Le 3 octobre 2018, mémoire des saints martyrs et confesseurs saint Michel, prince de Tchernigov et son boyar Théodore, thaumaturges, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, recteur de l’Institut des Hautes-Études Saints-Cyrille-et-Méthode, a célébré la Divine liturgie à l’église dédiée à ces saints. L’église fait partie du site du métochion patriarcal de Tchernigov, dans les locaux duquel est situé l’Institut des Hautes-Études.

Le métropolite concélébrait avec de nombreux collaborateurs de l’Institut et d’institutions synodales.

Après la litanie instante, le métropolite Hilarion a lu la prière pour la paix en Ukraine.

A la fin de la liturgie, Mgr Hilarion, ayant souhaité une bonne fête à l’assistance, a prononcé l’homélie suivante :

« L’église Saint-Michel-Saint-Théodore a été bâtie à cet emplacement, parce que c’est ici même que le tsar Ivan le Terrible reçut les reliques des saints martyrs, ramenées de Tchernigov à Moscou. Depuis, leurs reliques reposent à Moscou, elles ont été transférées au Kremlin, où elles se trouvent aujourd’hui encore. Nous prions saint Michel et saint Théodore de Tchernigov, nos intercesseurs et protecteurs, nous rappelant aussi que tous deux ont vécu sur le territoire de ce qu’on appelle aujourd’hui l’Ukraine, tandis qu’il n’y avait alors qu’une seule Sainte Russie.

L’unité du corps ecclésial, que nos saints et nos martyrs ont préservée et fondée durant plus d’un millénaire, nous la fondons aujourd’hui sur nos travaux et sur nos prières, malgré les défis et malgré les épreuves auxquels fait face l’unité de l’Église.

Ici, dans notre école de théologie, nous avons soin d’éduquer les étudiants qui ont déjà été ordonnés, qui se préparent au sacerdoce ou qui, n’ayant pas l’intention de recevoir le sacerdoce, sont prêts à donner leur vie au service de l’Église du Christ.

Il n’y a pas de ministère plus éminent que celui auquel appelle le Seigneur. Beaucoup choisissent leur profession : certains en sont contents, d’autres moins ; la profession de certains répond à leur vocation, tandis qu’elle n’est pour d’autres qu’un moyen de gagner leur vie et de nourrir leur famille. Certes, chacun de nous qui nous sommes engagés dans la voie du sacerdoce, avons fait ce choix nous-mêmes. En même temps, nous ne nous serions jamais engagés sur cette voie et n’aurions pas été trouvés dignes du sacerdoce, si le Seigneur ne nous avait appelés à ce ministère. Comme Il l’a dit à Ses disciples : « Ce n’est pas vous qui M’avez choisi, c’est Moi qui vous ai choisis » (Jn 15, 16).

Cette élection divine, qui a marqué notre vie, est un appel à donner quotidiennement, à toute heure, nos pensées et nos forces, notre âme et notre cœur au ministère auquel appelle le Seigneur. C’est un ministère de sacerdoce, un ministère de prophétie, et, pour ceux qui n’ont pas rang ecclésiastique, cela peut être un ministère de théologie ou d’enseignement. Le Seigneur a besoin de nous pour, à travers nous, éclairer les hommes, leur ouvrir la voie du Royaume des Cieux.

Souvenons-nous comment le Seigneur Jésus Christ bâtissait Sa prédication et Son ministère. Tout ce qu’Il voulait dire aux hommes, Il l’a transmis par Ses disciples. Au début de Son ministère, Il s’est choisi des disciples, et, ensuite, les a entraînés à Sa suite, pour qu’Ils soient témoins de Ses miracles, pour qu’ils entendent Sa parole, et nous transmettent ensuite ce qu’ils auraient vu de leurs yeux et touché de leurs mains. Nous connaissons le Seigneur Jésus Christ, Sa prédication et Sa doctrine par la prédication des apôtres et des évangélistes, qui nous ont transmis ce qu’Il fit et ce qu’Il dit.

Comment l’homme moderne, deux mille ans plus tard, pourrait-il Le connaître ? Par nous, car le Seigneur nous a appelés à poursuivre le ministère apostolique, à parler de Lui aux hommes.

Certes, nous pouvons dire qu’il y a l’Évangile, l’Ancien Testament, des livres d’histoire de l’Église. Quiconque s’y intéresse peut apprendre ce qu’il veut, partant de ces livres tant de fois publiés et réédités. Mais ce n’est pas pour rien que le Seigneur nous a appelés à un ministère de prédication. Il veut que les hommes entendent parler de Lui, de Sa vie, de Ses enseignements et de Ses paraboles, de Sa mort et de Sa résurrection par notre intermédiaire. Une chose est de lire un livre, une autre d’entendre un témoignage vivant.

Mais quel peut être notre témoignage ? Comment faire pour qu’il soit vivant ? Le Seigneur ne nous a pas simplement appelés à lire l’Évangile, à l’apprendre par cœur, pour le répéter ensuite. Le Seigneur nous a appelés à ce ministère pour que, comme ses apôtres, nous soyons les témoins vivants de la présence du Christ dans l’Église.

Rassemblés pour la Divine liturgie, autour de ce saint autel, recevant le Corps et le Sang du Christ, nous ressentons réellement, spirituellement, moralement et physiquement la présence du Seigneur ressuscité en nous. Ce sentiment ne se confond avec rien d’autre, il est incomparable. C’est ce que nous pouvons transmettre aux autres, pas seulement raconter, mais leur faire partager ce que nous sentons et éprouvons. Les inviter à la Sainte Cène, à laquelle le Seigneur Lui-même nous donne Son Corps très-pur et Son précieux Sang. Les inspirer, comme le Seigneur Jésus Christ inspirait ses auditeurs. Avant tout à ne pas vivre pour soi, mais pour les autres, non pour amasser des biens terrestres, mais pour acquérir le Royaume des Cieux. C’est pour cela que le Seigneur nous a appelés à Son Église, et nous a placés à ce ministère.

Aujourd’hui sont présents ici, en dehors des enseignants et des étudiants de l’Institut des Hautes-Études, plusieurs prêtres venus de l’étranger, où ils poursuivent leur ministère. Je les salue cordialement.

Il y a aussi parmi nous un important groupe de prêtres responsables des relations avec les cosaques dans différents diocèses de l’Église orthodoxe russe. Les cosaques, c’est tout un monde qui a besoin de notre prédication, qui a besoin d’assimiler la doctrine du Seigneur Jésus Christ et d’accueillir le Christ dans leurs cœurs.

Enfin, nous avons ici des amis de notre Institut, notamment ceux qui aident notre établissement pour qu’il reçoive l’accréditation, pour la formation de conseils de soutenance, dans tout ce dont notre école a besoin pour être un vraie école, reconnue non seulement par l’Église, mais par l’état. »

Ensuite, le métropolite Hilarion a remis des décorations, puis, aux responsables des départements diocésains chargés des rapports avec les cosaques des attestations de formation continue.