Dans la nuit du 8 avril 2018, en la fête de la Résurrection de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ, le métropolite Hilarion de Volokolamsk a célébré l’office de minuit, la procession, les matines pascales et la Divine liturgie de saint Jean Chrysostome.

Les chants de la fête étaient interprétés par le Chœur synodal de Moscou, sous la direction d’A. Pouzakov.

Après l’office de minuit, le métropolite Hilarion s’est adressé aux fidèles assemblés :

« Nous avons célébré l’office de minuit, et avant de partir en procession, j’aimerais dire quelques mots sur ce qui va se passer ensuite dans l’église.

Nous commencerons la procession en chantant un stichère qui nous dit que les anges dans les cieux et les hommes sur la terre glorifient la Résurrection du Christ. Nous sortirons en chantant ce cantique, et nous ferons le tour de l’église pour témoigner de la Résurrection du Christ.

L’office pascal commencera devant les portes de l’église, afin que non seulement ceux qui y sont assemblés, mais aussi ceux qui se trouvent au-dehors puissent entendre la bonne nouvelle de la Résurrection. Nous commencerons l’office devant les portes fermées, nous souvenant que les femmes vinrent au tombeau du Sauveur et y trouvèrent un ange devant la pierre roulée hors du tombeau. Lorsque les portes s’ouvriront, nous commencerons à chanter la Résurrection du Seigneur et Sauveur.

Ensuite, nous célébrerons les matines pascales, nous entendrons l’homélie de saint Jean Chrysostome qui explique le sens de la fête, après quoi, nous, membres du clergé, changerons nos ornements blancs pour des ornements rouges, qui symbolisent à la fois le sang des martyrs et la joie pascale. Nous célébrerons la Divine liturgie et tous ceux qui se sont préparés à la sainte Communion pourront communier. Tel est le canevas de l’office pascal, vu de l’extérieur.

Mais je tiens à dire aussi quelques mots du contenu intérieur de cet office.

Pâques n’est pas simplement une fête qui revient une fois l’an pour que nous nous réjouissions avant de revenir à nos affaires habituelles, oubliant Dieu jusqu’aux prochaines Pâques. Pâques, c’est la culmination de toute l’année liturgique, le cœur de la foi chrétienne. L’apôtre Paul dit en effet : « … si le Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est vaine, vaine est notre foi » (I Co 15, 14).

Pourquoi, demandera-t-on, faut-il absolument croire à la Résurrection du Christ ? Il suffirait simplement de croire en Dieu qui est aux cieux, qui prend soin des hommes, qui nous aide au quotidien ? Mais le sens même, la force de la foi chrétienne consiste précisément en ce que les chrétiens ont reconnu le Fils de Dieu dans cet Homme qui est venu dans le monde. Il prêchait le repentir, Il a été condamné à mort et Il est mort dans de terribles souffrances. Il est mort sur la croix et Il a été inhumé dans une grotte, avant de ressusciter le troisième jour. Si le Christ n’était pas ressuscité, notre foi en Lui comme Dieu incarné serait effectivement vaine.

Le Christ est ressuscité des morts pour nous ouvrir la voie de la résurrection. Par Sa mort, comme nous l’entendrons aujourd’hui répéter, Il a vaincu la mort. Il nous a ouvert la voie de la vie éternelle et, désormais, nous ne craignons plus la mort, car nous savons que la vie éternelle nous attend à son seuil.

Mais ceci n’épuise pas l’importance du sacrifice de Jésus Christ pour notre vie, car le Christ illumine notre vie terrestre de Sa lumière et de Sa présence. Si le Christ est toujours présent dans notre vie, nous pourrons conserver la joie pascale tout au long des jours, celle que nous éprouvons chaque fois que nous entrons de nuit dans l’église inondée de lumière. Pour cela, lisons l’Évangile, venons à l’église, souvenons-nous que le Christ ne vient pas dans nos vies une fois par an, mais peut être présent auprès de nous tous les jours. Alors la vie prend un sens, les évènements du quotidien, même ceux qui sont tristes ou difficiles prennent un sens.

Glorifions le Sauveur ressuscité, demandons-Lui d’illuminer notre vie de Sa lumière céleste. Pour que par la foi au Christ soient illuminés ceux qui sont aujourd’hui au seuil de l’église, qui passent devant les églises en voiture ou à pied. Ils sont occupés à leurs propres affaires, mais faisons en sorte que la joie pascale les touche aussi.

Sortant de l’église emplis de la joie pascale, portons-là à tous ceux qui n’ont pas pris part à cette joie : nos proches qui ne croient pas en Dieu ou ne vont pas à l’église, ceux auxquels nous pouvons parler de Dieu. Comme les femmes myrophores, qui, bouleversées par ce qu’elles avaient vu, sont allées annoncer d’abord aux apôtres, ensuite au monde entier que le Christ était ressuscité. »

A la fin des matines, le métropolite Hilarion a lu l’homélie pascale de saint Jean Chrysostome.

L’évangile de Pâques (Jn 1, 1-17) a été lu par le métropolite Hilarion et le clergé concélébrant en grec, en latin, en anglais, en français, en japonais, en slavon et en russe.

Après l’ecténie instante, l’archipasteur a récité la prière pour la paix en Ukraine.

Le message pascal de S. S. le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie a été lu avant la communion.