Le 23 mai 2016, une réception a été donnée dans les salles de l’église du Christ Sauveur de Moscou à l’occasion de la Journée de la littérature et de la culture slave et de la fête onomastique de Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie.

Avant la réception, le Primat de l’Église orthodoxe russe a reçu les félicitations de ses hôtes, parmi lesquels V. I. Matvienko, président du Conseil de la Fédération de l’Assemblée fédérale de la Fédération de Russie, S. B. Ivanov, directeur de l’Administration présidentielle, A. Beglov, représentant du Président russe pour la région fédérale centrale, S. S. Sobianine, maire de Moscou, A. Y. Vorobiov, gouverneur de la région de Moscou, ainsi que de nombreux hommes d’état russes et étrangers, représentants du monde de la culture, de la science, de l’art, de l’action sociale, des journalistes spécialistes de l’information religieuse.

Étaient également invités les membres du Saint Synode, de nombreux hiérarques et prêtres de l’Église orthodoxe russe, les représentants des Églises orthodoxes locales, de l’Église catholique romaine, d’autres confessions chrétiennes, des communautés musulmanes et juives.

Le métropolite Juvénal de Kroutitsy et de Kolomna a prononcé un discours de félicitations au nom de toute l’Église orthodoxe russe.

Ensuite, Sa Sainteté a reçu les félicitations d’A. Beglov, représentant du Président russe pour la région fédérale centrale.

Le Patriarche Cyrille a remercié l’assistance de ses prières et de ses félicitations. « Je tiens beaucoup à nos échanges, car les relations entre l’Église et l’état et entre l’Église et la société modèlent grandement le climat dans le pays et au sein du peuple. Il ne peut en être autrement, si l’on tient compte du rôle de l’Église et de sa participation à la formation de l’identité spirituelle et culturelle de la Russie, si l’on tient compte de l’immense influence de l’église sur la formation de l’état et du peuple. Lorsque je parle de peuple, je ne pense pas uniquement à ceux qui vivent à l’intérieur des frontières de la Fédération de Russie, mais au peuple de la Rus’ historique.

(…) L’Église russe est passée par des étapes historiques diverses, et ses rapports avec l’état ont été aussi divers. Nous savons qu’au Moyen Âge l’Église était au centre de la vie de la société et de l’état, ensuite sont venus des temps plus complexes avec le XVIII et le XIX siècle, avant que nous entrions dans la tragédie du XX siècle. Il semblait que tant de choses avaient été perdues et détruites… Il ne s’agit pas seulement des églises et des monastères, mais des âmes humaines.

Ces dernières décennies, nous assistons à un phénomène historique étonnant : pour rappeler Alexandre Soljenitsyne, une nouvelle réalité, un nouveau pays, et, je le crois, un nouveau peuple se sont soulevés de dessous des blocs de granit. De fait, le dramatique développement de la Russie, accompagné de bains de sang, de guerres, de conflits civils, toute cette évolution historique ne pouvaient pas ne mener nulle part. Cette expérience s’est reflétée dans notre spiritualité et dans notre culture. Il faut être complètement privé de raison et de capacité d’analyse élémentaire du passé et du présent pour ne pas en tirer des conclusions idéologiques et spirituelles importantes. J’ai le sentiment que le peuple a tiré et continue à tirer ces conclusions. Je peux en juger d’après les changements dans la vie de l’Église, alors que des gens d’âges différents, de situations sociales différentes sont toujours plus nombreux à prendre part à la renaissance de la vie spirituelle, à la leur et à celle du peuple.

Il me reste à remercier Dieu de ce qui se passe. Je suis loin de parler ici du rôle du Patriarche, parce que le rôle d’une seule personne ne peut pas décisif. Ce qui se passe, je le répète, est le résultat d’une évolution historique, le fruit des larmes et des prières des générations précédentes. C’est le sang des martyrs et des victimes innocentes, c’est tout ce qui crie vers le ciel. Le Seigneur voit et agrée le sacrifice colossal de notre peuple.

C’est pourquoi, lorsque des observateurs extérieurs m’interrogent sur l’avenir de la Russie, de notre peuple, de l’Église russe, je réponds avec humilité et espérance en la volonté de Dieu : « Le meilleur est devant nous ». Nous avons à ne pas couvrir de honte l’expérience des générations précédentes, et leur espoir en la restauration et le développement de la vie spirituelle de notre peuple et de notre patrie. Tous participent à cette œuvre commune. En tant que Patriarche, je suis heureux de voir et de prendre conscience à quel point sont importants les changements que nous vivons. (…) »