Le 23 novembre 2017, Sa Sainteté le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie a présidé une réunion du Haut Conseil de l’Église orthodoxe russe. La séance avait lieu à la Salle du Haut conseil de la cathédrale du Christ Sauveur de Moscou.

Ouvrant la séance, le patriarche Cyrille s’est adressé aux membres du Conseil :

« Bienvenue à tous les membres du Haut conseil ecclésiastique !

Cette année, le fil conducteur de nos réflexions est le centenaire des tragiques évènements de 1917. Nous réfléchissons à ce qui s’est passé il y a cent ans. Nous avons récemment prié au monastère du Don où, le 18 novembre 1917, saint Tikhon fut élu au trône patriarcal. Comme on sait, l’Église était déjà attaquée à l’époque. Le prêtre Jean Kotchourov avait été martyrisé le 13 novembre. Ensuite, le sang de multiples nouveaux martyrs a coulé, qui sont aujourd’hui canonisés. Les canonisations, les conférences, les films, les expositions, tout cela a son importance pour perdurer la mémoire de ces évènements tragiques.

De nouveaux monuments ont été élevés pour le centenaire de la révolution. A Moscou, nous avons inauguré deux monuments : le « Jardin du souvenir », au polygone de Boutovo, et le « Mur de l’affliction », à l’angle de l’avenue Sakharov et du Périphérique des Jardins. A mon grand regret, l’inauguration du « Jardin du souvenir » n’a pas eu la publicité qu’elle méritait dans la société et les médias. C’est pourtant un mémorial qui n’est pas installé à un endroit conventionnel, mais à l’endroit même des exécutions, là où reposent les restes des victimes. C’est pourquoi je regrette tant que l’inauguration de ce monument soit restée inaperçue de beaucoup de médias.

Mais quel est le sens de tous ces monuments ? Ils servent surtout à nous rappeler le passé de façon visible, afin que rien de semblable ne se produise à l’avenir. Les monuments ne peuvent pas être de simples statues de pierre, les gens doivent y venir et réchauffer les pierres froides de leurs souvenirs et de leurs réflexions.

Pour l’Église, le principal évènement du XX siècle, c’est l’exploit des nouveaux-martyrs. La visite des monuments aux victimes des répressions est aussi une invitation à la prière. Tout chrétien, lorsqu’il s’approche de ces monuments, est invité à prier les nouveaux-martyrs, car la prière rappelle que tous sont vivants en Dieu, que le Seigneur a vaincu la mort par Sa résurrection, et qu’Il est le principal Juge, le Juge suprême, personne ne pouvant échapper à sa justice.

Dieu fasse que le souvenir de ces tragiques évènements, qui nous touchent si profondément en cette année de commémoration, s’intègre à notre vision de l’histoire, à notre conception du passé, et nous aide, en premier lieu, nous, pasteurs, à nous adresser à nos ouailles de façon à éduquer en eux le rejet catégorique des révolutions, des conflits civils, des rebellions, des répressions et de tout ce qui bouleverse la vie des gens et replonge le pays dans le passé. Cette année de commémoration des évènements d’il y a cent ans doit avoir des résultats positifs, permettre de comprendre ce qu’il ne faut jamais faire en aucun cas, et quelles leçons tirer même des pages les plus tragiques de notre histoire. Je vous remercie de votre attention. »

L’application des décisions du Haut Conseil et du Concile épiscopal était à l’ordre du jour.

Font partie du Haut Conseil, placé sous la présidence de Sa Sainteté le patriarche :

  • Le métropolite Barsanuphe de Saint-Pétersbourg et de Ladoga, chancelier du Patriarcat ;
  • Le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures ;
  • Le métropolite Clément de Kalouga et de Borovsk, président du Conseil éditorial de l’Église orthodoxe russe ;
  • Le métropolite Arsène, premier vicaire du Patriarche de Moscou pour la ville de Moscou ;
  • Le métropolite Jean de Belgorod et de Stary Oskol, président du Département synodal des missions ;
  • Le métropolite Mercure de Rostov et de Novotcherkassk, président du Département de l’éducation religieuse et de la catéchèse ;
  • Le métropolite Marc de Riazan et de Mikhaïlovsk, président de la Direction des finances et de l’économie du Patriarcat de Moscou,
  • Le métropolite Cyrille de Stavropol et Nevinnomyssk, président du Comité synodal à la collaboration avec les cosaques ;
  • L’archevêque Eugène de Vereïa, président du Comité pédagogique près le Saint Synode ;
  • L’archevêque Théognoste de Serguiev-Possad, président du Département synodal aux affaires des monastères et du monachisme ;
  • L’évêque Serge de Solnetchnogorsk, directeur du secrétariat administratif du Patriarcat de Moscou,
  • L’évêque Irénarque de Krasnogorsk, président du Département synodal à l’aumônerie des prisons
  • L’évêque Pantéléïmon d’Orekhovo-Zouïevo, président du Département synodal aux affaires caritatives et sociales ;
  • L’évêque Tikhon d’Egorievsk, président du Conseil patriarcal à la culture ;
  • L’évêque Antoine de Zvenigorod, chef de la Direction des établissements du Patriarcat de Moscou à l’étranger ;
  • L’évêque Séraphin de Lioubertsy, président du Département synodal des affaires de la jeunesse ;
  • L’archiprêtre Sergui Privalov, président du Département synodal de la collaboration avec les forces armées et les institutions du maintien de l’ordre ;
  • L’archiprêtre Dimitri Smirnov, président de la Commission patriarcale aux affaires de la famille et pour la protection de la maternité et de l’enfance ;
  • Vladimir R. Legoïda, président du Département synodal aux relations de l’Église avec la société et les médias.

Étaient invités à prendre part à la réunion : l’évêque Savva de Voskressensk, premier vice-chancelier du Patriarcat de Moscou, l’évêque Nicolas de Balachikha, rédacteur en chef des Éditions du Patriarcat de Moscou, l’archiprêtre l’archiprêtre Maxime Kozlov, premier vice-président du Comité pédagogique de l’Église orthodoxe russe, l’archimandrite Savva (Toutounov), adjoint du chancelier du Patriarcat de Moscou, l’higoumène Xénia (Tcherniega), chef du Service juridique du Patriarcat de Moscou, A. V. Chtchipkov, premier vice-président du Département synodal aux relations de l’Église avec la société et les médias.