Le 30 mars 2011, le métropolite Hilarion de Volokolamsk a rencontré les étudiants de la faculté de théologie de l’Université orthodoxe des sciences-humaines Saint-Tikhon.

L’évêque Pantéléimon de Smolensk et de Viazma, l’archiprêtre Vladimir Vorobiev, recteur de l’Université et les enseignants de l’établissement assistaient à la rencontre.

Le recteur de l’Université Saint-Tikhon a accueilli le métropolite Hilarion, qui, en retour, a souhaité à l’archiprêtre Vladimir un bon anniversaire à l’occasion de ses 70 ans, lui offrant une croix pectorale.

Dans son allocution, Mgr Hilarion a abordé le thème de la réforme de l’enseignement religieux.

Cette réforme se poursuit dans l’Église russe depuis près de 20 ans, le patriarche Cyrille de Moscou lui ayant donné une nouvelle impulsion il y a un an et demi en définissant nettement les vecteurs du développement de la réforme. « Lors de la dernière session du Saint-Synode, des documents ont été adoptés. Ils ne sont pas encore définitifs et seront améliorés au fur et à mesure de leur mise en pratique. La réforme de l’enseignement religieux sera appliquée en conformité avec ces documents », a précisé le métropolite Hilarion.

Mgr Hilarion a défini l’Université Saint-Tikhon comme un établisement de type nouveau, conforme aux normes en vigueur dans les sciences théologiques en Russie et, dans l’ensemble, conforme à la recherche occidentale.

Suivant le président du Département des relations extérieures, « l’un des objectifs de la réforme de l’enseignement religieux dans l’Église russe est de l’aligner sur les normes existant dans l’enseignement profane en Russie, ainsi que sur le mode d’enseignement de la théologie en Occident ».

Le métropolite a souligné que l’Université Saint-Tikhon était à l’avant-garde de la réforme de l’enseignement religieux et donnait l’exemple aux autres établissements. Lors de la fondation de l’École doctorale Saints-Cyrille-et-Méthode, dont le métropolite Hilarion est le recteur, l’expérience de l’Université Saint-Tikhon avait été prise en compte. Aujourd’hui, les deux établissements collaborent étroitement : le programme de maîtrise est élaboré en commun, la stratégie de développement est également discutée en commun. Le métropolite de Volokolamsk a dit espérer que la collaboration entre l’École doctorale et l’Université Saint-Tikhon se développerait et se renforcerait avec l’échange d’expérience et d’enseignants, les promus de l’Université étant les bienvenus à l’École doctorale.

Suivant Mgr Hilarion, le monde contemporain manque du témoignage des valeurs évangéliques, dans la mesure où il existe une barrière psychologique et même linguistique entre l’Église et la société contemporaine. « L’Église vit de notions, de pensées et de sentiments très éloignés de ceux de la plupart de nos contemporains. Et les gens éprouvent des difficultés à franchir la frontière qui sépare ce monde du monde de l’Église. Pour faire le pas, ils ont besoin de guides, et ces guides manquent. Nous manquons de ponts entre l’Église et le siècle. »

« Vous pouvez devenir ces ponts, ces guides, vous qui étudiez dans une université othodoxe, mais recevez un large spectre de connaissances dans les domaines les plus variés, a poursuivi le métropolite Hilarion s’adressant aux étudiants. L’une des tâches missionnaires de l’Église est l’éducation d’hommes capables d’effectuer l’immense et nécessaire œuvre missionnaire que nous a léguée le Christ tout en vivant dans le monde et en occupant des fonctions profanes.

Dans son allocution, le métropolite Hilarion a rappelé aux étudiants de l’Université que l’étude des langues étrangères était un des objectifs prioritaires du système d’enseignement religieux. « Aujourd’hui, le monde devient de plus en plus global, les frontières entre les civilisations, les peuples, les représentants de différents groupes linguistiques s’effacent. Savoir parler la langue des autres, comprendre les représentants d’autres religions et confessions est un objectif important pour le chrétien d’aujourd’hui. »

Poursuivant sur ce thème, le métropolite a remarqué : « Aujourd’hui, nous ne pouvons nous enfermer dans notre propre contexte, dans notre sous-culture orthodoxe, à laquelle nous sommes habitués et hors des frontières de laquelle nous avons du mal à sortir. Le monde d’aujourd’hui vit suivant d’autres lois que celles de l’Église. La tâche du chrétien contemporain est de savoir parler avec les gens dans une langue accessible et compréhensible, de leur transmettre leur expérience ecclésiale de façon à ce que l’homme moderne la reçoive. Et ce, sans transiger avec notre foi, sans être indulgent envers soi, sans compromis. Pour cela, en dehors des connaissances, il faut une motivation intérieure, une volonté missionnaire. »

Le président du Département des relations extérieures a souhaité aux étudiants de conserver toujours cette volonté missionnaire, rappelant que le véritable chrétien doit accomplir son ministère apostolique indépendamment de son appartenance ou non au clergé, de son sexe, de son âge ou de tout autre facteur.

A l’issue de son allocution, le métropolite Hilarion a répondu aux nombreuses questions des auditeurs.

L’archiprêtre Vladimir Vorobiev, recteur de l’Université Saint-Tikhon a ensuite offert les livres publiés par l’Université à l’École doctorale.