Le chef de la métropole du Tatarstan a rencontré les représentants de la République islamique d’Iran
Le 12 mars 2018, le métropolite Théophane de Kazan et du Tatarstan a reçu à la direction diocésaine de Kazan le directeur du Centre culturel iranien de Moscou, Akbari Djeddi.
Prenaient part à cette rencontre, organisée à la demande de la partie iranienne, le directeur intérimaire du Consulat général d’Iran à Kazan, Alibeman Zgbani Zartch, l’archiprêtre Vladimir Samoïlenko, secrétaire de la Direction diocésaine de Kazan, et l’archiprêtre Alexeï Tchoubakov, chef du premier doyenné de Kazan.
Souhaitant la bienvenue à ses hôtes, le métropolite Théophane leur a parlé de ses années de ministère au Proche-Orient. L’archipasteur a particulièrement souligné les bonnes relations existant entre la Russie et l’Iran, insistant sur leur aspiration à défendre les valeurs traditionnelles. « Nos religions reconnaissent Dieu comme créateur de l’homme et de tout ce qui existe dans le monde, a rappelé l’archipasteur. Nous croyons qu’il existe des forces mauvaises qui répondront devant Dieu au Jugement dernier. »
Mgr Théophane a déclaré qu’il était important d’assurer les droits des croyants et la participation des représentants des religions dans le processus éducatif sur le plan juridique.
Une partie de l’entretien a porté sur le travail de la commission mixte russo-iranienne pour le dialogue « Orthodoxie-Islam » à Téhéran. Lors de la réunion du Saint-Synode du 7 mars, le chef de la métropole du Tatarstan a été nommé chef de la délégation de l’Église orthodoxe russe à la XIe réunion de la commission. L’hiérarque a partagé sa vision des rencontres de travail qui doivent avoir lieu en mai 2018.
« Je compte bien que le dialogue qui doit s’établir lors de la prochaine visite à Téhéran contribuera à l’approfondissement des liens interreligieux et culturels entre nos pays. Dans le contexte géopolitique actuel, alors que l’Occident fait montre d’une volonté affichée d’évincer la religion de l’espace public, il importe d’assurer la sauvegarde des valeurs religieuses traditionnelles, historiques et culturelles » a dit l’hiérarque.
Akbari Djeddi a approuvé les paroles du métropolite Théophane, soulignant qu’elles étaient en accord avec la doctrine musulmane. « Il importe de se souvenir que nos religions ont effectivement beaucoup en commun. Beaucoup d’idées fondamentales se rejoignent. C’est le fondement sur lequel doivent être bâtis nos rapports culturels, dont l’objet est de faire contrepoids à la politique des pays occidentaux, où les croyants sont de moins en moins nombreux, tandis que les exemples de profanation des valeurs religieuses traditionnelles se multiplient » a-t-il dit.
Pendant la discussion, le métropolite Théophane a répondu aux questions sur le dialogue des représentants des religions au Tatarstan.
« Nous travaillons beaucoup avec le mufti du Tatarstan, Kamil khazrat (Samigoulline) avec lequel nous entretenons des relations amicales et des rapports de confiance, a souligné le métropolite Théophane. Nous organisons des rencontres avec la jeunesse ; je vais voir les étudiants de l’académie musulmane, Kamil khazrat vient voir les séminaristes orthodoxes. » Le métropolite a parlé de la réalisation de programmes sociaux en commun, parmi lesquels des programmes contre l’avortement, la toxicomanie et l’alcoolisme.
Parlant de l’Église orthodoxe ukrainienne l’extrémisme, qui se répand actuellement dans le monde entier et représente un réel danger pour l’humanité, l’hiérarque a dit : « Si l’on implante un extrémisme pur et dur, il est forcément rejeté. C’est pourquoi il est diffusé sous la forme de nouveaux courants pseudo-religieux que nous appelons des sectes. Ce problème touche absolument toutes les religions et c’est le principal danger de notre temps. »
Une partie de l’entretien a été consacrée à la situation au Proche-Orient.
A la fin de la rencontre, le métropolite Théophane a offert à ses hôtes une Bible en langue tatare, informe le site de la métropole du Tatarstan.