Le 29 juillet 2016, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, qui séjourne en Slovénie à la bénédiction de Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie, a visité à Ljubljana la cathédrale Saints-Cyrille-et-Méthode, docteurs des Slaves. Bâtie en 1941, l’église est ornée de fresques et d’icônes d’après les meilleurs modèles iconographiques serbes. D’importants travaux de restauration ont été réalisés en 2011, avec la participation active de l’Ambassade de Russie en Slovénie.

Le président du DREE a été accueilli avec solennité aux portes de l’église. Ensuite, le métropolite Hilarion, accompagné du métropolite Porphyre de Zagreb et de Ljubljana et des clercs de la métropole est entré dans l’église où il a célébré un office d’action de grâces.

A la fin de l’office, le métropolite Porphyre a prononcé un discours chaleureux à l’adresse du métropolite Hilarion : « Bienvenue dans notre église orthodoxe de Ljubljana, parmi nos fidèles orthodoxes ! Bienvenue chez nous, apôtre de la grande et sainte Église orthodoxe russe et du peuple russe qui nous est frère dans la foi ! L’Église du Christ n’établit pas de frontières entre les peuples, car nous tous, baptisés au nom de la Sainte Trinité, sommes les parties d’une seule communauté, d’un seul corps, le corps du Christ, et nous sommes tous frères. Car le Christ est un et indivisible, Chef de l’Église, et la Sainte Église orthodoxe est une et indivisible. Vous êtes venus ici comme ange de paix et témoin de l’amour de Dieu ».

Dans son discours, l’archipasteur a évoqué les cérémonies du centenaire de la chapelle russe de Vrsic dans les Alpes Juliennes, construite en mémoire des soldats russes prisonniers de guerre, morts pendant la Première guerre mondiale en terre slovène. « En mémoire de leurs amis et camarades innocents, les prisonniers de guerre russes restés vivants ont bâti une chapelle à Vrsic, sur les hauteurs imprenables des Alpes insoumises, a poursuivi Mgr Porphyre. Depuis cette lointaine année 1916 jusqu’à aujourd’hui, la chapelle rappelle ces pages tragiques de la Première guerre mondiale. En même temps, et c’est encore plus important, elle est un symbole de paix et d’amitié entre la Slovénie et la Russie. Ces vingt dernières années, à Vrsic, sur, disons-le sans détour, ces lieux saints, un grand nombre de Russes et de Slovènes viennent en pèlerinage, honorer par la prière et par le discours la mémoire des victimes. »

L’hiérarque a assuré que la venue du métropolite Hilarion de Volokolamsk en Slovénie et la participation aux célébrations de Vrsic des dirigeants russes « permettrait de préserver et de maintenir vivante la mémoire des multiples victimes que le peuple russe, amoureux de la liberté, plus qu’aucun autre peuple dans l’histoire, a sacrifiées en luttant pour la paix et pour la justice, non seulement ici, en Slovénie, mais aussi en Serbie et dans bien d’autres lieux. »

Le métropolite Porphyre a ensuite offert une icône au métropolite Hilarion, qui s’est exprimé à son tour :

« Je suis venu en Slovénie avec la bénédiction de Sa Sainteté, afin de prendre part aux journées du souvenir des prisonniers de guerre russes, inhumés au col de Vrsic il y a cent ans. Nous voulions aussi rendre hommage par la prière à la mémoire des soldats russes ayant laissé leurs os dans les Balkans, en défendant la liberté et l’indépendance des pays balkaniques.

Il n’y a pas si longtemps, j’ai accompagné le Patriarche Cyrille qui participait à l’inauguration du monument au dernier empereur russe, Nicolas II, à Belgrade. Ce fut un moment remarquablement émouvant. Vous savez comment le dernier souverain russe a terminé ses jours et quel pouvoir a pris sa suite. En inaugurant un monument à Nicolas II à Belgrade, il s’agissait de rétablir la justice historique sur ce souverain : comme ses prédécesseurs sur le trône impérial russe, il s’est préoccupé de la paix dans les Balkans et a défendu les peuples balkaniques de toute domination étrangère.

La nation russe a payé un lourd tribut à la liberté des peuples balkaniques, et ce n’est pas un hasard s’il y a désormais un monument à un empereur russe à Belgrade et un autre, dédié à un autre empereur, à Sofia. Tant de lieux rappellent les soldats russes, dans les pays des Balkans, y compris les prisonniers de guerre russes. Nous souvenant des exploits de ceux qui ont donné leur vie pour la liberté d’autres nations, nous gardons en mémoire ces paroles du Sauveur que Votre Éminence a citées aujourd’hui : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15, 13).

Pour les Russes, aussi bien les Serbes que les Slovènes ou les Bulgares et tous les représentants des peuples slaves ont toujours été des amis et des frères. Les Russes n’ont jamais épargné leur vie pour le bien de leurs proches. Nous irons aujourd’hui à Vrsic pour nous en souvenir et prier pour le repos de l’âme de ceux qui ont donné leur vie pour la liberté de leur prochain. »

Ensuite, les deux archipasteurs se sont fraternellement entretenus.