En la fête de la Vierge du Don, Sa Sainteté le patriarche Cyrille a célébré la Divine liturgie au monastère stavropégique du Don et présidé la consécration épiscopale de l’archimandrite Pitirime (Dondenko)
Le 1er septembre 2020, fête de l’icône de la Vierge du Don, Sa Sainteté le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie a présidé la célébration de la Divine liturgie à la collégiale du monastère d’hommes du Don, à Moscou. Pendant la liturgie, l’archimandrite Pitirime (Dondenko) a été consacré évêque de Jakarta, vicaire du diocèse de Singapour.
Le 1er septembre est aussi en Russie la Journée des connaissances. L’Église orthodoxe russe prie à cette occasion pour les enseignants et pour les élèves.
A son arrivée à la collégiale, le patriarche Cyrille a vénéré l’icône de la Vierge du Don, qui, suivant la coutume, est apportée le jour de sa fête au monastère depuis la Galerie Tretiakov.
Sa Sainteté concélébrait avec de nombreux hiérarques et clercs, dont le métropolite Denis de Voskressensk, chancelier du Patriarcat de Moscou, premier vicaire du patriarche pour la ville de Moscou, supérieur du monastère Novospasski ; le métroplite Serge de Singapour et d’Asie du Sud-Est, exarque patriarcal en Asie du Sud-Est ; le métropolite Antoine de Chersonèse et d’Europe occidentale, exarque patriarcal en Europe occidentale, etc.
L’office était chanté par le chœur des moines du monastère du Don, sous la direction de P. Moutian. Des personnalités officielles assistaient à l’office, dont S. Gavrilov, président du Comité pour le développement de la société civile et chargé des associations publiques et religieuses à la Douma d’état ; Azis Nourvahyiudi, chargé d’affaires intérimaire de la République d’Indonésie en Fédération de Russie, et d’autres. Un groupe d’étudiants des écoles de théologie de Moscou et de Saint-Pétersbourg, originaires d’Indonésie et des Philippines, assistait à l’office. Ces étudiants effectuent un pèlerinage aux différents grands monastères de l’Église orthodoxe russe, accompagnés de D. Petrovski, collaborateur du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou.
La liturgie était retransmise à la télévision et sur des grands écrans placés devant l’esplanade de la collégiale.
Après la litanie instante, le primat de l’Église orthodoxe russe a lu une prière pour les enseignants et les étudiants.
A la fin de l’office, le patriarche a adressé un discours d’envoi à l’évêque de Jakarta Pitirime, avant de lui remettre la crosse épiscopale. Suivant la tradition, le nouvel évêque a donné sa première bénédiction archipastorale à l’assistance.
Enfin, le patriarche Cyrille a chanté le mégalynaire devant l’icône de la Mère de Dieu du Don, avant de prononcer une homélie :
« Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit !
La fête d’aujourd’hui est importante pour Moscou et pour l’ensemble de la Russie orthodoxe : nous glorifions l’image de la Reine des Cieux dite « du Don » et nous prions ici, dans cette abbaye historique, ayant en mémoire tous les évènements qui s’y sont déroulés.
De façon étonnante, l’histoire de la Russie est étroitement liée à différentes icônes de la Mère de Dieu. L’Odigitria de Smolensk a été miraculeusement découverte et a accompagné notre peuple dans sa lutte pour la défense de ses frontières occidentales. On se souvient de la découverte de l’icône de Notre-Dame-de-Kazan, au XVIe siècle, perçue par le peuple comme la Gardienne des terres russes en Orient. Efin, la Reine des Cieux du Don a toujours été considérée comme un glaive salutaire et une protection contre les ennemis venant du sud. Ainsi, notre peuple se défendait dans les trois directions attaquées par l’ennemi non seulement par le feu et par le glaive, non seulement par les prouesses de ses sacrifices, mais aussi en espérant en l’aide de la Reine des Cieux, manifestée dans Ses icônes miraculeuses.
L’histoire de ces icônes est inséparable de l’histoire de leur vénération et de la prière des fidèles au cours des siècles. Lorsque le pays s’est retrouvé à feu et à sang, lorsqu’on ferma les monastères et les églises, qu’on confisqua les icônes et les reliques, beaucoup ont été perdues. Heureusement, l’état a mis à part l’icône de la Vierge du Don, remarquable specimen d’iconographie, peinte, croient les spécialistes, par Théophane le Grec. C’est ce qui l’a sauvée. Elle est toujours conservée à la Galerie Tretiakov, mais une convention passée avec les autorités et la direction de la Galerie nous permet de la faire venir au monastère le jour de sa fête, pour la plus grande joie de ceux qui viennent la vénérer.
Beaucoup estiment que les autres icônes qui protégeaient notre patrie, dont l’icône de Kazan, sont définitivement perdues. Je ne sais pas à quel point ce que je vais dire correspond à la réalité, mais il y a de plus en plus de témoignages indiquant que ces icônes n’ont pas disparu. De plus en plus de renseignements font surface sur les lieux où pourraient se trouver l’Odigitria de Smolensk et la Vierge de Kazan. Il est donc possible qu’au temps choisi par la Reine des Cieux, ces icônes retrouvent un jour la place où elles doivent être vénérées. Nous l’espérons, car des objets sacrés d’une valeur nationale comme ceux-ci ne peuvent rester cachés dans des collections particulières, pas plus qu’ils ne peuvent rester indéfiniment dans des musées, sans qu’il soit jamais possible pour les fidèles de prier devant elles. Si ces icônes miraculeuses doivent rester dans les musées, au moins, à la demande de l’Église, on doit pouvoir les exposer à l’ardente vénération des fidèles. Il en sera ainsi, les temps sont finis où on ne pouvait même pas espérer revoir l’image miraculeuse dans l’église de la Reine des Cieux pour y être vénérée, pour prier devant elle. Aujourd’hui, nous avons cette joie, et je tiens à remercier tous ceux dont dépend la décision d’exposer cette image pour la prière, les autorités civiles et la direction de la Galerie Tretiakov.
La Reine des Cieux et Souverraine, par ses saintes images, protège notre patrie et invite chacun de nous à croire en son intercession, afin que la prière ne tarisse jamais et que les circonstances de la vie, même les plus difficiles…, ne détruisent pas notre lien avec la Mère de Dieu, Protectrice et Médiatrice de la Terre russe devant Dieu. C’est par Sa puissance, par Son intercession que le peuple et l’Église ont été délivrés des conséquences d’évènements historiques terribles qui, semblait-il, ne laissait aucun espoir à la sauvegarde de la foi et de la piété (…) Tant que nous continuerons à prier sincèrement et avec cœur devant les images saintes, le Seigneur ne refusera pas Sa miséricorde à la terre russe. Non seulement à cause de nos prières à nous, mais à cause de celles de générations de saints qui ont vécu en Russie et gardé la foi orthodoxe. Ils prient aujourd’hui pour la patrie, pour qu’elle soit préservée des ennemis intérieurs et extérieurs, de toute division et de toute séduction, de la perte de la foi et de la piété… »
Le patriarche a conclu en invitant à ne pas oublier que prier le Seigneur devant les icônes de Sa Sainte Mère est une obligation. De cela dépend la sauvegarde de la Russie, la santé et le salut du peuple, « en particulier en ces temps d’épreuves ».