Le 24 juillet 2017, l’archevêque Georges de Wrocław et de Szczecin et l’évêque Nathanaël de Volhynie et de Loutsk ont visité la communauté paroissiale de l’Exaltation de la Sainte-Croix (Église orthodoxe ukrainienne) du village d’Ougrinov, en Volhynie.

Les deux hiérarques ont célébré un office d’intercession dans la maison de l’archiprêtre Rostislav Sapojnik, où les fidèles de l’Église orthodoxe ukrainienne se réunissent pour la célébration des offices depuis l’usurpation de leur église par les schismatiques. Les hiérarques ont conforté les paroissiens et les ont félicités de leur courage dans la foi.

L’église de l’Exaltation de la Sainte-Croix d’Ougrinov, district de Gorokhov, région de Volhynie, a été usurpée par les représentants du « Patriarcat de Kiev » le 10 septembre 2014. A l’été 2015, les schismatiques ont privatisé la maison du prêtre, et au printemps 2016 sont parvenus à faire expulser le père Rostislav et son épouse, bien que leurs enfants mineurs vivent aussi dans la maison. Une action en justice est toujours en cours pour l’usurpation de l’église. Le droit de propriété de la communauté à la maison paroissiale est également disputé devant la justice.

« L’Église orthodoxe polonaise compatit à la situation des orthodoxes ukrainiens. Nous suivons ce qui se passe, nous nous informons des nouvelles, bonnes et mauvaises, nous savons que vous supportez avec dignité et humilité les persécutions dont vous êtes l’objet et prions pour que le Seigneur vous guide » a dit l’archevêque Georges.

De son côté, l’évêque diocésain, Mgr Nathanaël, a donné sa parole que la communauté serait soutenue. Il a déclaré que, quelques que soient les résultats du procès pour la propriété de l’église, les fidèles d’Ougrinov auraient toujours un lieu pour prier et que leur prêtre ne serait pas abandonné.

Dans une interview au département d’information de l’Église orthodoxe ukrainienne, l’archevêque Georges a souligné une fois encore que les orthodoxes de Pologne voyaient avec douleur les conflits interconfessionnels en Ukraine, et soutenaient pleinement l’Église orthodoxe ukrainienne. Mgr Georges a notamment condamné le schisme de Philarète, dit « patriarcat de Kiev », « exarquat européen », et souligné que cette structure n’était pas reconnue par les Églises locales. « Le statut de vérité et de canonicité de l’Orthodoxie consiste à être reconnu par les autres Églises orthodoxes locales. L’Église orthodoxe ukrainienne et son primat, Sa Béatitude le métropolite Onuphre de Kiev et de toute l’Ukraine, sont reconnus par toutes les Églises » a dit l’hiérarque.

Se référant à des conversations privées avec des représentants du Patriarcat de Constantinople, l’archevêque Georges a déclaré que le scénario d’une reconnaissance du soi-disant « patriarcat de Kiev » par Constantinople à la demande de la Rada suprême était tout à fait irréaliste. « Je n’ai pas le droit de répéter ce qui s’est dit dans des conversations privées avec les représentants du Patriarcat œcuméniques a-t-il dit, mais je peux constater que, dans mes fréquentes conversations avec ses hiérarques et même avec le patriarche, je n’ai jamais entendu d’eux aucune déclaration allant dans ce sens. J’ai pu participer au processus de préparation du concile de Crète, ainsi qu’à de nombreuses conférences et commissions où la question a été abordée sous la forme d’entretiens privés. Tous les orthodoxes sont convaincus qu’octroyer l’autocéphalie au soi-disant « patriarcat de Kiev » est non seulement impossible, mais inadmissible pour l’Église orthodoxe. Nous avons affaire à un schisme très sérieux, au péché de séparation avec l’Église, à la violation des canons de l’Église orthodoxe ».

Le représentant de l’Église orthodoxe polonaise a aussi constaté que les projets de lois discriminatoires émanant de la Rada pouvaient porter un sérieux coup à l’Église canonique : « Ils ne respectent pas la liberté de confession religieuse ». « Pour nous, Byzance a toujours été un modèle de coopération, de vie commune de l’état et de l’Église, a-t-il constaté. Un modèle de coopération entre l’Église et l’état appelé synergie s’était mis en place. Cette coopération supposait un respect mutuel, l’état ne se mêlait pas des affaires de l’Église, et l’Église ne s’ingérait pas dans les affaires de l’état. Nous devons garder à l’esprit que l’état se compose aussi de membres de l’Église, c’est pourquoi l’Église exprime son opinion sur de nombreux thèmes d’actualité. »

Répondant à la question de savoir pourquoi l’Église canonique refusait de prendre part aux prières communes avec les membres d’autres confessions, ce qui la fait souvent accuser de manquer de patriotisme, de refuser de prier avec d’autres organisations religieuses pour l’Ukraine, l’archevêque Georges a répondu avec fermeté que l’Église orthodoxe ukrainienne donnait « véritablement l’exemple du patriotisme », et a souligné son indépendance. « Il n’y a pas au monde une seule Église orthodoxe autonome qui ait des droits aussi étendus que l’Église orthodoxe ukrainienne, dont le primat a le titre de Béatitude, qui ait tant d’évêques, tant de monastères témoignant de l’unité de la Sainte Russie. C’est très important » a constaté l’hiérarque.

Commentant les usurpations d’églises de l’Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Moscou en Ukraine, l’archevêque Georges de Wrocław et de Szczecin a condamné les agissements des schismatiques et exprimé son soutien à l’Église orthodoxe ukrainienne et à ses fidèles. « La violence n’est jamais une expression de l’esprit orthodoxe. L’orthodoxie, c’est l’amour, un amour qui embrasse tout. Là où il y a la violence, il ne peut y avoir l’esprit de Dieu. Le fait est que les représentants du fameux « patriarcat de Kiev » font tout pour conserver ici, en Ukraine, leur identité, au moyen de la violence, ce qui prouve leur état maladif… Nous soutenons par la prière le Primat, l’épiscopat et tous les fidèles de l’Église orthodoxe ukrainienne dans leur combat pour leur canonicité. Leur courage dans la foi, alors qu’on leur arrache leurs églises, est l’acquisition de la couronne du martyre. Je souligne encore une fois que nous condamnons les actes des schismatiques parce que la violence est un signe d’absence d’esprit orthodoxe. »