Le 2 septembre 2017, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, a célébré les funérailles de Dmitri Kogan, artiste émérite de Russie.

Le célèbre violoniste, représentant d’une grande famille de musiciens, s’est éteint le 29 août à l’âge de 38 ans à la suite d’une longue et douloureuse maladie.

Le métropolite Hilarion concélébrait avec le métropolite Zénobe de Saransk et de Mordovie, l’archiprêtre Alexandre Makarov, collaborateur du DREE, les clercs de l’église Notre-Dame-Joie-de-tous-les-affligés.

Avant la cérémonie, le métropolite Hilarion a prononcé une homélie.

« Éminence, chers pères, frères et sœurs,

Nous sommes rassemblés pour prier pour un homme remarquable, pour un grand musicien qui était aussi un proche de beaucoup d’entre nous.

Humainement, il est bien difficile d’accepter cette perte. Son décès, à un âge si peu avancé, semble injuste, car il aurait encore tant pu faire en cette vie ! Mais Dieu a un dessein pour chaque homme. Et nous devons être consolés dans notre affliction par la pensée que l’homme n’est pas créé pour vivre dans le temps : l’homme est fait pour la vie éternelle. La vie commence ici-bas, sur la terre, mais elle se poursuit dans l’éternité. Le Seigneur donne à chacun un certain temps sur la terre. Ce qui peut sembler trop tôt d’un point de vue humain, injuste ou venant du hasard, a un sens et une justification dans le dessein de Dieu. Nous le croyons profondément.

Nous croyons que l’âme de Dimitri, nouvellement défunt, ne nous a pas quittés. Elle continue à vivre et est présente ici aujourd’hui, avec nous. Nous continuerons à l’aimer comme nous l’aimions. Nous continuerons à prier pour lui, comme nous avions prié pour lui lorsqu’il vivait, lorsqu’il était malade.

Lorsque l’âme quitte le corps, elle rencontre Dieu. Tout homme a péché durant sa vie. Comme le disent les prières des funérailles « il n’est pas d’homme qui ait vécu et qui n’ait péché ». Chacun de nous sera soumis à l’épreuve, lorsqu’il passera à l’autre vie, et nous devons prier ardemment pour le serviteur de Dieu Dimitri, afin que le Seigneur lui pardonne ses fautes volontaires et involontaires, afin qu’il le fasse reposer là où reposent tous les justes, dans le sein d’Abraham, dans le Royaume des cieux.

Selon la tradition de l’Église, confirmée par les récits de beaucoup, lorsque l’homme quitte cette vie pour la vie éternelle, il rencontre les anges et ses proches défunts. Dmitri appartient à une famille remarquable. Je pense que lorsque son âme a quitté la terre, il a été accueilli là-bas par ceux qu’il aimait, qu’il respectait. On l’attendait et on l’a accueilli à bras ouverts.

Dimitri est mort durant les jours où nous fêtons la Dormition de la Mère de Dieu. Sans doute peut-on y voir un signe. Car ce n’est pas un hasard si la mort de la Mère de Dieu est appelée une Dormition. Lorsque nous regardons l’icône de la Dormition de la Mère de Dieu, nous la voyons couchée sur son lit de mort, et le Seigneur Jésus Christ se tient auprès d’elle et reçoit en Ses mains très pures son âme qui est représentée sous la forme d’un nouveau-né.

C’est ainsi que le Seigneur Jésus Christ reçoit l’âme de tout homme qui, en cette vie, a cru en lui et l’a aimé, qui communiait aux Saints Mystères du Christ, qui passe à l’autre vie avec foi en la résurrection. C’est pourquoi nous n’avons pas à nous désespérer et à nous affliger. Il nous faut croire que le Seigneur Jésus Christ recevra Son serviteur fidèle dans les demeures des justes, et prier pour lui.

Dmitri a eu un grand, un beau cheminement tout au long du court temps qui lui avait été alloué. Mais les circonstances ont été telles qu’il n’a pu faire que les premiers pas dans la vie chrétienne. Le chemin de la vie chrétienne, c’est une route longue comme la vie, non pas seulement la vie terrestre, mais aussi la vie éternelle. Cette route se poursuit pour lui maintenant, et Dmitri ne sera pas seul pour marcher, car nous tous, qui restons encore ici-bas, sur la terre, prierons pour lui.

Le Seigneur appellera chacun de nous, certains plus tôt, d’autres plus tard, hors de cette vie. Il viendra un moment où aucun de ceux qui sont présents ici ne seront plus sur la terre. Nous passerons tous à l’au-delà. Nous nous retrouverons, nous nous reconnaîtrons. Voilà ce qui nous donne la force de vivre, de supporter la mort de ceux qui nous sont les plus proches, voilà ce qui permet à nos cœurs d’espérer en la miséricorde divine.

Nous allons prier pour le serviteur de Dieu Dimitri nouvellement défunt, demandant au Seigneur de lui pardonner ses fautes volontaires et involontaires et de le faire reposer au Royaume des cieux avec tous les saints. »

Assistaient aux funérailles la mère du défunt, Lioubov Kazinskaïa, son père, le chef d’orchestre Pavel Kogan, les amis de la famille, le chef d’orchestre Maxime Chostakovitch, le pianiste Iouri Rozoum, le chef d’orchestre Guennadi Dmitriak, le député Arthur Tchilingarov, de nombreuses personnalités du monde artistique et culturel.

L’office était chanté par le Chœur synodal de Moscou, sous la direction d’Alexeï Pouzakov.