre ? Parce qu’elles nous rappellent que le Seigneur Jésus Christ est source de guérison et de vie éternelle.

Tous les hommes, chacun à sa manière, ont besoin d’être guéris de leurs maux physiques, moraux ou spirituels. Ils s’adressent à cet effet à notre Seigneur Jésus Christ Lui-même. Nous avons tous besoin de la vie, non seulement de la vie matérielle, terrestre, mais de la vie spirituelle. Plus encore avons-nous besoin de la vie éternelle, car si la vie terrestre s’achève par la mort sans être suivie de rien, à quoi bon vivre sur cette terre ? Aucun philosophe n’a encore pu répondre à cette simple question : pourquoi vivons-nous sur cette terre ? Sans la perspective de la vie éternelle, au-delà du seuil de la mort, on ne saurait trouver de réponse à cette question, tout au moins de réponse convaincante.

Nous avons besoin de guérison et besoin de vie éternelle. Le Seigneur Jésus Christ peut donner les deux, parce que le Christ n’est pas un simple prophète, ni un maître à penser, un moraliste, un guérisseur : Il est le Fils de Dieu incarné, Dieu incarné venu sur la terre pour vivre au milieu des hommes et donner Sa vie pour le salut de chacun.

Ces vérités, nous les entendons souvent, nous les lisons dans les livres de théologie, et nous sommes habitués à parler du Seigneur Jésus Christ comme de Dieu, comme d’un Sauveur. Mais en quoi consiste ce salut et de quoi faut-il être sauvé et guéri ?

Par la voix des saints pères, l’Église enseigne que tout homme a ses maladies et ses faiblesses, non seulement physiques, mais aussi spirituelles. Et il en souffre : durant des années, il porte en lui ses passions, ses vices qui peuvent se manifester extérieurement ou demeurer enfouis profondément dans l’âme. Les forces humaines sont insuffisantes pour les vaincre et les surmonter.

Mais le Seigneur a trouvé un moyen étonnant pour résoudre tous les problèmes spirituels intérieurs, un moyen qui guérit de toutes les maladies spirituelles et morales : le sacrement de la sainte communion. Réunis à l’église, nous prions pour que le Saint-Esprit descende sur le pain et sur le vin, qu’ils deviennent par notre prière le Corps et le Sang du Christ. Nous recevons en nous ce remède salutaire, cette source de guérison de toutes les maladies, nous portons Dieu Lui-même, qui donne guérison et vie éternelle.

La guérison et la vie éternelle ne sont pas données automatiquement, magiquement, indépendamment de nous. Le Seigneur attend notre réponse à la miséricorde qu’Il nous manifeste. Il est prêt à entrer dans notre cœur, dans notre corps, dans notre nature humaine, mais Il attend de nous que nous pénétrions dans Sa réalité divine, et que notre vie en soit transfigurée. Cela veut dire que l’homme n’est pas seulement appelé à participer aux sacrements de l’Église, mais aussi à observer les commandements du Seigneur Jésus Christ, à vivre comme Il nous l’a recommandé, à être tel qu’Il veut le voir.

Qui ouvre volontiers son cœur au Seigneur, qui s’efforce de vivre selon Ses commandements, pour autant que possible, et là où ce n’est pas possible, qui demande Son aide, le Seigneur l’aidera dans toutes ses entreprises, le guérira de toutes ses maladies, non seulement spirituelles et morales, mais aussi physiques. Le Seigneur nous aidera à avancer sur le chemin de la vie de façon à ce qu’elle soit une préparation et une communion à la vie éternelle.

Chaque fois que l’Église nous le rappelle par la lecture de l’Évangile, demandons-nous comment nous vivons, tournant nos yeux spirituels vers Dieu. Demandons au Seigneur Jésus Christ de nous apprendre à vivre selon Ses commandements, afin que la vie terrestre soit pour chacun un chemin vers le Royaume céleste. Amen.

Bonne fête à tous ! »