Le métropolite Hilarion : le Seigneur attend de nous un ministère apostolique et prophétique
Le 26 août 2018, 13e dimanche après la Pentecôte, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, a célébré la Divine liturgie à l’église Notre-Dame-Joie-de-tous-les-affligés, rue Bolchaïa Ordynka, à Moscou. Mgr Hilarion concélébrait avec l’archimandrite Philippe (Vassiltsev), recteur du métochion de l’Eglise orthodoxe russe à Beyrouth (Liban), et avec les clercs de la paroisse.
Après la litanie instante, le métropolite a récité la prière pour la paix en Ukraine.
A la fin de la Divine liturgie, le métropolite Hilarion a prononcé une homélie :
« Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit !
Chers pères, frères et sœurs !
Dans l’évangile d’aujourd’hui, nous avons entendu la parabole de Notre Seigneur Jésus Christ sur les méchants vignerons. Le maître d’une vigne, ayant dû partir pour affaires et étant resté longtemps absent, envoya tour à tour aux vignerons ses serviteurs, ses intendants, puis son propre fils, lorsque vint le moment de la révolte, pour rendre compte de leur travail. Mais les vignerons tuèrent tous les envoyés du maître, les uns après les autres.
Le Seigneur Jésus Christ prononça cette parabole peu avant Sa crucifixion et Sa mort. Le Fils de Dieu y décrit par images toute l’histoire des rapports entre Dieu et le peuple d’Israël. Il prédit également ce qu’Il allait subir : la crucifixion et la mort, à laquelle le livrèrent les grands prêtres, révoltés par Son enseignement et par Ses œuvres, car ils voyaient en Lui un destructeur des traditions de leurs pères.
La parabole des méchants vignerons, comme toutes les paraboles du Seigneur Jésus Christ, ne se rapporte pas seulement à ce qui se passait à l’époque de la vie terrestre du Sauveur, mais aussi aux évènements de notre temps. A chaque génération, le Seigneur envoie Ses prophètes, des maîtres, des messagers à l’humanité. Mais les hommes sont loin de toujours entendre leur message. Par Ses prophètes, le Seigneur appelle à la pénitence, mais les hommes veulent vivre dans l’insouciance. Le Seigneur les appelle au recueillement spirituel, mais ils préfèrent les distractions. Le Seigneur leur demande d’accomplir de bonnes œuvres, mais ils en font de mauvaises. Le Seigneur invite à ne pas vivre pour soi, mais pour les autres, mais l’homme, à chaque génération, tend à vivre pour lui, oubliant son prochain.
Le message que Dieu adresse à l’humanité est toujours en désaccord avec ce qui le confortable et l’agréable. A toutes les générations, Dieu appelle l’homme à des prouesses spirituelles et morales. Mais tous sont loin d’être prêts. Les hommes s’inventent donc différentes raisons pour ne pas répondre à l’appel de Dieu, pour ne pas réagir à la parole prophétique. Ils inventent des théories comme quoi Dieu n’existe pas du tout, les gens pouvant vivre comme ils l’entendent. D’autres affirment que Dieu existe, mais qu’Il n’intervient pas dans nos existences. On invente encore d’autres systèmes pour ne pas faire ce que Dieu demande.
Dans la Bible, Dieu fait entendre raison aux hommes, les châtiant, notamment au moyen de différentes catastrophes naturelles. Avant d’envoyer le déluge sur terre, le Seigneur donna aux hommes le temps de se repentir. Il confia le soin de prêcher la pénitence à son élu, Noé. Mais personne ne l’écouta. Personne n’ajoutait foi aux avertissements menaçants qu’il proférait. Tous vivaient dans l’insouciance. Lorsque survint le déluge, Dieu conserva la vie à Noé et à sa famille, tandis que ceux qui n’avaient pas entendu la voix de Dieu périrent dans cette épouvantable catastrophe.
Quoi qu’on pense de ce récit, qu’on le prenne pour une parabole ou pour un mythe, nous chrétiens, devons accueillir ce qui écrit dans la Bible comme une histoire réelle de la vie des hommes. Efforçons-nous de voir dans les évènements de l’histoire biblique des enseignements qui nous sont adressés à nous, hommes d’aujourd’hui. Nous savons que la voix de Dieu se fait toujours entendre par les prophètes. Nous voyons qu’au nom du salut de l’humanité, le Seigneur n’a pas épargné Son Fils unique ; par amour pour le genre humain, Il nous L’a donné, pour que le monde soit sauvé par Jésus Christ. Mais beaucoup rejettent ce témoignage, ce bienfait de Dieu et ne veulent pas entendre la douce voix du Sauveur qui, s’adressant à chacun de nous, nous appelle au repentir, à la conversion et aux bonnes œuvres.
Le Seigneur nous appelle dans Sa Sainte Eglise, pour que nous ne soyons pas seulement des auditeurs, mais accomplissions Sa parole. Il nous a appelés à l’Eglise pour que nous ne nous contentions pas de communier à Sa grâce divine par les saints Sacrements et par les offices divins, mais pour que nous appelions nos proches, nos amis, nos parents, à y communier à leur tour. Le Seigneur attend de nous un ministère apostolique et prophétique, qu’il nous faut porter dans ce monde. Ce ministère consiste à transmettre aux hommes la volonté de Dieu. Pour cela, il faut d’abord avoir appris soi-même à reconnaître et à accompli la volonté de Dieu, à entendre la voix de Dieu qui s’adresse à nous, et à faire ce qu’Il commande. Dieu nous appelle à apprendre cette science constamment et inlassablement.
En venant à l’église de Dieu, en nous rassemblant pour la Divine liturgique, en communiant aux Saints Mystères du Christ, nous demandons chaque fois à Dieu de nous donner la force d’être Ses disciples. La Sainte Eucharistie nous communique ces forces. Prions le Seigneur de nous aider à suivre la voie qu’Il nous a tracée, à attirer sur cette voie toujours plus d’hommes. Amen.
Bonne fête à tous ! »