Les membres du Saint-Synode, réunis le 4 avril 2019 sous la présidence de Sa Sainteté le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie, ont discuté de la situation en Ukraine (procès-verbal n°21).

Les membres du Synode ont décrété qu’ils soutenaient la Déclaration du Synode de l’Église orthodoxe ukrainienne du 3 avril, dans laquelle il est écrit , notamment : « L’idée de surmonter le schisme ecclésiastique en Ukraine en octroyant un Tomos d’autocéphalie à des groupes ecclésiaux non canoniques (« EOU-PK », « EOAU ») s’est révélée une erreur. Aucune Église orthodoxe locale n’a reconnu cet acte illégitime du Patriarcat de Constantinople, et une grande partie des Églises locales, notamment les Églises antiochienne, russe, serbe, chypriote, albanaise, polonaise et des terres tchèques et de Slovaquie, ont déjà exprimé, sous différentes formes, leur désaccord avec les décisions du Patriarcat de Constantinople. Les Églises locales ont aussi déclaré qu’elles ne reconnaissaient pas « l’Église orthodoxe d’Ukraine » nouvellement fondée, qu’elles ne reconnaissaient pas la validité des ordinations dans cette structure, et qu’elles interdisaient à leur clergé toute prière commune et toute concélébration liturgique avec ses représentants. Ainsi, la réception, c’est-à-dire l’acceptation par l’Orthodoxie mondiale, des mesures prises par le Patriarcat de Constantinople, qui, dans les faits, a tenté de légaliser le schisme, n’a pas eu lieu. Par conséquent, la légalisation du schisme n’est pas la voie qui permettra de rétablir l’unité ecclésiale. Rappelons que, suivant la tradition historique et canonique de l’Église, l’autocéphalie n’est octroyée qu’à une Église unie dans le cadre d’un état concret, et non pas à un groupe s’étant détaché du Corps de l’Église. »

Le Saint-Synode exprime son soutien plein et entier à l’Église orthodoxe ukrainienne canonique, qui traverse une période d’épreuves particulièrement difficiles.

Les membres du Synode ont aussi souligné que le plérôme de l’Église orthodoxe russe estimait hautement le courage et la fermeté manifestés par l’épiscopat, le clergé, les moines et les pieux laïcs de l’Église orthodoxe ukrainienne, dans le contexte des persécutions déclenchées contre elle par les autorités ukrainiennes actuelles.