Le 22 mai 2011, dimanche de la Samaritaine et fête de la translation des reliques de saint Nicolas, le métropolite Hilarion, président du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, a célébré la Divine liturgie à l’ambassade de Russie en Jamaïque. Le président du Département des relations extérieures était dans l’île en tant que chef de la délégation du Patriarcat de Moscou à la Convocation chrétienne mondiale pour la paix, conformément à une décision du Saint Synode de l’Église orthodoxe russe en date du 26 juillet 2010.

L’archiprêtre Nikolaï Danilevitch, secrétaire du Département des relations extérieures de l’Église orthodoxe d’Ukraine, le père Dimitri Sizonenko, secrétaire intérimaire aux relations interchrétiennes et le hiérodiacre Ioann Kopeïkine (Département des relations extérieures) concélébraient, en présence de l’archiprêtre Mikhaïl Goundiaev, représentant du Patriarcat de Moscou auprès Conseil œcuménique des Églises et des organisations internationales de Genève. La liturgie était chantée en chant neumatique par L. Sevastianov, directeur exécutif de la Fondation Saint-Grégoire-le-Théologien.

Environ 30 personnes ont assisté à la liturgie, y compris l’ambassadeur de Russie en Jamaïque, V. Zotine, des membres du corps diplomatique accompagnés de leurs familles et des représentants de la compagnie « RUSAL ». Tous ont communié aux Saints Mystères du Christ.

A l’issue de la Liturgie, le métropolite Hilarion a rappelé que l’Église faisait mémoire de saint Nicolas, souhaitant une bonne fête à tous les porteurs de ce nom présents à la liturgie, y compris l’archiprêtre Nikolaï Danilievitch, dont c’était également l’anniversaire. Le métropolite a ensuite prononcé une homélie :

« Nous célébrons aujourd’hui la liturgie en Jamaïque. Même ceux de nous qui n’ont passé que quelques jours ici ont ressenti le poids de l’éloignement. Les membres du corps diplomatique et leurs familles sont particulièrement concernés. Oui, il est toujours difficile d’être éloigné de son pays natal, pourtant, la diplomatie, comme le service militaire ou ecclésiastique n’est pas une profession ordinaire, mais un ministère. Lorsqu’on est envoyé en mission, on ne choisit pas où l’on remplira son devoir et l’on peut parfois se trouver fort éloigné de chez soi.

Qu’est-ce qui relie l’homme à son pays ? Les liens familiaux, les souvenirs, les contacts professionnels. Mais peut-être plus encore est-ce l’Église qui nous relie à la patrie. L’Église est cet espace spirituel capable de surmonter les distances, de briser les barrières. Elle rappelle à l’homme à la fois la patrie terrestre qui lui est chère et la Patrie céleste pour laquelle nous sommes créés.

Notre chemin de vie ne consiste pas simplement à vivre sur la terre de la naissance à la mort. Le laps de temps que nous passons ici n’est qu’une petite partie de ce qui nous attend une fois franchi le seuil de la mort. Car nous ne sommes pas créés uniquement pour naître, vivre et mourir, mais aussi pour passer de cette vie à une autre vie, à une vie meilleure qui n’aura pas de fin, où il n’y aura ni maladie, ni mort, ni tristesse, ni soupir. Toutes nos afflictions et nos maladies, nos épreuves et nos peurs resteront ici. L’âme humaine entrera dans l’au-delà avec tout le bien qu’elle aura accumulé durant cette vie. Ainsi donc, ce n’est pas tant la durée des jours et des années passés sur la terre qui compte, mais comment nous auront vécu le temps qui nous est alloué. Peu importe que nous mourrions à un âge avancé ou dans la fleur de la jeunesse, c’est la qualité de notre vie qui sera prise en compte : comment aurons-nous dépensé le temps qui nous est donné ? A des broutilles, à des distractions, au péché ou au bien ? Tout le bien que nous faisons est inscrit au Livre de vie. Et lorsque pour chacun de nous sans exception, tôt ou tard, viendra l’heure de la mort, Dieu se souviendra de nos bonnes œuvres. Elles sont la seule richesse que nous emmènerons dans la vie éternelle. Nous n’emporterons ni notre argent, ni nos livrets d’épargne, ni nos biens mobiliers ou immobiliers. Au seuil de la mort, seul le bien que nous avons fait et l’amour des gens auxquels nous aurons fait du bien compteront. Nous sommes liés à eux par des liens indestructibles, ils se souviendront de nous sur la terre et prierons pour nous.

C’est pourquoi il est important de croire, d’aller à l’église, de communier et de se confesser. Je suis très heureux que tous ceux qui sont venus aujourd’hui à la Divine liturgie aient communié aux Saint Mystères du Christ, car rien ne nous relie autant à Dieu que la Communion, lorsque le Seigneur lui-même dans son Corps très-pur et son Sang précieux pénètrent dans le corps et l’âme, s’unit à nous, tandis que nous nous unissons à Lui spirituellement et physiquement, de tout notre être.

Aujourd’hui, en la fête de saint Nicolas, l’un des saints les plus vénérés de l’Église orthodoxe, des liturgies solennelles sont célébrées dans les églises du monde entier. Je suis heureux que la première liturgie célébrée à l’ambassade de Russie en Jamaïque ait lieu en ce jour ».

Le métropolite Hilarion de Volokolamsk a chaleureusement remercié l’ambassadeur V. Zotine. « Je souhaite que le Seigneur vous aide toujours dans votre travail de diplomate, dans votre vie personnelle et familiale », a continué le hiérarque. Je souhaite que Dieu aide chacun de ceux qui sont assemblés ici. Restez proches de l’Église, et le Seigneur ne vous abandonnera jamais, vous, vos proches, vos familles. La vie ne vous paraîtra jamais ni vide de sens ni triste, parce que le Seigneur vous consolera toujours, même dans les épreuves et les maladies ».

Mgr Hilarion a conclu son homélie par l’exclamation pascale « Le Christ est ressuscité ! ».

L’ambassadeur V. Zotine a remercié le métropolite Hilarion au nom du corps diplomatique : « C’est un évènement unique, rien de semblable n’était jamais arrivé depuis la création de l’ambassade soviétique, puis russe en Jamaïque » a-t-il noté.

Un repas fraternel a ensuite été servi à la résidence de l’ambassadeur, au cours duquel le président du Département des relations extérieures et le chef de la mission diplomatique russe en Jamaïque ont échangé sur des thèmes d’intérêt commun.

Le métropolite Hilarion s’est envolé le même jour pour Moscou.