Dans la nuit du 21 au 22 juin 2015, 74e anniversaire du début de la Grande guerre Patriotique, Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie a visité le mémorial « Forteresse héroïque de Brest ».

A l’église Saint-Nicolas, historiquement église de la garnison de la forteresse, le Primat de l’Église orthodoxe russe a célébré un office à la mémoire des défenseurs de la citadelle et de tous les soldats morts pendant la Grande guerre patriotique.

Sa Sainteté concélébrait avec le métropolite Paul de Minsk et de Zaslavl, exarque patriarcal en Biélorussie, ainsi que de nombreux hiérarques de l’Église orthodoxe biélorusse, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, l’évêque Serge de Solnetchnogorsk, directeur du Secrétariat administratif du Patriarcat de Moscou, l’archiprêtre Nicolas Balachov, vice-président du DREE, des prêtres de l’exarchat de Biélorussie, de Russie et d’Ukraine.

Les sœurs de la communauté Sainte-Valentine-de-Minsk, rattachées à l’église, les militaires de la 38e brigade des parachutistes biélorusses, les membres de la fraternité Saint-Spiridon et des représentants d’organisations de jeunesse biélorusses assistaient à l’office.

Ensuite, un meeting-requiem a eu lieu sur la place des Cérémonials de la forteresse de Brest, retransmis en direct par la chaîne de télévision « Soyouz ».

Parmi les invités d’honneur figuraient L. Gouliako, chargé des affaires des religions et des nationalités en République de Biélorussie, A. Lis, président du Comité exécutif de la région de Brest, A. Sourikov, ambassadeur de la Fédération de Russie en République de Biélorusse, des vétérans de la Seconde guerre mondiale.

Après une représentation musico-théâtrale dédiée à la défense de la forteresse, le Patriarche Cyrille et A. Lis ont participé à la cérémonie de déposition de gerbes au mémorial des héros de la forteresse de Brest.

Après avoir visité le mémorial, le Patriarche Cyrille et les personnes l’accompagnant sont repartis pour Moscou. Le Primat de l’Église russe a remercié la direction de la République de Biélorussie, la région de Brest et l’épiscopat de l’exarchat de Biélorussie.

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La forteresse de Brest a été achevée en 1842. Elle fut abandonnée par les Russes lors de la retraite de 1915 et resta aux mains des Allemands jusqu’à la fin de 1918. Elle passa ensuite sous contrôle polonais Pendant l’entre-deux-guerres elle servit de caserne, d’entrepôt militaire et de prison politique.

Le 2 septembre 1939, la forteresse de Brest subit de premiers bombardements. La garnison se composait alors d’environ 2500 hommes, les forces allemandes pouvant disposer de forces en hommes deux fois plus importantes, de 4 fois plus de chars et de 6 fois plus de pièces d’artillerie. Le 14 septembre, y perdant jusqu’à 40% de ses soldats, la garnison repoussa 4 attaques allemandes. Dans la nuit du 17 septembre, le commandant blessé donna l’ordre de quitter la forteresse, remise le 22 septembre à l’Armée rouge.

Au 22 juin 1941, la forteresse comptait environ 9000 hommes, sans compter les membres des familles des militaires (300 familles).

Suivant le plan allemand, la forteresse devait être prise à midi du premier jour de la guerre. Le 22 juin, à 4.15, les forces allemandes ouvrirent le feu, prenant par surprise les membres de la garnison. Les entrepôts furent détruits, ainsi que la canalisation, tandis que des pertes importantes étaient infligées à la défense. L’assaut fut donné à 4.45.

Au soir du 24 juin, la défense se concentra sur la fortification de Kobryn et la Citadelle. Les défenseurs de la forteresse repoussaient 7 à 8 attaques par jour. Le 26 juin, la dernière défense tombe, le 29 juin le fort de l’est tombe à son tour.

On voit toujours sur les murs une inscription : « Je meurs, mais ne me rends pas. Adieu, ma Patrie. 20/VII-41 ». Suivant les témoins, on entendit des tirs jusqu’au mois d’août.

Les forces allemandes perdirent devant la forteresse de Brest 1121 hommes, tués ou blessés, ce qui représente 5% des pertes totales de l’armée d’Hitler sur le front oriental pour la première semaine de la guerre. L’Armée rouge y perdit de 5000 à 6000 hommes emmenés en captivité, et environ 2000 tués.

En 1965, la forteresse reçut le statut de « forteresse-héros ». Depuis 1971, elle abrite un mémorial. Les dépouilles de 850 personnes y sont inhumées.