Le métropolite Hilarion a célébré la Divine liturgie au métochion patriarcal chinois
Le 21 septembre 2018, fête de la Nativité de la Mère de Dieu, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, a célébré la Divine liturgie à l’église Saint-Nicolas de Goloutvino, métochion patriarcal chinois à Moscou, église également dédiée à la Nativité de la Mère de Dieu.
L’archipasteur concélébrait avec l’higoumène Arsène (Sokolov), représentant du patriarche de Moscou et de toute la Russie auprès du patriarche d’Antioche la Grande et de tout l’Orient, l’archiprêtre Igor Zouïév, recteur de l’église Saint-Nicolas, l’hiéromoine Nicolas (Ono), inspecteur de l’Institut des Hautes-Etudes Saints-Cyrille-et-Méthode, l’hiéromoine Cyrille (Peregoudine), collaborateur du DREE, les clercs de l’église.
Une partie des prières ont été dites en chinois. Des prières pour la paix en Ukraine ont été récitées après la litanie instante.
A la fin de la liturgie, le clergé et l’assistance ont marché en procession.
Ensuite, le métropolite Hilarion a prononcé une homélie :
« Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit !
Je vous souhaite à tous, chers pères, frères et soeurs, une bonne fête de la Nativité de la Mère de Dieu, fête à laquelle est dédicacée cette sainte église.
En nous réunissant à l’église pour glorifier la Sainte Mère de Dieu, nous touchons au divin mystère qui se découvre à tout cœur humain. Le mystère de la Très-Sainte Mère de Dieu a longtemps été caché à beaucoup de croyants. On trouve déjà des images de la Sainte Mère de Dieu dans les catacombes paléochrétiennes, mais on parle peu d’elle dans les œuvres des Pères des IIer, IIIe et IVe siècles. Ce n’est qu’au V siècle, lorsque l’impie patriarche Nestor de Constantinople résolut de changer le titre de Mère de Dieu en Mère du Christ – on l’appelait déjà Mère de Dieu dans les offices liturgiques – que l’Eglise se dressa pour défendre le dogme christologique et celui de la Mère de Dieu. Par la voix de Cyrille d’Alexandrie et des autres pères du III Concile œcuménique, qui condamnèrent l’hérésie nestorienne, l’Eglise proclama solennellement que le Fils de Dieu, demeurant de toute éternité auprès de Dieu le Père, et Jésus Christ, le Fils de l’homme, étaient une seule et même personne. Le Fils de Dieu prééternel est devenu homme, est né de la Vierge Marie, c’est pourquoi elle peut justement porter le titre de Mère de Dieu car pour nous, homme, c’est Lui qu’elle fit naître dans la chair.
Glorifiant le mystère ineffable de l’Incarnation divine, nous glorifions en même temps Celle qui est devenue pour nous source du salut. Parce que le miracle n’aurait pas eu lieu sans Elle. Lorsque nous disons que Dieu et l’homme ont part au salut, l’élection et la préélection de la Vierge Marie pour qu’elle devînt le tabernacle de l’Incirconscrible, fut un acte de miséricode divine, en même temps qu’une coopération entre l’homme et Dieu, qui rendit possible ce salut.
Les moines du IVe au VIIIe ont beaucoup œuvré pour glorifier la Mère de Dieu et faire connaître Son mystère aux fidèles. Ce sont eux qui ont composé les textes liturgiques de l’Eglise orthodoxe d’après lesquels nous continuons à célébrer aujourd’hui. Dans ces livres, le dogme de la Mère de Dieu y trouve son plein développement. Depuis, à chaque office, nous faisons mémoire de la Mère de Dieu à de nombreuses reprises. Dans nos prières à Dieu, nous n’oublions pas Sa Mère Très-pure, car Elle est présente avec nous chaque fois que nous nous réunissons à l’église et elle entend toujours nos prières.
Tout au long de l’histoire de l’Eglise, la Très-Sainte Mère de Dieu s’est souvent révélé à ceux dont le coeur pur et le regard spirituel étaient capables de reconnaître en Elle la Mère de Dieu. C’est ce qui est arrivé au fol en Christ André, auquel apparut la Mère de Dieu tenant Son omophore en signe de protection du genre humain. Il en fut ainsi de nombreux autres, notoriétés ou gens simples, ecclésiastiques ou laïcs, auxquels la Mère de Dieu se révéla dans son éclat ineffable, dans sa lumière indicible.
Nous adressant à la Vierge Très-pure, priant à l’église ou à la maison devant son icône, nous ressentons Sa présence, sentons comme Elle est proche de nous. Elle entend nos prières et peut venir à notre aide dans les circonstances difficiles. Priant la Très-pure, implorons-La pour nous, pour nos proches, pour nos parents, pour nos enfants, pour nos frères et sœurs, pour qu’Elle nous défende de tout mal. Nous croyons que la Sainte Mère de Dieu, a reçu de Dieu toute audace pour se tenir devant Son trône et prier pour le genre humain, pour tout homme.
Depuis toujours, notre pays a été considéré comme l’apanage de la Mère de Dieu. La vénération de la Mère de Dieu, depuis le Baptême de la Russie, a été largement diffusée dans notre pays. Notre peuple a conçu une vénération toute particulière pour la Mère de Dieu, ce qui s’exprime dans la multitude d’icônes qui La représentent et par lesquels Elle a accompli tant de miracles. Dans ces icônes, nous glorifions la Très-Pure souveraine comme Médiatrice du genre humain, comme plus vénérable que les chérubins et incomparablement plus glorieuse que les séraphins.
Le mois de septembre marque le début de l’année liturgique. Nous avons fêté le nouvel an liturgique la semaine dernière, et la fête de la Nativité de la Mère de Dieu est la première grande fête de l’année. Toute la vie de la Mère de Dieu se déroule sous nos yeux durant l’année liturgique, qui s’achève par la mémoire de Sa divine dormition, que nous avons fêté il y a peu. Ceci nous rappelle une fois de plus que la Mère de Dieu est toujours avec nous. Nous ne l’oublions jamais, car tout évènement de la vie de la Très-pure Vierge, Sa Nativité, Son entrée au temple, l’Annonciation, la Dormition et d’autres fêtes qui lui sont consacrées sont célébrées avec une solennité particulière, ainsi que les multiples fêtes de Ses icônes.
En ce jour de la Nativité de la Mère de Dieu, adressons lui nos prières, afin qu’elle nous aide dans notre cheminement, qu’Elle intercède pour nous, qu’elle défende notre pays, qu’elle aide nos missionnaires dans les pays lointains, et qu’Elle illumine le genre humain de la lumière de la prudence du Christ. Amen.
Bonne fête à tous ! »
Ensuite, le recteur de l’église a adressé un discours de bienvenue au métropolite Hilarion, avant de lui offrir une icône de la Nativité de la Mère de Dieu, en mémoire de la célébration.