Le 30 juillet 2016, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, a pris part aux cérémonies du centenaire de la chapelle russe Saint-Vladimir au col de Vrsic, en Slovénie.

Le Président de la Fédération de Russie, V. V. Poutine, et le Président de la République de Slovénie, B. Pahor, ont pris part à l’évènement. Tous deux se sont adressés aux milliers de pèlerins venus de toutes les régions de Slovénie.

B. Pahor a, notamment, constaté : « Derrière moi se dresse la chapelle russe. Elle s’élève ici depuis cent ans, entretenant la mémoire, inspirant, comme pour nous dire : la paix est toujours possible, mais elle n’est jamais quelque chose d’évident. Je remercie de tout cœur tous ceux qui, depuis cent ans, ont entretenu et entretiennent aujourd’hui la chapelle. De façon très personnelle, vous apportez votre contribution à l’œuvre de la paix et de l’amitié non seulement entre les peuples slovène et russe, mais aussi, d’une certaine manière, entre les peuples du monde entier. La chapelle russe de Vrsic, c’est une petite, mais inestimable contribution à la grande idée de la paix et de l’amitié. »

Remarquant son plaisir d’être à nouveau accueilli en Slovénie, pays ami de la Russie, V. V. Poutine a souligné :

« Mes compatriotes et moi éprouvons une émotion particulière en visitant ces lieux, en entrant dans la chapelle russe Saint-Vladimir. Il y a exactement cent ans, elle a été élevée en l’honneur des soldats russes qui périrent tragiquement sur ces terres pendant la Première guerre mondiale. Ce qui frappe, c’est qu’elle a été bâtie par des soldats russes, en mémoire de leurs camarades défunts. On sait que dans ce seul camp de prisonniers de guerre, près du col, environ 10 000 soldats russes sont morts de faim, de privations, d’un travail excessif.

Lorsque je suis monté ici, j’ai vu cette modeste chapelle et j’ai pensé : Qui de ceux qui ont bâti ce modeste édifice pouvait penser que cent ans plus tard nous nous rassemblerions ici et nous nous souviendrions des victimes de la Première guerre mondiale ? Je crois qu’ils n’y pensaient même pas. Mais c’est ce qui se produit. Cela se produit grâce aux représentants de différentes confessions, représentants de l’Église catholique, de l’Église orthodoxe, de la communauté musulmane. Cela se produit grâce aux habitants de la ville de Kranjska Gora, grâce à de nombreuses générations de Slovènes.

De tout cœur, au nom de toute la Russie, en mon nom propre, je tiens à remercier la Slovénie et les Slovènes de ce que vous faites pour préserver la mémoire des victimes que, tous ensemble, et notamment la Russie, nous avons sacrifié sur l’autel de la victoire non seulement pendant la Première guerre mondiale, mais aussi pendant la Seconde guerre mondiale. Je le redis encore une fois : merci, Slovénie ! Ce n’est pas pour rien que la route du col, construite par nos soldats, s’appelle route russe. Cette chapelle sera le symbole de l’amitié des peuples russe et slovène, le symbole de notre aspiration commune à la paix, à la collaboration et à la prospérité. »

Ensuite, les deux chefs d’état ont déposé des couronnes à l’obélisque « Aux Fils de la Russie », située près de la chapelle Saint-Vladimir. Selon la tradition, une unité de la garde d’honneur du Régiment de la Transfiguration (Preobrajenski) participait aux festivités.

Après les discours des chefs d’état, différentes personnalités officielles sont intervenues, parmi lesquelles le maire de Kranjska Gora.

Ensuite, le métropolite Hilarion, en concélébration avec le protodiacre Vladimir Nazarkine, a célébré un office pour le repos des âmes des soldats russes morts durant la Première guerre mondiale en Slovénie.

A la fin de l’office, le métropolite Hilarion s’est adressé à l’assistance :

« Les prisonniers de guerre russes qui sont morts ici ont donné leur vie pour leurs frères. Ceux qui sont restés en vie, à quoi ont-ils pensé d’abord. Ils ont pensé à saint Vladimir, le Baptiste de la Rus’, et lui ont dédié cette chapelle qu’ils ont édifiée de leurs propres mains.

Depuis cent ans déjà, le peuple slovène conserve pieusement la mémoire de ce saint lieu et prend soin de la chapelle Saint-Vladimir. Je tiens à remercier tous les Slovènes au nom de l’Église orthodoxe russe et de Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie.

Que la tragédie qui s’est déroulée il y a cent ans ne se répète jamais, elle qui causa d’innombrables victimes humaines. Qu’un soleil paisible brille sur nos pays, sur tout le continent européen. Que le Seigneur bénisse nos peuples. Que Dieu vous garde tous. »

Prenaient part à la cérémonie le métropolite Porphyre de Zagreb et de Ljubljana (Église orthodoxe serbe), l’archevêque métropolitain de Ljubljana et primat de Slovénie Stanislav Zore (Église catholique romaine), le nonce apostolique en Russie, le ministre russe de la Culture Vladimir Medinski et de nombreuses personnalités politiques et religieuses de Russie et de Slovénie.

Le même jour, le président du DREE a participé à la cérémonie d’inauguration du monument « Aux Fils de la Russie et de l’Union soviétique morts en terre slovène durant la Première et la Seconde guerre mondiale », situé à Ljubljana. La cérémonie était présidée par le Président russe V. Poutine et le Président slovène B. Pahor.

Le soir, un banquet était donné par le maire de Ljubljana en l’honneur du métropolite Hilarion de Volokolamsk.

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La chapelle russe Saint-Vladimir est un mémorial dédié aux soldats russes morts pendant la Première guerre mondiale.

Elle est située à une altitude de 1611 mètres au-dessus du niveau de la mer, sur les flancs des Alpes Juliennes, sous le col de Vrsic.

Pendant la guerre de 1914-1918, un camp de prisonniers russes avait été organisé près de Kranjska Gora. Ce sont eux qui bâtirent la route traversant le col. Durant les deux années d’existence du camp (1915-17), environ 10 000 soldats russes moururent de faim, épuisés par un travail excessif. En mémoire de leurs camarades défunts, les prisonniers russes élevèrent près de leurs baraquements une petite chapelle de bois.

Dans les années 1920, la route fut reconstruite, les restes des prisonniers inhumés le long de la voie furent transportés dans une fosse commune près de la chapelle. On éleva au-dessus de cette tombe un petit obélisque pyramidal portant l’inscription « Aux Fils de la Russie ».

En 1995, la chapelle russe fut classée au patrimoine culturel. En 2005, les terrains autour du monument furent transformés en parc mémorial.