Le 15 septembre 2019, 13e dimanche après la Pentecôte, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, a célébré la Divine liturgie à l’église orthodoxe russe Sainte-Marie-Madeleine-de-Madrid.

L’archipasteur concélébrait avec le métropolite Nicodème de Jitomir et de Novograd-Volynski, l’archevêque Nestor de Madrid et de Lisbonne, l’évêque de Sloutsk et de Soligorsk Antoine, l’archiprêtre Andreï Kordotchkine, secrétaire du diocèse de Madrid, recteur de l’église Sainte-Marie-Madeleine, l’archiprêtre Nikolaï Danilievitch, vice-président du DREE de l’Église orthodoxe ukrainienne, le hiéromoine Stéphane (Igoumnov), secrétaire du DREE du Patriarcat de Moscou, chargé des relations interchrétiennes, l’archiprêtre Nikolaï Labynko, secrétaire du diocèse de Sloutsk, et les clercs de l’église.

Le métropolite Hilarion de Volokolamsk et la délégation l’accompagnant sont à Madrid pour participer à la « Prière pour la paix », organisée par la communauté Sant’Egidio, une organisation catholique, avec la bénédiction de Sa Sainteté le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie.

A la fin de l’office, l’archevêque Nestor de Madrid et de Lisbonne a souhaité la bienvenue au métropolite Hilarion, soulignant ses mérites dans la bonne réputation de l’Église russe à l’étranger.

Ensuite, le métropolite Hilarion a prononcé une homélie, transmettant aux fidèles la bénédiction de Sa Sainteté le patriarche qui, a-t-il rappelé, avait voulu cette église et avait suivi attentivement l’avancement des travaux de construction. Mgr Hilarion a ensuite proposé son interprétation de la parabole des mauvais vignerons, lue ce dimanche, que « le Seigneur avait prononcée dans un contexte historique concret. » « Le Christ était venu à Jérusalem pour donner Sa vie pour le salut du monde. Il savait qu’Il serait trahi par son peuple, et raconta cette parabole pour prévenir ceux qui Le trahiraient du sort attendant tout homme qui rejette Dieu. »

« Le contexte historique change, mais le sens des paraboles du Seigneur Jésus Christ reste le même. Aujourd’hui, nous assistons à de multiples tentatives, émanant de différentes personnes et de différentes forces, pour anéantir le christianisme ou le rejeter hors de la sphère publique, pour amoindrir l’importance du christianisme et de l’Église, éliminer les symboles chrétiens et les mentions des fêtes chrétiennes dans l’espace public. Tout cela est fait soi-disant au nom de la paix et de la tolérance. On dit : à quoi bon ces croix sur les murs des écoles, si cela risque d’offenser les sentiments des musulmans qui suivent les cours de cette école ? (…) On cherche à évincer peu à peu le christianisme, le patrimoine chrétien, le Seigneur Jésus Christ, des lieux où le christianisme a été enseigné pendant des siècles, des peuples dont il a fécondé la vie culturellement et spirituellement.

Nous, orthodoxes, sommes appelés à porter le Christ dans notre cœur, à porter la parole du Christ aux hommes, à enseigner la foi chrétienne à nos enfants et, par eux, à transmettre cette foi aux futures générations de nos petits-enfants et arrière-petits-enfants.

Je me suis réjouis aujourd’hui d’avoir vu tant d’enfants prier et communier. Chaque fois que je vois des enfants à l’église, je me demande s’ils resteront dans l’Église, lorsqu’ils grandiront, ou s’ils la quitteront. J’aimerais que tous les adultes se posent posions cette question à propos de leurs enfants, de leurs proches. Que pouvons-nous leur donner, tant qu’ils sont encore prêts à se laisser imprégner, comme une éponge, de ce que nous leur disons, tant qu’ils nous écoutent ?

Pour que les enfants gardent l’amour de l’Église toute leur vie, il ne suffit pas de leur apprendre à se tenir au garde-à-vous pendant tout l’office, ou à les obliger à venir à l’église « parce que Dieu le veut » ou parce que nous croyons que cela leur fait du bien. Il faut encore apprendre aux enfants ce qu’est la foi, pour qu’ils comprennent pourquoi ils ont besoin du Christ et comment la vie en Christ, la vie en Église peut influer sur la suite de leur existence. Il faut faire en sorte que les enfants, devenus adultes, restent dans l’Église, et qu’ils transmettent cette foi à leurs descendants.

Cela nécessite beaucoup d’art et beaucoup d’ardeur. Nous-mêmes devons sans cesser nous éduquer dans la foi chrétienne. Chercher à en savoir toujours plus sur la foi chrétienne, lire le saint Évangile, les Pères de l’Église (…)

Certes, on ne vient pas au Christ, ni à l’Église par la lecture ni par le développement intellectuel, mais en vivant en Christ. Chacun doit se demander ce qu’il fait, en tant que chrétien, pour incarner dans sa vie ce qu’il a lu dans l’Évangile. Aidons-nous les pauvres ? Partageons-nous nos biens (…) ? Si nous vivons en Christ, nos enfants en seront inspirés, ils suivront notre exemple, ils resteront dans l’Église et vivront comme notre Seigneur Jésus Christ nous l’a recommandé (…). »

Le métropolite Hilarion a ensuite remercié l’archevêque Nestor et l’archiprêtre Andreï Kordotchkine de leurs efforts dans la pastorale des orthodoxes d’Espagne et du Portugal. En mémoire de cet office, il a offert pour l’église Sainte-Marie-Madeleine une icône de saint Sabas de Serbie.

Enfin, le métropolite Nicodème de Jitomir a pris la parole, se disant heureux « d’entendre dans chaque église prier pour l’Ukraine », « pour les gens qui souffrent de la guerre ».