Le 2 novembre 2011, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du DREE en visite à Saint-Pétersbourg avec la bénédiction du Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie et à l’invitation du métropolite Vladimir de Saint-Pétersbourg et de Ladoga, s’est rendu à l’Académie de théologie orthodoxe de Saint-Pétersbourg.

L’archevêque Jonathan de Toultchyn and Bratslav, l’évêque Ambroise de Gatchina, recteur du séminaire de Saint-Pétersbourg ainsi que les membres du Conseil scientifique, les professeurs et les étudiants de l’Académie étaient venus à sa rencontre.

Mgr Hilarion était accompagné de l’higoumène Philarète, vice-président du DREE, de l’archiprêtre Vladimir Schmaly, vice-recteur de l’École doctorale Saints-Cyrille-et-Méthode et de L. Sevastianov, directeur exécutif de la Fondation Saint-Grégoire-le-Théologien.

L’évêque Ambroise de Gatchina a présenté le métropolite Hilarion à l’assistance, énumérant ses titres et ses grades universitaires. Il a annoncé que, compte tenu des multiples ouvrages théologiques du métropolite Hilarion de Volokolamsk et de l’ampleur de son activité scientifique, le Conseil scientifique de l’Académie de Saint-Pétersbourg avait pris la décision de lui conférer le titre de docteur honoris causa de l’Académie.

L’archiprêtre Cyrille Kopeïkine, secrétaire du Conseil de l’Académie de théologie de Saint-Pétersbourg, a dévoilé le curriculum vitae du métropolite Hilarion devant l’assistance. L’évêque Ambroise de Gatchina a ensuite remis au président du DREE la croix et le diplôme de docteur en théologie de l’Académie de Saint-Pétersbourg. Il lui a également offert un livre dédicacé par le métropolite Vladimir de Saint-Pétersbourg et de Ladoga.

Ensuite, le président du DREE a prononcé une conférence dédiée à la mémoire du métropolite Nicodème (Rotov), remerciant avant tout le Conseil scientifique de l’Académie.

Dans son intervention, consacré à la collaboration inter-orthodoxe dans le cadre de la préparation du Saint et Grand Conseil de l’Église orthodoxe, le métropolite Hilarion est revenu sur l’histoire du processus préconciliaire, précisant quelles pouvaient être les attentes des Églises si le Concile panorthodoxe a effectivement lieu :

« La préparation du Saint et Grand concile suscite parfois certaines indignations, elle fait parfois l’objet de spéculations au sein de certains groupes. Plusieurs médias marginaux ont déployé une véritable campagne contre la convocation du Concile. Des sites internet pratiquent la désinformation en ligne sur différents aspects du processus préconciliaires. On y trouve des citations des Pères, prononcées autrefois sur d’autres sujets et artificiellement tirées de leur contexte. Les mêmes procédés sont utilisés dans les feuillets anonymes parfois distribués dans nos églises : la perspective du Concile y est agitée comme une épouvante. On y trouve même des appels à rejeter la communion avec les autres Églises locales. On effraye les gens, leur disant que le Concile à venir sera celui de l’antichrist car on y prendra soi-disant des décisions allant à l’encontre de la doctrine de l’Église, de ses dogmes, de ses canons et de ses règles », a résumé le métropolite.

Il a assuré que « ce genre de raisonnement non seulement n’a aucune espèce de fondement, mais témoigne de l’ignorance ou de la déformation volontaire des faits historiques et de la tradition de l’Église par ceux qui les propagent ».

Le conférencier a déclaré à tous ceux qui en doutent, que ce Concile ne sera pas un Huitième concile œcuménique, pas plus qu’il n’abolira ni ne reconsidèrera les décisions des Sept conciles œcuméniques : « Ce concile ne supprimera pas les carêmes, il n’introduira pas un épiscopat marié, n’autorisera pas le second mariage des prêtres, ne reconnaîtra pas l’autorité du pape de Rome sur l’Église orthodoxe, ne signera pas d’union avec les catholiques, en un mot, il ne fera rien de ce que dénoncent certains ‘défenseurs de l’Orthodoxie’ qui montrent un excès de zèle déraisonnable » dit le métropolite. Et si quelque chose de contraire à l’esprit et à la lettre des Sept conciles œcuméniques, de contraire à la tradition séculaire de l’Église orthodoxe, Dieu nous en préserve, se produisait au cours de ce Concile, l’Église russe ne le reconnaîtrait pas et ne l’accepterait pas, comme elle avait rejeté le Concile de Ferrare-Florence en 1441. Je présume de toutes façons que les autres Églises orthodoxes locales ne reconnaîtraient pas non plus ce Concile dans pareil cas ».

Le métropolite Hilarion a dit espérer que si les Églises locales parviennent à dépasser leurs divergences et « d’une seule voix et d’un seul cœur » pourront témoigner de l’unité qui leur est inhérente, cela sera un évènement important. « Cela renforcera certainement la collaboration inter-orthodoxe, aidera à formuler et à faire entendre la position orthodoxe sur différentes questions d’actualité, rendra l’Église orthodoxe plus solide, capable de répondre aux défis de notre temps. Le Saint et Grand Concile de l’Église orthodoxe peut se montrer un véritable triomphe de l’Orthodoxie à condition, bien entendu qu’il y règne un véritable esprit d’amour fraternel et de respect mutuel, que soient respectées les convictions, les traditions et les opinions de toutes les Églises orthodoxes locales », a conclu le président du DREE.