LE SOUCI DU BIEN-ETRE COMMUN, PRINCIPAL CRITERE (CYRILLE)
Le patriarche de Moscou et de toutes les Russies Cyrille perçoit la Journée de l’unité du peuple, célébrée le 4 novembre en Russie, comme une fête tournée vers l’avenir. La commémoration des 400 ans de la fin d’une longue période des troubles, c’est l’occasion non seulement d’évoquer la victoire populaire – rétablissement de l’Etat russe – mais aussi de réfléchir sur les tendances du développement du pays, estime-t-il.
«Aujourd’hui, tout comme il y a 400 ans, l’idée de la solidarité et du souci du bien-être commun, et non seulement individuel, peut et doit consolider notre société », a-t-il indiqué dans une interview accordée à ITAR-TASS. Le souci de la prospérité du pays doit avoir pour objectif d’assurer un niveau de vie convenable à la population. Sinon, a-t-il ajouté, les efforts pleins d’abnégation « perdent leur sens s’ils se reposent sur le principe, selon lequel l’homme est considéré comme moyen d’atteindre n’importe quel objectif ».
« Le monde intérieur de l’individu et l’état de la société sont très étroitement liés », a poursuivi Cyrille, d’où l’origine de la corruption et des pots-de-vin, phénomènes très répandus en Russie. « Quel que soit son capital financier qu’il détient et quels que soient les postes de responsabilité qu’il occupe – l’individu ne sera pas tout à fait heureux s’il ne sert pas ses proches, a assuré le supérieur de l’Eglise russe. Plus nombreux seront ceux qui se rendent compte du sens social et de l’utilité sociale de leurs actes et plus consolidée sera la société et plus étroit sera l’écart entre différentes couches sociales ».
Cyrille présente de plus strictes exigences en premier lieu aux chrétiens qui constituent, selon les statistiques, la majorité de la population russe. « Les chrétiens sont appelés à se changer, à se débarrasser des péchés. Si nous nous changeons, nous changerons ainsi la société. Si nous essayons de changer la société en nous négligeant nous-mêmes, tous nos efforts seront stériles », a-t-il assuré. « Si quelqu’un de nos confrères assistent à la liturgie dominicale tout en commençant sa journée de travail par toucher un pot-de-vin en le croyant normal, cela veut dire que son moral ne va pas bien », a-t-il fait remarquer.
« Aujourd’hui, tout comme il y a 400 ans, nous sommes devant les tentations de superbe, de faire prévaloir les uns par rapport aux autres, d’une envie qui appelle la justice et la violence. Nous tous et la société faisons chaque jour un choix qui éloigne ou rapproche la période à l’instar de celle des troubles. Ces petits pas que nous accomplissons nous conduisent à l’édification d’une société juste et prospère ou dans le sens inverse. Notre conscience est la meilleure boussole à cet égard », a assuré le supérieur de l’Eglise russe.