Le chef du ministère des Affaires étrangères russe a rencontré le primat de l’Église orthodoxe serbe
Le 18 juin 2020, à Belgrade (Serbie), le ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov, a rencontré le patriarche de Serbie Irénée.
L’évêque Stéphane de Remesiana, vicaire de Sa Sainteté, Nikola Selakovič, secrétaire général (chef de l’administration) du Président de la Serbie, et D. Nakič, secrétaire personnel du patriarche, assistaient à la rencontre.
Au début de la rencontre, le chef du ministère des affaires étrangères russe a souligné, s’adressant au primat de l’Église orthodoxe serbe : « Nous nous efforçons toujours de soutenir les clercs des Églises orthodoxes dans leurs efforts pour contribuer au calme dans différentes parties du monde, notamment dans les Balkans. »
L’un des thèmes soulevé pendant l’entretien a été la situation au Kosovo et en Métochie et la situation de l’Église canonique au Monténégro. Pour rappel, fin décembre dernier, le parlement monténégrin a adopté un projet de loi « De la liberté de confession religieuse et de convictions et de la situation juridique des communautés religieuses », qui a suscité des protestations massives de la situation, prévoyant une restriction considérable des droits des fidèles de l’Église orthodoxe serbe et rendant possible la saisie des bâtiments des églises et des monastères historiques. La hiérarchie de l’Église russe avait exprimé sa position sur cet acte législatif dans une Déclaration patriarcal et synodale « De la situation au Monténégro », adopté par le Saint-Synode le 30 décembre 2019.
Le patriarche Irénée a mentionnée plus particulièrement la préparation à la consécration majeure de la cathédrale Saint-Sabas de Belgrade. L’état russe, avec la participation de l’Église orthodoxe russe, a fortement contribué à l’ornementation de cette église, finançant des mosaïques exceptionnelles.
Après leur rencontre, le patriarche Irénée de Serbie et Sergueï Lavrov se sont entretenus avec les journalistes.
Comme l’a souligné le chef du ministère des Affaires étrangères, aujourd’hui, dans les Balkans et d’autres régions du monde, la situation est très instable, et les risques d’aggravation sont réels. « Des échos de ces conflits se font de plus en plus souvent entendre sur le continent européen, a-t-il constaté. Dans ces conflits, des phénomènes radicaux se manifestent, dont des attaques extrémistes contre les chrétiens, en particulier contre les orthodoxes. La situation est aggravée par la promotion de valeurs néolibérales par nos partenaires occidentaux, qu’ils tentent d’imposer aux autres ».
Selon S. Lavrov, dans cette situation, tous les états responsables doivent défendre leur histoire, leur culture, les traditions léguées par les anciens. « La Russie, la Serbie et ceux des pays qui partagent leurs valeurs, sont fermement attachés à cette ligne, a rappelé le chef du ministère des Affaires étrangères russe. Dans ces conditions, nous allons dans le même sens que les Églises orthodoxes, dont l’Église orthodoxe russe et l’Église orthodoxe serbe qui, tout en défendant leurs valeurs séculaires, ont toujours joué un rôle pacificateur. »
Le ministre russe a mentionné que cette position ne plaisait pas à tout le monde, suscitant l’hostilité de ceux qui tentent d’imposer à l’ensemble du globe terrestre leur valeurs « exceptionnelles ». « C’est pourquoi les Églises orthodoxes, dans tous les pays où elles se trouvent, sont soumises à de violentes attaques, a dit S. Lavrov. Il leur faut opposer à ces attaques la force d’esprit dont les orthodoxes ont toujours fait preuve. »
Il a constaté que « La Russie défendrait toujours les intérêts des Églises orthodoxes, s’éleverait contre les tentatives d’intervention de l’état dans leurs affaires internes, agirait la main dans la main avec les Églises orthodoxes et leurs hiérarques pour la promotion des idéaux de paix, en vue d’apaiser les nombreux conflits en cours sur notre espace commun ».