Le 14 octobre 2019, fête de l’Intercession de la Mère de Dieu, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, a célébré la Divine liturgie à l’église Notre-Dame-Joie-de-tous-les-affligés, rue Bolchaïa Ordynka, à Moscou. Mgr Hilarion concélébrait avec le hiéromoine Nicolas (Ono), du métochion de l’Église orthodoxe russe à Tokyo (Japon), et avec les clercs de la paroisse.

La veille, le président du DREE avait célébré les vigiles nocturnes. Après la litanie instante, le métropolite Hilarion a récité la prière pour la paix en Ukraine.

A la fin de la liturgie, il a prononcé une homélie, souhaitant une bonne fête à l’assistance :

« Venant à l’église pour une fête de la Reine des Cieux, on y ressent chacun fois une atmosphère particulière, qui vient de ce que la Mère de Dieu est tout spécialement présente au milieu de nous dans l’église de Dieu.

C’est ce qu’affirme l’hymne de la fête d’aujourd’hui : « La Vierge se tient invisiblement dans l’église avec le chœur des saints priant pour nous, les anges et les puissances se prosternent, les apôtres et les prophètes exultent de joie, car notre divine Mère intercède pour nous auprès de notre Dieu engendré avant les siècles ». Tout est dit, dans cet hymne : le sens de la fête, la présence de la Mère de Dieu au milieu de nous.

« La Vierge se tient invisiblement dans l’église avec le chœur des saints priant pour nous ». Les yeux de chair ne la voient pas, mais le cœur sent sa présence, celle des saints, des apôtres, des prophètes, de nos défunts, de ceux qui nous sont chers et qui participent avec nous à la prière eucharistique.

Une écoute attentive des chants de la Divine liturgie, une lecture réfléchie des prières que prononce le prêtre montrent qu’une même idée y revient sans cesse : les hommes ne sont pas seuls rassemblés à l’église pour adorer Dieu, mais les puissances célestes prient avec eux.

La Grande entrée est un moment particulièrement solennel, où l’on chante l’hymne des Chérubins. Le chœur et le prêtre reprennent plusieurs fois ces paroles : « Nous qui, dans ce mystère, représentons les chérubins et chantons l’hymne trois fois sainte à la vivifiante Trinité, déposons maintenant tous les soucis de ce monde. » En effet, nous qui sommes rassemblés à l’église, nous représentons les anges, les saints, les défunts qui adorent Dieu dans le temple céleste. Mystérieusement, nous représentons les chérubins et, avec eux, toutes les puissances des cieux, toute l’armée céleste. L’Église appelle à déposer tout souci du monde, à s’élever à la hauteur des cieux et à glorifier dans la prière le Dieu Trinité.

Déposons nos soucis terrestres au seuil de l’église. Il ne s’agit pas, cependant, de ne pas prier pour nos besoins terrestres. Demandons, bien sûr, ce qui est nécessaire à nos proches et à nous-mêmes pour la famille, au travail… La Divine liturgie offre bien des possibilités de prier pour nos proches et pour tout ce qui nous inquiète et nous cause du souci. Mais la présence particulière de Dieu, de la Mère de Dieu et des saints ressentie à la Divine liturgie est une invitation toujours renouvelée à élever son esprit, à laisser tout souci terrestre ici-bas, et à se transporter en esprit devant le trône des cieux.

On sait par les récits sur la fête de l’Intercession de la Très-sainte Mère de Dieu, que saint André le fol-en-Christ la vit étendre son omophore sur la ville et sur le peuple. Pourquoi fut-il le seul à la voir ? Le Sermon sur la montagne donne la réponse à cette question : « Bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu » (Mt 5,8). La contemplation de Dieu, du monde d’en-haut et de ses habitants n’est possible que pour ceux qui ont purifié leur cœur, leur regard intérieur, par la prière, par la participation aux sacrements, par la communion aux Saints Mystères du Christ, grâce auxquels l’esprit et le cœur s’élèvent de la terre vers le ciel.

C’est ainsi que le Royaume des cieux devient notre héritage, notre apanage. Alors, nous contemplerons Dieu et le monde céleste non pas de nos yeux de chair, mais de nos yeux spirituels.

Demandons à la Mère de Dieu, notre souveraine, de couvrir de Son omophore notre patrie, nos proches et la terre où nous vivons. Que la prière de la Reine des cieux nous guide sur le chemin du Royaume des cieux. Amen. »