Le métropolite Hilarion de Volokolamsk a célébré la Divine liturgie à l’église du Saint-Esprit de la Laure de Trinité-Saint-Serge
Le 8 octobre 2017, mémoire du trépas de saint Serge de Radonège, thaumaturge de toute la Russie, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, a présidé la Divine liturgie à l’église du Saint-Esprit de la Laure de la Trinité-Saint-Serge avec la bénédiction de Sa Sainteté le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie.
Le métropolite Hilarion concélébrait avec le métropolite Innocent de Vilnius et de Lituanie, l’archevêque Justinien d’Elista et de Kalmukie, l’évêque Lazare de Narva, les frères de la communauté monastique.
Après la litanie instante, le métropolite Hilarion a récité une prière pour l’Ukraine.
A la fin de l’office, Mgr Hilarion a prononcé une homélie :
« Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit !
Notre Seigneur Jésus Christ éduquait les hommes par des moyens différents selon les lieux. Parfois, pour s’entretenir avec les hommes, Il montait sur la montagne, parfois, il se tenait devant la foule sur la plaine. Il est arrivé qu’il montât dans une barque, s’éloignât du rivage, tandis que les gens restaient sur la berge. C’est ce que nous racontent trois évangélistes, Mathieu, Marc et Luc.
Mais seul l’évangile de Luc contient le récit que nous avons entendu aujourd’hui, nous racontant comment le Seigneur Jésus Christ monta dans la barque de Pierre. Lorsque la barque s’éloigna de la rive, le Sauveur se mit à enseigner le peuple qui se tenait sur la berge et L’écoutait. Le Christ dit ensuite à Pierre : « Avance en eau profonde et jetez vos filets pour attraper du poisson. » Pierre répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais sur ta parole, je vais jeter les filets ». Et, ayant jeté les filets, ils prirent tant de poisson, que la barque, sous le poids, enfonçait, tandis que les filets se déchiraient. Pierre, pourtant un pêcheur expérimenté, n’avait jamais rien vu de semblable dans sa vie. Il comprit alors que celui qui se tenait près de lui n’était pas un homme ordinaire. Il ne savait pas encore que c’était le Fils de Dieu, mais il voyait que cet Homme possédait une grâce spéciale et une force particulière. Il eut peur et tomba aux pieds du Sauveur en disant : « Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un coupable » (Lc 5, 8). Alors, le Seigneur lui dit ces paroles prophétiques, qui ne s’adressent pas seulement à Pierre, mais aux autres disciples aussi : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu auras à capturer ».
Ce récit évangélique nous parle des débuts de l’Église : le Seigneur a appelé un petit groupe d’hommes, les Douze, dont la plupart étaient de simples pêcheurs galiléens sans instruction. Il les appela pour Le suivre, pour écouter Ses enseignements et être témoins de Ses miracles. Ce sont eux qui, après la passion, la mort et la résurrection de Jésus Christ, nous ont rapporté ce qui s’était passé, ce qu’Il enseignait. C’est grâce à eux que nous connaissons le Fils de Dieu.
Pourquoi le Seigneur dit-il à Pierre : « Désormais, ce sont des hommes que tu captureras » (Lc 5, 10) ? Parce que cette pèche à l’homme a commencé dès la première génération de chrétiens : d’abord par quelques-uns, ensuite par des dizaines, des centaines, puis des milliers de disciples. Le Livre des Actes des apôtres raconte qu’après le discours de Pierre, le jour de la Pentecôte, environ cinq mille hommes crurent au Christ. Cette croissance de l’Église se poursuit jusqu’à aujourd’hui et se poursuivra jusqu’à la fin des temps.
Le vrai pêcheur d’homme, c’est le Seigneur. Mais à chaque génération, Il envoie des apôtres, des vénérables, des prédicateurs qui, par leur exemple ou par leur parole donnent envie de suivre le Christ. Ils ont toujours existé, même au temps des plus dures persécutions contre l’Eglise. Les uns prêchaient la parole de Dieu, parfois même sacrifiant leur vie, les autres entendaient la parole et suivaient les pécheurs d’hommes.
Aujourd’hui, la prédication de l’Évangile du Christ est accessible à tous. Beaucoup l’entendent, mais tous ne se laissent pas prendre dans ses filets, car il y a d’autres filets, ceux du monde, par lesquels le diable tente d’attirer les hommes : ce sont les filets du péché, de la séduction, de la vie du monde. Chacun doit choisir : suivre le Christ, entendre Sa voix, ou suivre le diable, écouter ses appels, ses promesses, comme le firent Adam et Eve, les premiers hommes, auxquels le diable promit : « Vous serez comme des dieux » (Gen 3, 5).
Aujourd’hui encore, le diable répète cette phrase à ceux qui pensent trouver le bonheur sans Dieu, bâtir le monde ou organiser leur propre vie en dépit de la volonté divine. Il y a aussi ceux qui rejettent la voix de Dieu les appelant au salut, et qui disent : « Nous n’avons pas besoin de ce salut, nous ne vous croyons pas, nous voulons construire le monde comme nous l’entendons, et non pas comme vous l’enseignez ».
La prédication de l’Évangile du Christ a toujours rencontré des résistances. S’il en avait été autrement, le Seigneur Jésus Christ n’aurait pas été crucifié. Dans les générations qui ont suivi, cette prédication est loin d’avoir été acceptée par tous, et des générations de martyrs et de confesseurs ont témoigné par leur sang de leur fidélité au Christ Sauveur.
Parmi ceux qui ont œuvré pour répandre la parole du Christ, il est un saint dont nous fêtons aujourd’hui la mémoire, ici, à la Laure de la Trinité-Saint-Serge : notre saint père théophore Serge, higoumène de Radonège, thaumaturge de toute la Russie. Il ne s’était pas enfoncé dans les profondes forêts de Radonège pour y capturer des âmes, mais pour sauver la sienne. Durant des années, il vécut seul. Peu à peu, la renommée de son ascétisme se répandit dans les environs ; des gens vinrent pour se joindre à lui. C’est ainsi qu’apparut une petite communauté de disciples, qui augmenta peu à peu.
Aujourd’hui, des milliers de personnes, venues de villes et de pays différents, sont rassemblées à la Laure, car saint Serge les appelle à cette fête.
Nous glorifions notre saint père théophore Serge, higoumène de la terre russe, auquel nous devons la renaissance de la vie monastique à une époque extrêmement difficile de notre histoire. Nous le prions aujourd’hui pour que le Seigneur garde notre terre russe dans la foi orthodoxe, pour que les filets divins capturent ceux que Dieu appelle au salut et à la vie éternelle.
Bonne fête à tous ! »
A la fin de la Liturgie, Sa Sainteté le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie et les évêques célébrant avec sa bénédiction la liturgie dans les différentes églises du monastère, ont marché en procession, portant l’icône de saint Serge sur la place de la Laure, où le primat de l’Église russe a célébré un office d’intercession.
Depuis le balcon de ses appartements, le patriarche s’est adressé à la foule.