Dans le discours d’accueil prononcé devant les participants de la Conférence internationale « Le monachisme et le monde contemporain », qui débutait le 28 novembre 2019 à Nicosie (Chypre), le métropolite Nicéphore de Kykkos et de Tyllérie (Église orthodoxe de Chypre) a évoqué son « anxiété » « au sujet de la douloureuse crise que traverse aujourd’hui notre Église orthodoxe en raison de la décision non-canonique du patriarche œcuménique Bartholomée de Constantinople de reconnaître l’église schismatique de Kiev et de lui accorder une prétendue autocéphalie, en dépit de la tradition canonique unanime et de la pratique de l’Église depuis des siècles ».

« Cette tragédie du schsime de notre communauté en Christ menace de déchirer le corps de l’Église une, sainte, catholique et apostolique » prévient Mgr Nicéphore, que cite le département d’information de l’Église orthodoxe ukrainienne, se référant au site grec Romfea.gr.

Il a constaté avec regret que les évènements actuels « rappelent le prélude du grand schisme de 1054, qui divisa le christianisme universel en catholiques occidentaux et orthodoxes orientaux ; un schisme menace l’Orthodoxie universelle depuis que les primats des Églises d’Alexandrie et de Grèce se sont ralliés à la décision du patriarche œcuménique. »

Le hiérarque de l’Église de Chypre a souligné : « Il n’est permis à personne, d’autant moins à nous, moines orthodoxes, qui sommes les premiers défenseurs de notre Église, de rester passifs face à la situation dramatique que vit notre Église. Nous devons tous transformer notre anxiété passive en responsabilité active. Nous devons invoquer dans la prière la miséricorde de Dieu et l’illumination du Saint Esprit, pour que les primats des Églises orthodoxes locales écoutent la voix du Seigneur avec charité, esprit d’humilité et de sacrifice, qu’ils dépassent l’égoïsme inadmissible, les obsessions et la manie du pouvoir, qu’ils entament un dialogue panorthodoxe fraternel en vue de surmonter la crise actuelle, qui menace l’unité de l’Orthodoxie. »

Ayant rappelé que « le péché du schisme est inguérissable et impardonnable », le métropolite Nicéphore de Kykkos et de Tyllérie a partagé sa conviction : « Une solution au problème actuel ne pourra être trouvée que si fonctionne le principe de conciliarité, sur lequel l’Église orthodoxe s’est toujours appuyé ».

« Je prie le Seigneur très-miséricordieux et très-bon pour qu’avec la tentation il prépare aussi le moyen d’en sortir » a conclu Mgr Nicéphore, informe le site du département synodal des monastères et du monachisme de l’Église orthodoxe russe.