Le 12 novembre 2013, au palais Quirinal de Rome, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du DREE, a été reçu par le président de la République italienne, Giorgio Napolitano.

Le métropolite Hilarion était accompagné de l’archimandrite Antoine (Sevriouk), secrétaire de l’administration des paroisses du Patriarcat de Moscou en Italie, du hiéromoine Ioann (Guaita) et du père Alexis Dikarev. L’ambassadeur de la Fédération de Russie en Italie, S. Razov, les conseillers du Président italien Antonio Zanardi Landi et Carlo Guelfi, ainsi que le vice-ministre des affaires étrangères Marta Dassu assistaient à la rencontre.

Le métropolite Hilarion a transmis à G. Napolitano les salutations de Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie, soulignant l’importance de l’action du Président dans les difficiles conditions de la crise économique et politique traversée par l’Italie.

A son tour, G. Napolitano a souligné l’importance du dialogue entre croyants et incroyants, tel qu’il se déroule dans le cadre du projet « La Cour des païens » à l’initiative du président du Conseil pontifical pour la culture, le cardinal Gianfranco Ravasi. Le chef de l’état italien a constaté l’ouverture du Pape François au dialogue avec la société civile, les Églises chrétiennes, les croyants d’autres religions.

Le métropolite Hilarion a parlé à G. Napolitano de sa visite au Liban et de la difficile situation dans laquelle se trouvent les chrétiens du Proche Orient. Les hommes politiques chrétiens du Liban, ainsi que les chefs de plusieurs Églises présentes dans ce pays, ont parlé avec inquiétude et angoisse au président du DREE de la tragédie des chrétiens, forcés de quitter le Proche Orient, berceau du christianisme, à cause des conflits armés et du terrorisme. Le métropolite Hilarion s’est donc adressé au Président italien, lui demandant de prendre des mesures pour défendre la population chrétienne de la région du Proche Orient. Il conviendrait en particulier d’appliquer le principe proposé dans la résolution du Parlement européen en 2011, suivant laquelle, l’aide à tel ou tel pays n’est possible que si la sécurité de la population chrétienne y est garantie. Le président de la République italienne a convenu que les pays européens devraient faire plus en faveur des chrétiens persécutés.

Le président du DREE a exprimé sa préoccupation devant les manifestations de christianophobie dans la société laïque européenne, qui a renié ses racines chrétiennes et le système de valeurs à la base de la culture européenne. Le rejet des représentations chrétiennes de la famille conduit en particulier à une catastrophe démographique et signe le suicide des peuples européens.

De son côté, G. Napolitano a constaté que la population italienne enregistrait également une baisse de la natalité et une crise démographique. Il a souligné aussi que la famille traditionnelle continuait cependant à jouer un rôle important en Italie. Le Président a reconnu que, bien que l’Union européenne ait été fondée sur des valeurs d’origine chrétienne, les pays européens éprouvaient aujourd’hui des difficultés à les préserver et à les transmettre aux nouvelles générations. La mission éducative des Églises chrétiennes prend ainsi un rôle important.

Pendant la rencontre, le métropolite Hilarion s’est dit satisfait des relations constructives établies entre l’Administration des paroisses du Patriarcat de Moscou en Italie et l’État italien, qui assure l’aide nécessaire à l’organisation de la vie paroissiales des fidèles de l’Église orthodoxe russe.

A l’issue de la rencontre, qui se déroulait dans un climat chaleureux et cordial, le métropolite Hilarion et le président G. Napolitano ont procédé à un échange de cadeaux.