Le 4 décembre 2018, fête de l’Entrée de la Mère de Dieu au temple, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, recteur de l’Institut des Hautes-Études Saints-Cyrille-et-Méthode, a célébré la Divine liturgie à l’église de l’Institut, dédiée à la Décolation de saint Jean-Baptiste, au métochion patriarcal de Tchernigov.

L’archipasteur concélébrait avec l’hiéromoine Jean (Kopeïkine), vice-recteur de l’Institut, l’higoumène Arsène (Sokolov), représentant du patriarche de Moscou et de toute la Russie auprès du patriarche d’Antioche et de tout l’Orient, l’archiprêtre Mikhaïl Nemnonov, vice-recteur de l’Institut, chargé du travail social et éducatif, l’higoumène Sérapion (Mitko), vice-président du Département synodal des missions, l’archiprêtre Lev Semionov, directeur du Centre d’évangélisation de l’Université Saint-Tikhon, l’hiéromoine Paul (Tcherkassov), de l’Institut Saints-Cyrille-et-Méthode, l’hiéromoine Nicolas (Ono), clerc du métochion de l’Église orthodoxe russe à Tokyo, les enseignants et les étudiants de l’Institut ayant rang ecclésiastique.

La prière pour la paix en Ukraine a été lue après l’ecténie instante.

Au cours de la Divine liturgie, Mgr Hilarion a ordonné diacre Ilya Kachitsyne, collaborateur du DREE.

A la fin de l’office, le métropolite a prononcé une homélie :

« Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit !

Chers pères, chers frères et sœurs,

En la fête de l’Entrée de la Mère de Dieu au temple, nous entendons ces mots : « Aujourd’hui c’est le prélude de la bienveillance de Dieu et déjà s’annonce le salut du genre humain. Dans le Temple de Dieu la Vierge est présentée pour annoncer à tous les hommes  la venue du Christ. En son honneur, nous aussi, à pleine voix chantons-lui: Réjouis-toi,ô Vierge en qui se réalise le plan du Créateur. » Ils témoignent de ce que la Mère de Dieu, choisie par Dieu pour être Son temple, pour Le contenir et Lui donner la vie sur la terre dans la nature humaine, fut amenée encore enfant au vieux temple de Jérusalem, non seulement pour grandir dans la sagesse de Dieu par la participation au culte et par l’écoute de la parole de Dieu, mais aussi pour faire entrer dans ce même temps la grâce divine qui, par l’ineffable volonté de la Providence divine et par la préélection divine, reposait sur elle depuis son plus jeune âge, ou, plus exactement, depuis Sa conception.

L’antique temple de Jérusalem était le lieu où les gens venaient de toute la Palestine, de toutes les terres d’Israël, y sacrifier à Dieu pour la purification de leurs péchés. Au moins une fois par an, pour la Pâque, tout juif pieux devait entreprendre le voyage de Jérusalem avec sa famille pour sacrifier au temple un veau ou un chevrau, dans l’espoir que le sang des animaux le purifierait du péché, lui et ses proches et l’aiderait dans son cheminement vers Dieu.

Mais le Seigneur avait préparé, non seulement pour Son peuple, mais pour le nouvel Israël et pour toute l’humanité un chemin de salut étonnant et particulier, qui n’était pas lié à un endroit concret (que ce soit le temps de Jérusalem ou tout autre temple, ou tout autre lieu sur la terre). Ce chemin n’exige pas de sacrifices sanglants, car Dieu Lui-même a voulu se faire homme, s’incarner et se sacrifier. Il n’y a plus besoin du temple de Jérusalem, ni du pèlerinage à Jérusalem à Pâque,  ni d’offrir d’innombrables sacrifices et d’immoler des bêtes car, dit l’âpôtre Paul, « Notre Pâque, c’est le Christ, immolé pour nous » (I Co 5,7).

Pour que s’accomplît le grand mystère de l’Incarnation divine, il fallait une Vierge bénie, qui fût trouvée digne d’être la mère du Sauveur de l’humanité. Dès le sein de Sa mère, la Très-Sainte Mère de Dieu fut préélue pour être le temple très-pur du Sauveur, afin de contenir en Son sein et en Son cœur Celui que ne peuvent contenir ni la chair, ni l’esprit humain, car Il dépasse l’entendement humain. A trois ans, Marie fut amenée au temple de Dieu par ses parents, afin d’y être préparée, par la prière et par l’écoute de la Parole de Dieu, à l’éminent destin que lui avait préparé le Seigneur.

Les siècles ont passé. Le temple de Jérusalem n’existe plus. Mais la grâce divine que la Sainte-Mère de Dieu apporta dans ce temple demeure, même après sa destruction : non pas dans la partie qui a été préservée, mais dans les églises non faites de main d’homme que sont les membres du nouveau peuple de Dieu, du nouvel Israël. Rassemblés dans nos églises pour la Sainte Eucharistie pour élever notre prière au Seigneur, pour nous unir au Christ par la communion aux Saints Mystères, la Sainte Mère de Dieu demeure toujours avec nous. Il n’y a pas d’église orthodoxe sans icône de la Mère de Dieu, pas d’église où les fidèles ne viennent l’invoquer. Chaque fois que nous nous adressons à Dieu, nous faisons mémoire de la Mère de Dieu. Chaque fois que nous célébrons le Sacrement de l’Eucharistie, la Très-Sainte Mère de Dieu est présente invisiblement au milieu de nous. Après avoir prié pour que le Saint-Esprit descende sur le pain et le vin et deviennent Corps et Sang de notre Seigneur Jésus Christ, nous adorons le Seigneur, qui repose devant nous dans Ses précieux Dons, puis nous disons : « Principalement de notre Très-sainte, Très-pure, Toute-bénie et glorieuse Souveraine la Mère de Dieu et toujours Vierge Marie», faisant mémoire d’Elle comme se tenant à la tête du cortège des saints, Celle que le Seigneur a trouvé digne par Sa sainteté d’être plus vénérable que les chérubins et incomparablement plus vénérable que les séraphins.

Je vous souhaite à tous une bonne fête et souhaite que votre propre entrée au temple se poursuive jusqu’à la fin de nos jours, soit un avant-goût de la vie à venir, où tous ceux qui auront plu à Dieu communieront à la grâce divine avec la Très-Sainte Mère de Dieu et tous les saints. »

Le métropolite Hilarion a ensuite félicité le nouveau diacre, Ilya Kachitsyne, de son ordination.

La veille, 3 décembre, le métropolite avait concélébré les vigiles à l’église Notre-Dame-Joie-de-tous-les-affligés avec l’archimandrite Théodose (Kourianov ; diocèse d’Ouralsk, région métropolitaine de l’Église orthodoxe russe au Kazakhstan) et avec les clercs de la paroisse.