Le 6 novembre 2019, l’Église fête l’icône de la Vierge « Joie de tous les affligés ». A l’église moscovite où est conservée cette icône, rue Bolchaïa Ordynka, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques du Patriarcat de Moscou, a célébré la Divine liturgie.

Étaient venus concélébrer : le métropolite Niphon de Philippopolis, représentant du patriarche d’Antioche et de tout l’Orient auprès du patriarche de Moscou et de toute la Russie ; l’archevêque Pierre de Chicago et du Centre de l’Amérique (EORHF) ; l’évêque Denis de Voskressensk, chancelier du Patriarcat de Moscou ; l’évêque Antoine de Moravica, représentant du patriarche serbe auprès du patriarche de Moscou ; l’évêque Longin de Nova Gračanica et d’Amérique du centre-ouest (Église orthodoxe serbe) ; l’évêque Pantéléimon d’Orekhovo-Zouïevo, président du Département synodal pour l’action caritative et le ministère social ; l’archiprêtre Nicolas Balachov, vice-président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou ; l’archimandrite Séraphin (Chemiatovski), représentant de l’Église des terres tchèques et de Slovaquie à Moscou ; l’archimandrite Bassian (Zméïev), recteur du métochion de l’Église orthodoxe russe à Sofia (Bulgarie) ; l’archiprêtre Daniel Andreiuk, représentant de l’Église orthodoxe en Amérique auprès du patriarche de Moscou et de toute la Russie ; l’archiprêtre Igor Iakimtchouk, secrétaire du DREE en charge des relations interchrétiennes ; l’archiprêtre Kakhaber Gogotichvili, clerc de l’Église orthodoxe géorgienne ; de nombreux prêtres, collaborateurs du DREE et les membres du clergé de la paroisse, ainsi que l’archidiacre Vladimir Nazarkine.

L’office était chanté par le chœur synodal de Moscou, sous la direction d’A. Pouzakov.

Après la litanie instante, le métropolite Hilarion a lu la prière pour la paix en Ukraine.

A la fin de l’office, Mgr Hilarion a prononcé une homélie :

« Éminences et Excellences, chers pères, chers frères et sœurs,

Avant de nous diriger vers notre icône miraculeuse afin de prier ensemble la Mère de Dieu, je tiens à dire quelques mots du sens de cette fête et de l’histoire de cette icône.

L’icône de la Vierge « Joie-de-tous-les-affligés » a été peinte au XVIIe siècle. Sur cette icône, la Mère de Dieu y est représentée en pied, entourée des saints et de ceux qui ont besoin de son aide et de sa protection : des gens nus, qui reçoivent d’elle un vêtement, des malades qui reçoivent d’elle la guérison, des affligés qu’elle console. Nous tous, qui recevons d’elle la joie spirituelle ; chacun peut se reconnaître dans un des personnages représentés sur cette icône.

Mais l’essentiel, c’est qu’en venant dans cette église pour y vénérer l’icône de la Mère de Dieu, on y ressent l’invisible présence de la Reine des Cieux. Ce n’est pas pour rien que le jour de la fête de Notre-Dame-Joie-de-tous-les-affligés, cette église est toujours pleine de fidèles, comme pour Pâques, peut-être même encore plus, parce qu’ils viennent de tout Moscou et même d’autres villes ou d’autres pays pour vénérer la Mère de Dieu et la glorifier.

D’après les chroniques, le premier miracle de l’icône « Joie de tous les affigés » eut lieu en 1688. La sœur du patriarche Joachim de Moscou et de toute la Russie, Éphimie, gravement malade, vint dans cette église où elle vénéra l’icône, obtenant immédiatement sa guérison. La renommée de ce miracle se répandit dans toute la ville, et les gens commencèrent à affluer. Beaucoup de miracles ont eu lieu au cours des siècles, jusqu’à la fermeture de l’église, au début des années 1930. Cependant, elle rouvrit dès 1948, et la foule des pèlerins afflua à nouveau, demandant guérison et aide à la sainte image de la Très-Pure Mère de Dieu. Depuis, l’office divin et la prière n’ont jamais cessé dans cette église.

Nous avons célébré aujourd’hui la Divine liturgie, nous avons prié notre Seigneur Jésus Christ et communié aux Saints Mystères du Christ, nous nous sommes unis spirituellement et physiquement au Seigneur. Nous avons prié et nous prierons encore la Mère de Dieu de nous aider dans nos besoins, dans nos afflictions, de nous consoler et de nous donner la joie céleste.

Certains pensent que les chagrins et les joies ne dépendent que de facteurs extérieurs. Pour ressentir de la gaité, il suffirait de se distraire. Beaucoup conçoivent la vie comme une suite de circonstances affligeantes : ils voient dans leur travail, par exemple, un pesant fardeau ne servant qu’à gagner son pain et à nourrir sa famille. Ils n’imaginent même pas qu’on puissent vivre dans les afflictions et les maladies tout en étant heureux, en éprouvant une grande joie spirituelle, comme l’ont fait les saints qui, dans leurs corps terrestres, n’avaient aucun bien, mais étaient heureux, car ils goûtaient la gloire et la joie célestes. Il suffit de citer la bienheureuse Matrone de Moscou. Que possédait-elle ? Elle n’avait pas de santé, elle était aveugle, elle ne travaillait pas et n’avait même pas de maison, se logeant chez des étrangers. Qu’y a-t-il de bon dans une vie pareille ? Mais l’Église lui a donné le titre de bienheureuse. Sa béatitude consistait dans la vie en Dieu, dans les consolations qu’elles recevait du Seigneur et de Sa Sainte Mère dans ses afflictions.

La Mère de Dieu est une Mère pour chacun d’entre nous. Elle porte chacun de nous sur son cœur maternel, elle donne à chacun ses largesses et ses bienfaits. Les prières à la Mère de Dieu ne restent pas sans réponse : elle apporte nos prières à son divin Fils. Adorant le Seigneur Jésus Christ, nous vénérons en même temps Sa Sainte Mère, lui demandant son aide et sa protection.

Je salue chaleureusement nos invités, qui ont participé aujourd’hui à la Divine liturgie : Son Éminence Mgr Niphon, métropolite de Philippopolis, représentant de l’antique Église orthodoxe d’Antioche, Mgr Denis, premier vicaire de Sa Sainteté le patriarche Cyrille, récemment nommé chancelier du Patriarcat de Moscou. Monseigneur, je souhaite que Dieu vous aide dans votre éminent ministère et dans les responsabilités que vous a confiées Sa Sainteté.

Je salue aussi le représentant de l’Église russe hors-frontières, son Éminence l’archevêque Pierre de Chicago, venu d’outre-Atlantique participer à cette solennité.

Je salue encore deux hiérarques de l’Église orthodoxe serbe, Mgr Antoine, représentant du Patriarcat serbe auprès du siège patriarcal de Moscou, et Mgr Longin, venu en pèlerinage.

Je salue aussi Mgr Pantéléimon, notre voisin, qui dessert le couvent Marthe-et-Marie et préside le Département synodal pour l’action caritative et le ministère social.

Enfin, je salue les représentants de l’Église orthodoxe géorgienne, de l’Église orthodoxe des Terres tchèques et de Slovaquie, de l’Église orthodoxe en Amérique, le représentant du Patriarcat de Moscou auprès du Patriarcat de Bulgarie et tous nos frères et sœurs qui ont pris part aujourd’hui à cette office divin.

Nous allons nous rendre devant l’icône de la Vierge « Joie de tous les affligés », et prierons la Mère de Dieu de nous protéger de tout mal et de changer en joie nos afflictions. Amen.

Bonne fête ! »

Ensuite, le clergé a chanté la doxologie devant l’icône de la Mère de Dieu « Joie de tous les affligés ».