Le 22 juin 2014, deuxième dimanche après la Pentecôte et dimanche de tous les saints ayant illuminé la terre russe, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou et recteur de l’Institut des Hautes Études Saints-Cyrille-et-Méthode a concélébré la Divine liturgie à l’église moscovite Notre-Dame « Joie de tous les affligés » avec plusieurs représentants du DREE et des départements synodaux, ainsi que des clercs de différents diocèses.

Après le verset de communion, l’Appel de Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou sur la guerre civile en Ukraine a été lu par un clerc de l’église.

Ensuite, l’archiprêtre Nicolas Balachov, vice-président du DREE a adressé quelques mots de félicitations à Mgr Hilarion de Volokolamsk à l’occasion de sa fête onomastique, qui avait eu lieu pendant le séjour du président du DREE en Estonie.

Ensuite, le métropolite Hilarion a prononcé une homélie sur le thème de tous les saints russes.

« Nous fêtons aujourd’hui la mémoire de tous les saints qui ont illuminé la terre russe, de tous les saints de notre grande Église russe multinationale.

Parlant de la terre russe, nous ne parlons pas seulement du territoire actuel de la Fédération de Russie, mais de toute la Rus’ historique qui différait autrefois sensiblement des frontières politiques de la Russie actuelle, mais dont l’unité spirituelle continue à s’étendre à un espace spirituel tout à fait particulier, unissant des gens vivant dans des villes et des pays différents. Lorsque nous parlons des saints de la terre russe, nous parlons des saints de la Rus’ historique, de ceux qui se sont illustrés en Russie, de ce grand cortège de saints que vénère l’Église orthodoxe ukrainienne, partie intégrante du Patriarcat de Moscou, des saints de Biélorussie, de Moldavie, des Pays Baltes, d’Asie centrale, de Chine et du Japon, de tous les saints des pays où l’Église orthodoxe russe a étendu son ministère, a semé sa semence de salut.

Toutes les terres de la Rus’ historique ont eu leurs saints. Ce qui signifie que le Divin Semeur, qui a choisi notre terre pour y semer sa Parole divine, n’a pas élu une terre caillouteuse, ni une terre où la semence de la Sainte Orthodoxie tomberait dans les épines, ni une terre où les oiseaux mangeraient ce qu’Il a semé. Il a choisi une terre fertile, où la parole du salut donne des fruits nombreux et étonnants (cf Mt 13, 1-8 ; Mc 4, 1-19 ; Lc 8, 4-8). Le cortège des saints de la terre russe est aujourd’hui celui de nos intercesseurs et de nos protecteurs. Durant des siècles, de saints pontifes, des martyrs, des confesseurs, des vénérables, de pieux princes, des fols-en-Christ se sont levés par grâce de Dieu en tous lieux de la Rus’ historique. Il n’y a pas de pays sur le territoire canonique de l’Église orthodoxe russe, où, en dehors des saints connus du monde entier et de toute l’Église russe, ne soient vénérés des saints locaux, ayant illuminé un lieu concret, une ville concrète, dans des circonstances historiques concrètes à une époque concrète.

Chacun de nous a des saints préférés parmi les saints russes, ceux dont nous portons le nom, ceux dont nous vénérons les reliques, ceux qui ont joué un rôle particulier dans notre propre cheminement. On ne peut pas énumérer tous ces saints ni leurs exploits, mais l’on peut dire en ce jour solennel et radieux pour l’Église orthodoxe russe que la parole salvatrice de Dieu a donné de bons fruits et des fruits abondants sur notre terre. Ce n’est pas une raison pour nous enorgueillir, ni pour nous élever au-dessus d’autres pays et d’autres peuples, mais c’est l’occasion de réfléchir à la responsabilité historique que le Seigneur a confié à chacun de nous. Lorsque nous faisons mémoire de tous les saints russes, nous commémorons non seulement des gens ayant vécu dans un passé lointain, mais aussi ceux qui ont vécu très récemment, les nouveaux-martyrs et confesseurs, dont l’exploit a particulièrement affirmé notre sainte Église orthodoxe russe.

Nous savons que des saints vivent aujourd’hui même sur notre terre, que l’Église n’a pas encore glorifiés. L’exploit de la sainteté qui nous a été légué par nos prédécesseurs et que nous contemplons avec une telle netteté dans les visages des saints de la terre russe, se poursuit encore de nos jours.

Comme dans toutes les paroisses de l’Église orthodoxe russe, nous avons lu une prière pour l’apaisement du conflit en Ukraine. Nous parlons aujourd’hui d’Ukraine, mais cette terre s’appelait aujourd’hui Rus’ de Kiev. Il n’y a pas si longtemps, cette terre était encore une partie d’un seul et même état. Bien que ce soit aujourd’hui un état indépendant, elle reste partie d’un même espace spirituel que nous appelons l’Église orthodoxe russe. La plupart des fidèles ukrainiens, malgré les efforts pour les arracher à l’unité de l’Église entrepris depuis plus de 20 ans, gardent cette unité en dépit des circonstances difficiles.

(…)

Nous adressons au Seigneur cette ardente prière pour l’Ukraine, Lui qui a semé Sa parole sur cette terre et fait mûrir d’abondants fruits de sainteté. Nous prions la Mère de Dieu qui a toujours été considéré comme la patronne de la Rus’ : ce n’est pas un hasard si la Russie était appelée et est encore appelée « l’apanage de la Mère de Dieu ». Et nous prions aussi aujourd’hui tous les saints russes, leur demandant de rétablir l’unité de la Sainte Russie. Non pas l’unité politique, mais l’unité spirituelle. Afin que la haine s’apaise, que les gens soient à nouveau inspirés par les idéaux de sainteté, de pureté, de moralité, de spiritualité, ce que la Russie a donné à notre peuple et au monde entier.

Demandons au Seigneur d’incliner sa miséricorde vers la Sainte Russie, afin que les hostilités s’apaisent et que la paix triomphe, afin que la paix règne pour de longues années sur notre terre par les prières de tous les saints ayant illuminé la terre russe. Amen. »