Dans un discours prononcé le 25 juin 2019, au cours de la célébration de la fête onomastique du primat de l’Église orthodoxe ukrainienne, Sa Béatitude le métropolite Onuphre de Kiev et de toute l’Ukraine, le métropolite Mélèce de Carthage, hiérarque de l’Église orthodoxe d’Alexandrie, lui a transmis les félicitations de Sa Béatitude le pape et patriarche d’Alexandrie et de toute l’Afrique, Théodore II.

« Notre joie s’augmente de la présence ici de nos frères de la majorité des Églises orthodoxes autocéphales, a constaté le métropolite Mélèce. D’un côté, leur présence témoigne des liens de charité et de vérité qui unissent nos Églises, membres du seul Corps du Christ ; d’un autre côté, elle confirme le profond respect et la reconnaissance que l’Église orthodoxe dans le monde éprouve pour vous personnellement. »

Constatant que l’Église orthodoxe ukrainienne traversait une période d’épreuves et de désordres, l’archipasteur a témoigné : « Cependant, notre présence à tous, auprès de vous, n’a qu’un seul but : montrer qu’en tant que frères, nous aspirons à vous soutenir et à vous affermir, vous assurant que toutes les Églises locales partagent votre douleur pour l’unité de votre troupeau ».

Mgr Mélèce a mentionné le fait que naguère c’était la propagande d’un christianisme occidental modifié qui était un obstacle à la paix de l’Église, ou encore la fureur militante de l’athéisme d’état. « Aujourd’hui, les épreuves sont beaucoup plus amères car, malheureusement, elles émanent de nos frères dans la foi et dans l’espérance » a-t-il constaté.

Le métropolite Mélèce de Carthage a aussi dit au béatissime Onuphre : « N’en doutez pas, l’Église apostolique d’Alexandrie, œuvrant fraternellement avec les autres sanctissimes primats, prie et fait tout ce qui est en son pouvoir pour que, dans le cadre de la tradition et de l’ordre ecclésiastiques, dans le cadre de la communauté et de l’unité panorthodoxe, soit trouvé un moyen d’éviter les épreuves et de rétablir la paix du Christ dans l’Église d’Ukraine et dans toute l’Église orthodoxe. »

Selon lui, afin de résoudre le problème, « il faut comprendre et reconnaître que l’Église n’est pas une arène pour les stratégies géopolitiques, pour les interventions politiques, qu’elle ne doit pas être utilisée pour assouvir les désirs personnels, les ambitions de primauté ou de vengeance de certains. » « L’Église est un haut lieu de service parfait des hommes, dont l’unique fin est d’illuminer tous les croyants, leur porter la nouvelle du Christ crucifié » a rappelé le hiérarque.

« La conviction absolue, clairement exprimée et profonde de toutes les Églises locales dans l’unité établie de la sainte métropole de Kiev avec le Patriarcat de Moscou et dans sa subordination historique au Patriarcat de Moscou (ces relations sont semblables au Vigneron et à la vigne, pour reprendre un parallèle évangélique), trouve une pleine et joyeuse confirmation dans la conscience ecclésiale de millions d’orthodoxes ukrainiens qui, malgré les conditions défavorables du jour, malgré les persécutions qu’ils subissent, malgré les saisies d’églises, etc, restent fidèles à leur Église-mère et à Vous, béatissime frère Onuphre » a dit Mgr Mélèce. Il a constaté que malgré les épreuves, l’arbre de l’Église orthodoxe en Ukraine restait vert et portait du fruit, « parce qu’il est abreuvé et continue à l’être du sang et des larmes de milliers de ses enfants, martyrs et vénérables, de ceux qui, malgré les malheurs, restent fidèles à leur Église. »

Le hiérarque de l’Église orthodoxe d’Alexandrie a aussi rappelé les mots de Sa Béatitude le patriarche Théodore II d’Alexandrie, qui, l’an dernier, assistant avec le métropolite Onuphre aux célébrations d’Odessa, avait lancé un appel au peuple ukrainien : « Restez fidèles à la foi orthodoxe, restez dans l’Église canonique. Saint Pierre, patriarche d’Alexandrie, a vu comment on a déchiré la tunique du Christ, et cette tunique est restée ensanglantée durant des siècles. Gardez la tunique de l’Orthodoxie dans vos cœurs. En Ukraine, en ce pays orthodoxe béni, il y a une Église orthodoxe, il y notre frère béni, Onuphre. C’est un homme de Dieu. » Confortant ainsi alors les fidèles, le primat de l’Église orthodoxe d’Alexandrie les avait appelés à ne pas perdre courage, car « cette nuée se dispersera vite ».