Le 28 octobre, 21e dimanche après la Pentecôte, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, actuellement en visite aux États-Unis avec la bénédiction du Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie, a présidé la Divine liturgie à l’église de l’Intercession de la Mère de Dieu de Chicago, cathédrale du diocèse de Chicago (Église russe hors frontières).

Concélébraient avec le métropolite l’archevêque Justinien de Naro-Fominsk, administateur des paroisses patriarcales aux États-Unis, l’évêque Pierre de Cleveland, administrateur du diocèse de Chicago, l’archiprêtre John Behr, recteur du séminaire Saint-Vladimir (Église orthodoxe en Amérique), les clecs de l’église. L’archevêque Alipy de Chicago (Église russe hors frontières) priait à l’office.

Après la prière de l’ambon, le métropolite Hilarion s’est adressé à l’assemblée, développant d’abord le thème de l’évangile du jour.

« Ici, sur le sol américain, a-t-il poursuivi, de nombreuses générations de croyants ont semé la parole de Dieu. Aujourd’hui, les églises bâties ici et ailleurs dans les villes et les villages du continent américain sont les fruits de la semence salutaire des gens qui, à notre époque, ont suivi les pas des apôtres, poursuivant leur œuvre.

Cette magnifique église est aussi le fruit de la semence de ceux qui sont venus ici pour semer la parole de Dieu et ont prêché non seulement en paroles, mais par leur mode de vie. Ils ont ainsi inspiré les gens qui sont venus ici et qui composent la communauté ecclésiale.

La terre américaine toute entière est semée des graines de la parole de Dieu et les épis qui en sortent sont les églises de Dieu qui attirent aujourd’hui des milliers d’hommes. Pourtant, ils sont encore nombreux ceux qui restent en dehors de l’enceinte ecclésiale, et il faudra encore faire beaucoup pour les convertir au Christ.

C’est pourquoi, que chacun de nous se souvienne de ce que le Seigneur ne nous a pas amenés à sa Sainte Église pour que nous nous y sauvions nous-mêmes, mais pour que, suivant le mot de saint Séraphim de Sarov, des milliers soient sauvés autour de nous, pour que nous ne communions pas seuls à la grâce divine s’écoulant de la source de salut qu’est notre Seigneur Jésus Christ, mais que nos enfants et nos petits-enfants, nos proches et tous les autres, tous ceux que nous rencontrons au cours de notre vie puissent s’abreuver à cette source. Le Seigneur nous a appelés dans l’Église pour que nous soyons des semeurs, pour que nous semions la parole de Dieu sans nous préoccuper de là où tombera la semence, sur les pierres, dans les ronces, au bord de la route ou dans une terre féconde.

Le sol américain a prouvé qu’il était une terre féconde, qu’on y pouvait semer la semence de la parole de Dieu et qu’elle porterait de bons fruits. Mais il nous faudra encore beaucoup travailler pour illuminer ce peuple de la lumière du Christ, pour préserver la foi orthodoxe parmi nos paroissiens, y compris parmi nos enfants, pour la transmettre à nos descendants. Dieu seul sait quelle sera la moisson, nous semons, il est le moissonneur. N’a-t-il pas dit : « Lorsque je viendrai, trouverai-je encore la foi sur la terre ? » (cf Lc 18, 8). La réponse à cette question dépend aussi de nous, de la façon dont vous et moi œuvrerons, de la façon dont nous prêcherons la foi du Christ, pas seulement et pas tellement en paroles, mais surtout par l’ensemble de nos actions et par tout notre mode de vie. Nous sommes les semeurs et devons attendre la moisson du Seigneur, lui qui viendra demander à chacun de nous pourquoi il a vécu, comment il a vécu et ce qu’il a laissé sur cette terre. »

Après l’office, le métropolite Hilarion a été salué par l’évêque Pierre de Cleveland, administateur du diocèse de Chicago de l’Église russe hors frontières. Le remerciant d’avoir célébré la Liturgie, l’évêque a dit :

« Monseigneur, même Votre titre, métropolite de Volokolamsk, réjouit le cœur, car c’est un titre russe. Le lien avec l’Église-mère, que nous n’avons jamais rejetée, nous est agréable. Nous avons été, malheureusement, séparés administrativement et au niveau du quotidien, mais nos cœurs n’ont jamais oublié ni la Russie, ni l’Église russe. Le fait que nos enfants parlent le russe en témoigne heureusement, et nous espérons continuer à transmettre ici cet héritage, sur le sol américain. »

L’évêque Pierre a demandé au président du DREE de transmettre à Sa Sainteté le Patriarche Cyrille ses salutations et ses meilleurs vœux, ajoutant : « Nous demandons ses prières et sa bénédiction pour notre difficile obédience ».

En mémoire de l’office, le métropolite Hilarion a offert à la cathédrale de l’Intercession une icône de la Mère de Dieu.

Après la Divine liturgie, l’assistance a continué à échanger autour d’un repas organisé par la fraternité paroissiale.