Le métropolite Hilarion de Volokolamsk et l’archevêque Innocent de Vilna célèbrent la Divine liturgie à Vilnius
Le soir du 12 mai 2012, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou est arrivé à Vilnius avec la bénédiction du Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie. Il était attendu à l’aéroport par l’archevêque Innocent de Vilnius et de Lithanie et l’ambassadeur de la Fédération de Russie en Lithanie, V. Tchkhikvadze.
Le dimanche 13 mai, le métropolite Hilarion et l’archevêque Innocent ont célébré la Divine liturgie en la cathédrale du monastère du Saint-Esprit de Vilnius, en concélébration avec les frères de la communauté. Assistait à l’office le chef de la représentation diplomatique russe en République de Lithuanie.
A l’issue de la Liturgie, les hiérarques ont prié avec ferveur devant les reliques des martyrs de Vilnius.
Ensuite, l’archevêque Innocent s’est adressé depuis l’ambon à Mgr Hilarion, soulignant l’importance du diocèse de Vilnius et de Lithanie dans le parcours du métropolite, ancien moine du monastère du Saint-Esprit. Constatant que les années de son ministère avaient coïncidé avec une période difficile et décisive pour le diocèse, l’archevêque Innocent a remarqué que Mgr Hilarion, alors clerc du diocèse de Vilnius, avait fermement soutenu la position de l’évêque diocésain de l’époque, le métropolite Chrysostome. « Dès vos jeunes années vous avez manifesté des qualités exceptionnelles de fermeté dans la foi et de courage. Les gens se souviennent de vous avec chaleur et affection dans les paroisses où vous aviez été affecté » a témoigné l’archevêque Innocent de Vilnius et de Lithuanie.
Il a offert au président du DREE une icône des saints martyrs Antoine, Jean et Eustathe de Vilnius.
Le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou a répondu :
« Éminence révérendissime, Monseigneur l’Archevêque, chers pères, chers frères et sœurs ;
C’est avec une profonde émotion que j’ai franchi le seuil de cette sainte église à laquelle sont liés tant de souvenirs ! Il y a un quart de siècle, j’étais prostré sur cet ambon devant le supérieur du monastère qui me tonsurait, l’archimandrite Nikita aujourd’hui défunt. Devant ce saint autel, l’archevêque Victorin de bienheureuse mémoire, il y a également un quart de siècle, m’a ordonné diacre. Ici, au monastère du Saint-Esprit, devant les reliques des saints Antoine, Jean et Eustathe j’ai célébré mes premières liturgies en tant que diacre puis en tant que prêtre.
Les souvenirs si bons et si émouvants de ma jeunesse monastique et des premières années de mon ministère responsable au sein de l’Église qui me lient à ce monastère resteront à jamais ancrés dans ma mémoire. C’est pourquoi je ne viens pas ici en invité, je reviens au monastère cher à mon cœur où a commencé ma vie monastique.
Je me réjouis de transmettre aujourd’hui à Votre Éminence et à vous tous, chers pères, frères et sœurs, la bénédiction du Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Rusie qui m’a conforté dans l’entreprise de ce voyage et dont nous présenterons demain le livre Liberté et responsabilité en langue lituanienne. Le patriarche, à l’époque où il était encore métropolite, s’est rendu à plusieurs reprises en Lithuanie, il a visité ce saint monastère. Et maintenant, devenu Primat de notre Sainte Église, il visitera sans faute le bienheureux diocèse de Lithuanie, célébra ici la Divine liturgie et élèvera ses prières pour les millions de fidèles de notre Église multinationale devant les prières des grands saints martyrs Antoine, Jean et Eustathe. »
Le métropolite Hilarion a poursuivi en prononçant une homélie sur l’évangile du jour :
« La lecture évangélique d’aujourd’hui nous conte comment notre Seigneur Jésus Christ descendit dans une ville de Samarie, s’assit auprès du puits et demanda à boire à une simple samaritaine qui s’approchait (Jn 4, 5-42). Un étrange dialogue s’engage alors entre eux, chacun parlant, semble-t-il, une langue différente et à différents niveaux : la femme lui parle de choses quotidiennes toutes simples, et le Seigneur lui répond à propos de choses élevées dépassant son entendement humain. Et lorsque les disciples revinrent, le Seigneur, inspiré par cette conversation, se mit à leur parler de la nourriture céleste qui est l’obéissance à Dieu le Père. Eux aussi, comme la samaritaine, s’interrogeaient sur les choses terrestres : « Est-ce que quelqu’un lui a porté à manger ? »
Nous nous adressons souvent à Dieu avec nos simples besoins du quotidien, et il arrive que nous recevions de Lui ce que nous avions demandé. Mais il arrivé aussi que nous recevions non pas ce que nous avions demandé, mais quelque chose d’autre. Il arrive que les voies du Seigneur demeurent pour nous incompréhensibles. Et nous ne savons pas pourquoi le Seigneur ne donne pas de réponse simple à notre simple question. Mais cela arrive avant tout parce que nous voyons notre vie sous l’angle qui s’ouvre à notre œil humain limité, tandis que Dieu voit notre vie dans toute sa complexité. Nous ne pouvons voir que notre passé et notre présent ; Dieu voit aussi notre avenir. C’est pourquoi Il sait mieux que nous ce qui est nécessaire à notre salut, ce qui est nécessaire à notre vie sur cette terre et pour l’éternité. C’est pour cette raison que nous recevons parfois du Seigneur tout autre chose que ce que nous avions demandé.
La Samaritaine n’a sans doute pas compris grand chose de ce que lui a dit le Seigneur, mais elle a senti avec son cœur qu’il était le Messie (…) De la même façon, notre cœur, lorsque nous sentons la main de Dieu dans notre vie et discernons le dessein de Dieu agissant parfois de notre plein gré et parfois contre notre volonté, sent que Dieu sait mieux que nous ce dont nous avons besoin. Le Seigneur nous conduit malgré tous nos péchés et nos erreurs et bien que nous lui désobéissions souvent et soyons des fils et des filles indignes. Même si nous arrachons notre main de Sa main qui nous mène, Il il nous tend sans cesse de nouveau la main, afin de nous conduire sur la voie du salut.
Telle est la différence entre croyants et incroyants : l’incroyant attribue ce qui lui arrive au hasard et voit dans ce qui est positif son mérite propre. Le croyant comprend que Dieu est au-dessus de nous tous, qu’Il se soucie de chacun d’entre nous, qu’Il a son plan sur chacun de nous et qu’Il ne s’écartera pas de ce plan même si nous essayons de nous échapper. En fin de compte, la vraie foi consiste à faire confiance à Dieu dans tout ce qui nous arrive et à redire à Dieu de tout notre cœur les paroles de la prière dominicale : « Que ta volonté soit faite » car la volonté divine est justement la mystérieuse puissance spirituelle que nous ne savons pas toujours reconnaître, mais de laquelle notre cœur nous murmure que c’est précisément elle qui nous conduira au salut et non notre volonté humaine, qui s’écarte si souvent du bien.
Que chacun de nous jette un œil sur sa propre vie. Nous ne pouvons pas contempler l’avenir, mais nous sommes capables d’embrasser du regard notre passé, d’apprécier les évènements de notre vie et de comprendre que rien n’arrive au hasard, que tout a un sens dans notre vie et que le Seigneur nous conduit, nous sauvant des périls et nous ramenant sans cesse sur la voie du salut lorsque nous nous écartons sur le chemin du mal. C’est la foi qui nous donne la force et nous permet de regarder l’avenir sans crainte et sans appréhension. Nous savons que si le Seigneur nous a conduit par le passé, Il continuera à le faire dans l’avenir. S’il nous a sauvés autrefois, il le fera par la suite (…) »
Mgr Hilarion a remercié l’archevêque Innocent de son chaleureux accueil et de son hospitalité. En souvenir de leur concélébration, le président du DREE a offert une panaguia à l’archevêque Innocent de Vilnius et de Lithuanie.
Le soir du même jour, les hiérarques ont assisté au concert de clôture du Festival international de musique sacrée russe en Lithuanie au palais des congrès de Vilnius. L’évènement, qui a rassemblé des centaines de personnes, était organisé par la Société de Vilius de musique russe « Classique russe » avec le soutien de la Fondation caritative Saint-Grégoire-le-Théologien et du diocèse de Vilnius.
Mgr Hilarion de Volokolamsk était accompagné de L. Sebastianov, directeur exécutif de la Fondation Saint-Grégoire-le-Théologien et de son suppléant, I. Lapchine, du hiérodiacre Ioann (Kopeïkine) et du sous-diacre A. Ono.
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