Le 15 février 2018, fête de la Sainte Rencontre, présentation de Jésus au temple, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, recteur de l’Institut des Hautes Études Saints-Cyrille-et-Méthode, a célébré la Divine liturgie à l’église de la Décollation-de-saint-Jean-Baptiste-aux-Bois, métochion de Tchernigov, à Moscou.

Son Éminence concélébrait avec l’hiéromoine Jean (Kopeïkine), vice-recteur de l’Institut des Hautes Études Saints-Cyrille-et-Méthode, avec les collaborateurs de l’Institut ayant rang ecclésiastique et avec le clergé de la paroisse.

Après la litanie instante, le métropolite a prié pour la paix en Ukraine.

A la fin de la liturgie, Mgr Hilarion a prononcé une homélie :

« Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit !

La fête de la Sainte Rencontre nous rappelle l’évènement qui s’est produit au 40e jour après la Nativité du Christ, lorsque notre Seigneur Jésus Christ fut porté au temple de Jérusalem par saint Joseph et par le très-sainte Vierge Marie, conformément aux prescriptions de la loi de Moïse, pour y être consacré à Dieu.

Il fut reçu au temple par saint Siméon. L’Esprit Saint lui avait promis qu’il ne verrait pas la mort avant que ses yeux aient contemplé le Christ Seigneur, Celui qui devait naître d’une Vierge immaculée. L’Esprit Saint révéla au vieillard que l’enfant apporté au temple par la très-pure Vierge Marie était le Seigneur Christ. Et Siméon fut l’un des premiers à voir dans ce faible enfant, qui ne savait pas encore parler, le Sauveur du monde, « lumière pour éclairer les nations et gloire du peuple de Dieu Israël » (Lc 2, 32).

Lorsque le Seigneur Jésus Christ naquit, beaucoup reconnurent en Lui le Sauveur qui devait venir. Les anges apparurent aux bergers dans les champs et ils adorèrent le Sauveur ; les mages, prévenus par l’étoile, vinrent et adorèrent l’Enfant né à Bethléem. Mais Siméon fut l’un des premiers à être averti que cet Enfant était la lumière qui éclairerait les nations païennes en même temps que la gloire du peuple de Dieu, Israël.

Que signifient ces mots ? Le peuple d’Israël attendait son Messie depuis des siècles, mais tous ne se représentaient pas le Messie de la même façon. Certains pensaient que le Messie serait un roi tout-puissant qui restaurerait la gloire du peuple d’Israël, aiderait à libérer la terre d’Israël de l’occupation romaine et disposerait d’un grand pouvoir politique. Peu se représentaient le Messie comme un enfant qui naîtrait dans des conditions aussi humbles, dont les parents n’auraient pas trouvé de place à l’hôtellerie. Personne ne pouvait se représenter que l’Enfant serait présenté au temple et, comme tant d’autres garçons premiers-nés, serait consacré à Dieu.

Mais telle était la miséricorde de Dieu envers le genre humain, tel était son amour pour les hommes : le Seigneur a envoyé Son Fils unique pour sauver le monde. Il ne L’a pas envoyé dans la gloire ni dans la puissance, Il ne lui a pas donné la force politique. Il est venu dans la faiblesse de la chair humaine et ceux qui ont reconnu en Lui le Sauveur l’ont fait sous l’action du Saint Esprit.

Siméon est l’un d’entre eux. L’Esprit Saint lui inspira que cet enfant « amènerait la chute et le relèvement d’un grand nombre en Israël et serait un signe en butte à la contradiction » (Lc 2, 34). De fait, la vie du Seigneur sur la terre a été difficile et semée d’embûches. Sa doctrine et Ses actes ont été en butte à la contradiction, car les uns suivaient le Sauveur et accueillaient Ses paroles, tandis que d’autres Les rejetaient et chacune de Ses paroles, chacun des nouveaux miracles qu’Il accomplissait provoquait leur haine, si bien qu’à la fin le Sauveur du monde fut envoyé à la mort par le peuple d’Israël. Tout cela avait été prophétisé par saint Siméon à la Mère de Dieu : « et toi-même, une épée te transpercera l’âme » (Lc 2, 35) : une épée te transpercera l’âme lorsque tu te tiendras auprès de la croix de ton Fils et que tu verras Ses souffrances.

Lorsque saint Siméon vit le Christ, il dit : « Maintenant, souverain Maître, tu peux, selon ta parole, laisser Ton serviteur s’en aller en paix » (Lc 2, 29), verset que nous entendons aux vêpres et que nous disons dans nos prières du soir. Il nous rappelle que le but de la vie humaine est de rencontrer le Christ, Dieu et Sauveur. L’homme qui a reconnu dans Jésus Christ son Dieu et son Sauveur, venu sauver le genre humain, ne craint pas la mort, car il sait que la mort le réunit à Dieu.

Beaucoup de choses nous séparent de Dieu sur terre, mais lorsque cette vie cessera et que commencera la vie nouvelle, éternelle, si nous avons vécu ici-bas selon les commandements de Dieu, si nous avons contemplé dès ici-bas notre Dieu et Sauveur dans le Christ, si nous avons communié aux Saints Mystères du Christ, personne ne nous empêchera de Le voir et de Le contempler, de Le goûter et d’être avec Lui dans le siècle à venir. Tout ceci a été révélé par l’Esprit Saint à saint Siméon qui avait vécu une longue vie, mais ne mourrait pas, car il voulait voir le Sauveur de ses yeux. Lorsque cette rencontre eut lieu, saint Siméon prononça ces mots qui nous rappellent l’essentiel : Dieu est venu dans le monde et a vécu au milieu des hommes. Il vit maintenant au milieu de nous. Nous pouvons Le tenir dans nos mains, comme L’a tenu le vieillard Siméon ; nous pouvons Le recevoir dans notre sein, comme Le reçut le Sainte Vierge Marie. Saint Siméon nous rappelle Dieu que nous pouvons aimer, sentir, voir, goûter et qui emplit notre vie de la vie éternelle. Cette vie qu’Il appelait Lui-même le Royaume de Dieu.

Chaque fois que nous nous rassemblons ensemble à l’église pour la Divine liturgie, chaque fois que nous communions aux Saints Mystères du Christ, nous expérimentons ce Royaume, nous recevons le Seigneur et Sauveur en nous et prenons conscience une nouvelle fois de ce que le salut nous est donné par Lui. Que c’est Lui qui nous amènera à la vie éternelle.

Prions la Mère de Dieu, saint Siméon, sainte Anne et tous les saints qui ont vus en Jésus Christ leur Dieu et Sauveur, qui ont reconnu en Lui le Messie venu sauver le genre humain. Prions-les pour avoir nous aussi cette vue spirituelle permettant de voir les mystères de Dieu au travers des réalités de la vie humaine. Que le centre de notre vie spirituelle soit toujours le Seigneur Jésus Christ, lumière pour éclairer les nations et gloire du peuple de Dieu. Amen. »