Le 3 mars 2011, à l’église du Christ-Sauveur (Moscou) a eu lieu une conférence solennelle commémorant le 150e anniversaire de l’abolition du servage en Russie. La conférence s’articulait autour du thème « Les grandes réformes de l’empereur Alexandre II : un exemple de modernisation réussie ».

La conférence a été précédée d’un office d’action de grâce devant les reliques de saint Philarète, métropolite de Moscou, et d’un office à la mémoire de l’empereur Alexandre II, célébrés par l’archiprêtre Mikhaïl Rizantsev, recteur de l’église du Christ-Sauveur.

La conférence était présidée par Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou. Le présidium se composait également de S. Popov, président du Comité de la Douma d’état aux associations civiles et organisations religieuses, d’A. Artizov, directeur de l’agence fédérale des archives de la Fédération de Russie, de V. Nikonov, directeur-exécutif de la Fondation « Monde russe », du prince Dominique Lieven, membre de l’Académie britannique (Grande-Bretagne).

Ont pris part à la conférence le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des affaires religieuses du Patriarcat de Moscou, l’archevêque Marc de Berlin, d’Allemagne et de Grande-Bretagne, l’évêque Serge de Solnetchnogosk, directeur de l’Administration du Patriarcat de Moscou, l’évêque Cyrille de Pavlovo-Possad, président du Comité synodal aux relations avec les cosaques, l’archiprêtre Vsevolod Tchapline, président du Département synodal aux relations de l’Église avec la société, Edgars Skouya, ambassadeur de la République de Lituanie en Russie, Chafig Pchikhatchev, fondé de pouvoir du Centre de coordination des musulmans du Caucase du nord à Moscou, Sanjeï-lama, représentant de la Saṅgha bouddhiste traditionnelle de Russie ; A. Chaevitch, grand rabbin de Russie ; V. N. Istratov, vice-directeur de la fondation « Monde russe », l’archiprêtre Mikhaïl Riazantsev, recteur de l’église du Christ-Sauveur, S. Kravets, directeur du Centre historique « l’Encyclopédie orthodoxe », l’higoumène Philippe (Riabykh), vice-président du Département des relations extérieures, le prêtre Georges Rochtchine, vice-préseident du Département synodal pour les relations de l’Eglise et de la société ; le prêtre Serge Zvonarev, secrétaire du Département des relations extérieures aux affaires étrangères, ainsi que le prince Georges Alexandrovitch Yourevsky (Suisse), arrière-petit-fils de l’empereur Alexandre II, le duc Huno d’Oldenbourg (Allemagne), parent du prince Pierre Gueorguievitch d’Oldenbourg, cousin et collaborateur de l’empereur Alexandre II et son épouse la duchesse Félicitée d’Oldenbourg, I. Androuchkevitch, président de l’Union des corps de cadets d’Argentine ; le prince Dimitri Chakhovskoï, professeur à l’université de Haute-Bretagne (France), le prince Alexandre Troubetskoï, A. Grigoriev, président de l’organisation « Union des descendants des combattants russes de Gallipoli », des représentants de l’Assemblée de la noblesse russe et des milieux orthodoxes.

« Nous fêtons aujourd’hui le 150e anniversaire d’un évènement essentiel de l’histoire russe, marquant le début des grandes réformes du tsar-libérateur Alexandre II, réformes qui ont ouvert une page nouvelle dans l’histoire de notre pays », a déclaré V. Nikonov dans son allocution introductive, soulignant le rôle de l’Église orthodoxe russe dans la mise en place de ces réformes. Le texte définitif du Manifeste d’abolition du servage avait été élaboré par saint Philarète de Moscou, a-t-il rappelé.

« Le président russe D. Medvedev préside aujourd’hui les festivités de Saint-Pétersbourg ; le Chef de l’Église orthodoxe russe et des représentants des grands lignages russes participent à cette conférence, en l’église du Christ-Sauveur, sur le territoire de laquelle se dresse un monument au Tsar-libérateur », a remarqué V. Nikonov.

Le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie s’est ensuite adressé à l’assistance.

Après son discours, S. Popov a transmis les salutations de B. Gryzlov, président de la Douma d’état de la Fédération de Russie, qui écrivait notamment : « L’époque des Grandes réformes d’Alexandre II ne laisse pas de nous inspirer, nous qui poursuivons aujourd’hui le processus de modernisation de la Russie ».

A l’issue de la première partie de la conférence, le patriarche Cyrille et ses invités se sont rendus au monument à l’empereur Alexandre II, pour y chanter « Éternelle mémoire » au Tsar-libérateur, après quoi le Patriarche et les membres de l’assemblée ont déposé des fleurs devant le monument.

La conférence « Les grandes réformes de l’empereur Alexandre II, un exemple de modernisation réussie » s’est ensuite poursuivie sous la présidence du métropolite Hilarion de Volokolamsk, le présidium se composant de V. Nikonov, de I. Petrov, directeur de l’Institut d’histoire russe de l’Académie des sciences, et de S. Gabestro, directeur-exécutif de la Fondation Saint-Séraphim-de-Sarov. Dans son allocution, le métropolite Hilarion a évoqué le rôle et l’importance des réformes de l’empereur Alexandre II, soulignant leur influence sur l’augmentation de la population au XIX siècle, que l’on peut qualifier de poussée démographique. « Les grandes réformes d’Alexandre II, le Tsar-libérateur ont été un jalon essentiel dans l’histoire russe, un exemple de modernisation progressive et mûrement réfléchie de toutes les sphères de l’état et de la société russes », a souligné Mgr Hilarion.

Sont également intervenus I. Petrov, directeur de l’Institut d’histoire russe de l’Académie des sciences, le prince A. Troubetskoï, et S. Gabestro, directeur-exécutif de la Fondation Saint-Séraphim-de-Sarov.

Concluant la conférence, le président du Département des relations extérieures a remarqué : « Une véritable politique de réforme, assurant au peuple succès et aisance, est impossible sans l’aide de l’Église, qui a toujours été la conscience du peuple. Toute modernisation doit s’appuyer sur la volonté populaire, dont l’Église se fait le relais. Dans les conditions actuelles, elle travaille en contact étroit avec les autres traditions religieuses du pays ». Mgr Hilarion a remarqué que le patriarche Cyrille avait déposé des fleurs au monument au Tsar-libérateur avec des représentants d’autres religions traditionnelles. Ils manifestaient ainsi leur volonté de collaborer avec l’Église orthodoxe russe au bien de notre peuple, a assuré le métropolite.