Le 20 janvier 2018, fête de saint Jean le Précurseur, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou et recteur de l’Institut des Hautes Études Saints-Cyrille-et-Méthode, a célébré la Divine liturgie à l’église Saint-Jean-Baptiste-aux-Bois. L’église fait partie du métochion de Tchernigov, dans les locaux duquel est installé l’Institut.

L’archipasteur concélébrait avec l’higoumène Sérapion (Mitko), vice-président du Département synodal des missions, l’hiéromoine Jean (Kopeïkine), vice-recteur de l’Institut, l’hiéromoine Rodion (Larionov), adjoint au directeur du Département de théologie de l’Université nationale de recherche nucléaire, le prêtre Dimitri Safonov, secrétaire du DREE aux relations interreligieuses, adjoint au directeur du Département « relations ecclésiastiques extérieures » de l’Institut, secrétaire du Comité scientifique de l’Institut, l’archiprêtre Mikhaïl Nemnonov, inspecteur de l’Institut Saints-Cyrille-et-Méthode, ainsi que les enseignants et les étudiants de l’établissement ayant rang ecclésiastique.

Au cours de l’office divin, le métropolite a ordonné prêtre l’hiérodiacre Paul (Tcherkassov).

Après la litanie instante, Mgr Hilarion a lu la prière pour la paix en Ukraine.

A la fin de la liturgie, le métropolite a prononcé une homélie :

« Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.

En cette sainte église, dédiée au saint prophète, précurseur et baptiste du Seigneur Jean, nous sommes assemblés aujourd’hui pour vénérer sa mémoire, ainsi que pour célébrer la Divine liturgie et communier aux Saints Mystères du Christ.

Nous avons lu aujourd’hui l’évangile où le Christ, après le baptême, est emmené au désert par l’Esprit Saint où il rencontre un tout autre esprit, un esprit étranger, l’esprit du mal, l’esprit tentateur. Cet esprit s’approche de Jésus au désert alors qu’Il n’avait ni bu, ni mangé pendant quarante jours. Le diable tente d’abord le Sauveur en Lui disant : « Si tu es le Fils de Dieu, dis que ces pierres deviennent des pains », car le Christ, après un jeûne de quarante jours, avait faim. Mais le Seigneur répond en citant l’Écriture Sainte : « Ce n’est pas de pain seul que vivra l’homme, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt 4, 3-4).

Ces paroles nous rappellent qu’en dehors de la nourriture matérielle, il existe une nourriture spirituelle ; en dehors du pain terrestre, il existe un pain céleste dont chacun a besoin. Ce pain céleste, c’est la parole de Dieu. Le pain qui descend du ciel pour donner la vie au monde, c’est le corps très-pur de notre Seigneur Jésus Christ, auquel nous communions à la Divine liturgie.

Le diable tente tous les hommes, et chacun est confronté aux mêmes tentations que le Christ. Aux uns il dit : « Change ces pierres en pains », aux autres il propose : « Jette-toi en bas, et les anges te porteront ». Il invite les autres à le vénérer, en échange des royaumes de la terre. Combien d’hommes se laissent séduire par l’une ou l’autre de ces tentations, ou par toutes à la fois. Combien d’hommes pensent que tout leur est permis, qu’il n’y a rien d’interdit, que s’ils élèveront jusqu’au ciel si seulement ils le désirent. Combien d’hommes sont prêts à adorer le diable pour acquérir des biens matériels, pas forcément tous les royaumes de la terre, mais une petite partie. Combien encore sont prêts à servir le diable pour qu’il leur donner le pouvoir…

Mais le Seigneur nous rappelle que c’est Dieu qui est l’essentiel dans la vie. Toute la vie doit s’orienter sur Dieu, et non sur les biens matériels. Il nous rappelle que chaque fois que l’homme est placé devant un choix : écouter la voix de Dieu ou écouter la voix du diable, si le diable est proche, tandis que Dieu semble loin, l’homme est appelé à écouter la voix de Dieu qui se fait entendre dans l’Écriture sainte.

Ce n’est pas pour rien que le Seigneur Jésus Christ ne répond pas au diable par Ses propres paroles, mais en citant l’Écriture Sainte. Il nous fait entendre la voix vivante de Dieu. A chaque moment concret de tentation dans la vie, lorsque le diable s’efforce de nous séduire, ce qu’il fait constamment, l’Écriture révèle la sagesse de Dieu, permet d’entendre ce que Dieu veut nous dire, et ouvre notre regard intérieur pour que nous voyions, au-delà des royaumes de la terre, le Royaume des cieux, qui ne sera pas enlevé à celui qui l’a acquis, à celui auquel le Seigneur le donne.

Nous fêtons aujourd’hui saint Jean baptiste, prophète et précurseur du Seigneur. On peut supposer que lorsque le Précurseur était au désert pour y mener une vie d’ascèse, il fut aussi tenté par le diable, mais surmonta ces tentations. Nous lisons dans l’Évangile que lorsque Jean fut enfermé en prison, il envoya ses disciples demander à Jésus : « Es-Tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre » (Mt 11, 3). Il semble que le tentateur se soit de nouveau approché du grand prophète dans sa prison, lui susurrant que « ce n’est pas Lui, toute ta vie a été une erreur, tu as eu tort de Le désigner. Tu as eu tort de dire qu’Il était l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde. »

De même que le Seigneur sortit vainqueur des tentations au désert, Jean Baptiste surmonta toutes les tentations et s’est élevé à la gloire céleste par le martyre. A la suite du Sauveur, à la suite de Jean Baptiste, beaucoup d’apôtres, de saints hiérarques, de saints moines et de martyrs, au moyen de l’ascèse, par leur mort ou par toute autre prouesse spirituelle durant leur vie ont su, non seulement rejeter les tentations diaboliques, mais aussi montrer le chemin du Royaume des cieux à d’autres, comme l’avait fait Jean Baptiste en montrant le Christ et disant : « Voici l’Agneau de Dieu » (Jn 1, 29).

Les saints que nous vénérons ne nous montrent pas autre chose que le chemin du Royaume des cieux. Ils ne nous montrent personne d’autre que le Seigneur Jésus Christ, car le Seigneur est la Voie, la Vérité et la Vie (Jn 14, 6), le voie du Royaume des cieux, la vérité qui se révèle à nous par l’Écriture Sainte et la Vie qui nous est donnée dans les Sacrements de l’Église, particulièrement par le Sacrement de la Sainte Communion.

En ce jour où nous fêtons la synaxe de saint Jean Baptiste, glorifions notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ, venu sur la terre pour prendre sur Lui les péchés du monde, baptisé dans eaux du Jourdain afin de les sanctifier par Sa descente dans les eaux et nous ouvrir la voie du bain de la renaissance, de la renaissance d’en-haut, de l’eau et de l’Esprit. Glorifions aussi Son fidèle serviteur, le précurseur et baptiste Jean qui montra à tant d’hommes la voie du Christ et nous sert aujourd’hui de repère sur cette voie menant au Royaume des cieux. »

Le métropolite Hilarion s’est ensuite adressé personnellement à l’hiéromoine Paul (Tcherkassov) : « J’aimerais te souhaiter, cher père Paul, d’accomplir avec résignation l’éminent ministère que l’Église te confère aujourd’hui, de servir toujours avec zèle l’autel de Dieu et d’accomplir avec ardeur les obédiences qui te sont confiées. »

Ensuite, Mgr Hilarion a remis des distinctions à plusieurs collaborateurs de l’Institut des Hautes Études.