Le 5 décembre 2017, l’archevêque Anastase de Tirana et de toute l’Albanie a visité l’université orthodoxe des sciences humaines Saint-Tikhon, située dans l’ancienne Maison diocésaine. Le primat de l’église orthodoxe albanaise est venu à Moscou participer aux célébrations du centenaire de la restauration du patriarcat dans l’Église russe.

Sa Béatitude a visité l’église universitaire Saint-Tikhon-Saint-Vladimir. L’archiprêtre Vladimir Vorobiov, recteur de l’université, lui a relaté l’histoire de la Maison diocésaine et de la Chambre des conciles.

Après cette visite, le primat de l’Église albanaise est intervenu devant les enseignants, le clergé et les étudiants de l’université. Le père Vladimir a prononcé un discours d’accueil : « Nous savons combien la vie est difficile pour les orthodoxes, en Albanie. Nous savons par quelles terribles persécutions est passée l’Église albanaise. Nous savons que la vie de l’Église n’est malheureusement toujours pas normalisée. En votre personne, nous accueillons un athlète de la foi chrétienne, qui défend les intérêts de l’orthodoxie dans le monde entier. Nous souhaitons de tout cœur que Dieu vous aide, ainsi que votre clergé et tout le peuple orthodoxe d’Albanie » a dit le recteur de l’Université Saint-Tikhon.

L’archiprêtre Vladimir Vorobiov a constaté que la rencontre avait lieu à la Chambre des conciles, où s’était réuni le Concile local de 1917, celui qui restaura le Patriarcat dans l’Église russe. « C’est d’ici que le patriarche Tikhon et le Concile local appelèrent le peuple orthodoxe russe à tenir bon dans la foi, a rappelé le père Vladimir. De nombreux membres du Concile, partis pour une pause entre les sessions, ne revinrent jamais, ayant été tués. Parmi les hiérarques, le premier de ces martyrs fut le métropolite Vladimir (Bogoïavlenski), celui-là même qui avait fait construire cette Maison diocésaine. »

« Lorsque nous travaillons ici, que nous célébrons ou que nous tenons ensemble, nous ressentons toujours la présence spirituelle des nouveaux martyrs, du patriarche Tikhon, du métropolite Vladimir et de tous ceux qui défendirent l’orthodoxie et la Russie à cette terrible époque » a ajouté le recteur. En signe de reconnaissance, l’archiprêtre Vladimir Vorobiov a offert au métropolite Anastase une icône de saint Tikhon, patron de l’université.

« C’est une grande joie pour moi d’être ici parmi vous » a répondu le métropolite Anastase, rappelant qu’il avait longtemps été professeur à l’université d’Athènes.

Sa Béatitude a ensuite parlé de l’Église albanaise à ses auditeurs. Selon l’archevêque Anastase, c’est la seule Église locale à avoir totalement disparu pendant les persécutions du XX siècle ; ce n’est qu’il y a 25 ans, avec l’aide de Dieu, qu’il a été possible d’entreprendre de la relever.

Durant la suite de la rencontre, Sa Béatitude l’archevêque de Tirana et de toute l’Albanie Anastase a souligné que le monde était actuellement contaminé de la lèpre de la cupidité et de la division, propres au capitalisme contemporain. « Nous observons d’autre part un phénomène comme le fondamentalisme islamique, qui recourt au langage de la violence, en exploitant les sentiments religieux. C’est un nouveau type de guerre. On ne peut le vaincre par les chars et les avions. C’est un ensemble d’idées » a affirmé Mgr Anastase.

Les chrétiens peuvent résister à ce phénomène par une offrande d’amour, s’est dit convaincu le primat de l’Église orthodoxe albanaise. « Pas d’un amour indéfini, mais d’une humble charité. Comme l’a révélé notre Seigneur Jésus Christ, nous n’avons pas d’autre force que cet amour qui finira par vaincre, a dit le métropolite Anastase. Le seul institut qui peut encore apporter de l’amour, c’est l’Eglise. Et c’est là qu’est notre responsabilité. »