Le 11 septembre 2019, mémoire de la Décollation de saint Jean Baptiste, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, a célébré la Divine liturgie à l’église moscovite de la Décollation-de-saint-Jean-Baptiste-aux-Bois. Cette église fait partie du site du métochion de Tchernigov, dans les locaux duquel est installée l’Institut des Hautes-Études Saints-Cyrille-et-Méthode.

L’archipasteur concélébrait avec l’higoumène Arsène (Sokolov), représentant du patriarche de Moscou et de toute la Russie auprès du patriarche d’Antioche et de tout l’Orient ; le hiéromoine Jean (Kopeïkine), vice-recteur de l’Institut, chargé du développement ; le hiéromoine Paul (Tcherkassov), vice-recteur, chargé de la pédagogie ; l’archiprêtre Mikhaïl Nemonov, chargé de l’éducation et du travail social ; le hiéromoine Rodion (Larionov), adjoint au directeur du Département de théologie de l’université nationale de recherche nucléaire « MIFI » ; les collaborateurs et les étudiants de l’Institut ayant rang ecclésiastique.

Après la liturgie, le métropolite a prononcé une homélie, souhaitant tout d’abord une bonne fête à l’assemblée.

« Il y a plus de six cents ans que cette église a été fondée, ainsi qu’un monastère dédié à saint Jean le Précurseur. La mémoire de la décollation de son saint chef en est la fête patronale. L’église a été rebâtie plus d’une fois, le monastère a été transferé ailleurs. Une autre église, dédiée à saint Michel et à saint Théodore de Tchernigov, martyrs, a été construite tout près. Mais la dévotion au saint prophète Jean le Précurseur n’a jamais faibli en ces lieux, jusqu’à l’époque des persécutions, où l’église a été fermée, avant d’être restaurée à compter des années 1990.

L’évangile lu aujourd’hui faisait le récit du meurtre de Jean Baptiste (…) Hérode accomplit la demande incensée de sa femme, transmise par la fille de celle-ci, parce qu’il avait juré de faire tout ce qu’elle lui demanderait. On lui apporta la tête de Jean Baptiste, que Salomé prit pour la remettre à sa mère.

C’est en mémoire de cet évènement, la Décollation de saint Jean-Baptiste, que notre église a été construite. Pourquoi n’est-ce pas pour nous simplement le souvenir d’un évènement terrible du passé, mais aussi une fête ? Parce qu’un martyr a été donné à l’Église. Il fut le dernier des prophètes et le premier des martyrs. Il prépara les voies du Seigneur Jésus Christ ici, sur la terre, et, selon la foi de l’Église, avant que le Seigneur fût crucifié et mourût sur la croix, Jean Baptiste descendit aux enfers pour y préparer la voie du Seigneur, annoncer au monde la nouvelle du salut des hommes, des vivants et des morts. Nous glorifions le saint prophète, précurseur et baptiste Jean comme le plus grand des prophètes de l’Ancien Testament, comme un homme qui accomplit jusqu’au bout la mission qui lui avait été confiée. Sa fin, suivant les normes humaines, fut horrible et affreuse. Mais, aux yeux du Seigneur, ce fut une fin bienheureuse, qui l’éleva au rang des martyrs.

Au cours des siècles, des hommes n’ont cessé de mourir pour le Christ. Selon les normes humaines, leur mort fut souvent épouvantable, tragique, affreuse, hideuse : certains furent décapités, d’autres fusillés dans des caves. Même le lieu de leur sépulture est souvent ignoré. Mais tous ces martyrs prient pour nous aux cieux, et pour tout le genre humain. Nous les glorifions comme nos intercesseurs devant Dieu. Nous les admirons, nous les regardons avec piété, comprenant que pour accomplir leur prousse de témoin (et une telle fin est bien une prouesse), il leur fallut une foi très forte, très solide.

Nous ne savons pas si Jean Baptiste douta que Jésus Christ était le Sauveur, le Messie promis. On sait qu’étant en prison il envoya deux de ses disciples demander à Jésus « Es-tu Celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » (Mt 11,3). Doutait-il lui-même, que Jésus était bien le Messie promis, ou étaient-ce ses disciples qui doutaient et il les avaient envoyé pour qu’ils entendent le Seigneur Lui-même leur dire qui Il était, nous ne le savons pas, et plusieurs interprétation sont possibles.

Mais nous savons quelle fut la fin du prophète, précurseur et baptiste Jean, un véritable martyre. Et nous le glorifions. Beaucoup d’églises et de monastères lui sont dédiées. En son honneur, un office a été composé, et nous le fêtons plusieurs fois dans l’année. »

Le métropolite a terminé en souhaitant à nouveau à tous une bonne fête, et en souhaitant à chacun de suivre la vérité sans compromis, sans craindre le jugement des hommes, ni leur vengeance, mais de toujours annoncer la vérité.

Ensuite, le métropolite a souhaité la bienvenue à L. Doukhanina, député, adjoint au président de la Douma d’état en charge de l’enseignement, soulignant qu’elle avait beaucoup contribué à l’adoption de la loi permettant aux établissements d’enseignement religieux de délivrer des diplômes au même titre que les autres établissements d’enseignement supérieur publics ou privés.