En dépit des nombreuses déclarations du président de l’Ukraine, P. Porochenko, comme quoi toute personne serait libre de choisir quelle église fréquenter et qu’il n’y aurait pas de saisie violente de monastères, d’églises et d’autres locaux, malgré la création, avec son soutien d’une nouvelle structure ecclésiastique, les informations se multiplient sur les tentatives d’éléments radicaux et de représentants des autorités locales, de faire passer illégalement les paroisses de l’Église orthodoxe ukrainienne dans la juridiction de l’organisation schismatique qui a reçu de Constantinople son « autocéphalie ».

Ainsi, les partisans de « l’église orthodoxe d’Ukraine », avec le soutien des représentants de l’association ukrainienne nationaliste « Svoboda » et d’un représentant du conseil municipal, se sont emparé de la vieille église Saint-Nicolas, au village de Vorsovka, district de Maline, région de Jitomir, informe le Département d’information de l’Église orthodoxe ukrainienne. La saisie du bâtiment cultuel, appartenant à la communauté religieuse de l’Église orthodoxe ukrainienne, a eu lieu le 13 janvier 2019, en présence d’une dizaine de policiers de Maline.

Auparavant, le 11 janvier, un conflit était survenu entre les partisans de « l’église orthodoxe en Ukraine » et les membres de la communauté de l’Église canonique refusant de rejoindre les schismatiques, au cours d’une réunion des villageois de Vorsovka. Des activistes agressifs ont résolu de s’emparer des biens de la communauté de l’Église orthodoxe ukrainienne, mais les paroissiens n’ont pas laissé la foule entrer dans l’église. Alors, avec le soutien du président du conseil municipal, Petro Podroutchni, et du chef de la section de l’organisation « Svoboda » à Maline, Nikolaï Polinovski, l’église a été scellée. A la suite de l’incident, le recteur de la communauté canonique, l’archiprêtre Vassili Simtchouk, a été hospitalisé à cause d’une crise d’hypertonie.

L’archiprêtre Vitali, recteur de l’église de la Protection de Maline, a été nommé recteur temporaire. Le 13 janvier, le prêtre devait célébrer un office d’intercession devant l’église Saint-Nicolas avec les paroissiens, mais les partisans de « l’église en Ukraine » ne leur ont pas permis de s’approcher de l’église, et l’office a été célébré en pleine rue. « Je ne sais pas comment on pourra célébrer les offices, mais, nous ferons tout ce qui dépend de nous pour que les offices aient lieu, si ce n’est à l’église même, du moins aux alentours » a commenté l’archiprêtre Vitali.

Les partisans de l’église orthodoxe en Ukraine se sont aussi emparé de l’église Saint-Michel du village de Krasnovolia, district de Manevitсhi, en Volynie, informe le site du diocèse de Volynie de l’Église orthodox eukrainienne. L’incident s’est produit le 13 janvier 2019, avant l’office dominical, que devait présider l’évêque Nathanaël de Volhynie et de Loutsk. Les radicaux ont bloqué l’accès à l’église, ont fait pression sur le recteur de la communauté, l’archiprêtre Andreï Guenaliouk, avant d’arracher au prêtre les clés. Des menaces ont été prononcées contre le clergé et les fidèles de l’EOU.

Après la saisie, de nouvelles serrures ont été posées sur les portes de l’église Saint-Michel. L’évêque Nathanaël, les prêtres et les paroissiens, rassemblés pour l’office, ont dû aller célébrer la Liturgie au village voisin.

Les agents du maintien de l’ordre, arrivés sur les lieux, ont pris acte de l’infraction à la loi et enregistré la plainte du recteur. Le diocèse de Volhynie a annoncé prendre des mesures judiciaires immédiates en réponse aux actes de ceux qui ont initié et favorisé l’usurpation de l’église Saint-Michel de Krasnovolia.

Par ailleurs, les provocations se multiplient contre les bâtiments cultuels de l’Église canonique.

Le 15 janvier, un acte de vandalisme a été commis sur l’enceinte de pierre de la cathédrale de la Transfiguration de Soumy, monument historique du XIXe siècle, informe le site du diocèse de Soumy. Des inconnus ont tracé des inscriptions provocatrices contenant des déclarations diffamatoires à l’adresse de l’Église canonique. « L’enceinte de la cathédrale est un monument d’architecture, protégé par la loi. Mais cela n’a pas arrêté les malfaiteurs, qui sèment la haine religieuse, colportant des accusations infondées » a-t-on commenté à la direction diocésaine.

Dans la nuit du 13 janvier, des activistes de l’organisation nationaliste S14 (« Sitch ») ont porté des inscriptions sur les églises de Lvov dépendant de l’Église orthodoxe ukrainienne, et en ont parlé sur les réseaux sociaux, informe le site Vesti-ukr.com. Les vandales s’en sont pris à l’enceinte et aux portes de la cathédrale Saint-Georges, ainsi qu’aux portes de l’église Saint-Vladimir, restaurée après un incendie. Des manifestations semblables avaient déjà eu lieu à Lvov en novembre 2018.