AU DREE, UNE TABLE RONDE SUR « LE MINISTERE SOCIAL DES COMMUNAUTES RELIGIEUSES : ECHANGE D’EXPERIENCE INTERCONFESSIONNEL »
La table ronde « Le ministère social des communautés religieuses : échange d’expérience interconfessionnel » a eu lieu le 26 janvier 2017 au Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou.
Cette manifestation était organisée dans le cadre des XXV Conférences de Noël, avec la participation d’une quarantaine de clercs et de laïcs de différents diocèses de l’Église orthodoxe russe, des représentants des communautés catholiques et protestantes et des organisations publiques ou religieuses russes et italiennes.
La table ronde avait lieu sous la présidence de l’archiprêtre Maxime Pletnev, directeur du Centre de coordination pour la lutte contre la toxicomanie et l’alcoolisme du Département d’action caritative et du ministère social du diocèse de Saint-Pétersbourg.
Margarita Nelioubova, du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, a parlé de la participation des communautés religieuses à la préparation et à la tenue de la V Conférence sur le VIH /Sida en Europe de l’Est et en Asie centrale, qui s’était déroulée du 23 au 25 mars 2016 à Moscou, avec la participation d’environ 2500 délégués de 79 pays du monde et près de 70 représentants des communautés chrétiennes, musulmanes et juives de Russie, Biélorussie, Moldavie, Ukraine et Arménie. Ceux-ci avaient fait part de leur expérience de travail dans ce domaine. Le Comité interconfessionnel de coordination sur le VIH/Sida, créé en 2004, avait participé à la préparation de cette conférence, durant l’inauguration de laquelle était intervenu l’évêque Méthode de Kamensk et d’Alapaïevsk. La manifestation s’était déroulée autour de trois séminaires, organisés par des communautés religieuses de différentes traditions : « L’expérience des organisations religieuses dans la lutte contre l’épidémie de VIH /Sida », « Le développement spirituel et les programmes professionnels dans les centres de réhabilitation des communautés religieuses », « cartographier l’activité des organisations religieuses dans la lutte contre le Sida et la réhabilitation des toxicomanes ». L’évènement avait été largement couvert dans les médias confessionnels. Grâce à des organisations protestantes, un film sur la participation de la délégation interreligieuse à la conférence a été réalisé. Un document final avait été adopté, soulignant l’importance du rôle des organisations religieuses dans la lutte contre l’épidémie de VIH/Sida.
Ce document invitait les organisations religieuses à :
- Développer la coopération entre communautés religieuses de différentes confessions pour la prévention de la diffusion de l’épidémie ;
- Travailler à informer et à instruire les leaders religieux des différentes confessions et les membres des communautés religieuses sur la prévention des infections VIH, la baisse de la discrimination et de la stigmatisation des personnes atteintes de VIH ;
- Elargir le réseau d’organisations religieuses proposant un soutien spirituel, une aide palliative ou autre à ces patients et à leurs proches.
La première réunion du comité pour la préparation de la prochaine conférence sur le VIH/SIDA en Europe de l’Est et en Asie centrale aura lieu en février 2017.
Ensuite, la fondatrice et directrice du Centre de préservation de la vie, dépendant de la clinique Mangiagalli (Milan, Italie), la psychothérapeute Paola Bonzi, a partagé son expérience de consultation contre l’avortement. Ce centre, créé il y a 32 ans, compte 40 collaborateurs : consultants, psychologues, travailleurs sociaux, bénévoles. Grâce à leurs efforts, environ 20000 enfants ont pu voir le jour. Paola et ses collègues s’efforcent d’écouter les femmes pensant avorter, les aident à se comprendre elles-mêmes et à comprendre leurs craintes, à prendre conscience de leurs ressources intérieures et à aimer l’enfant à naître. Les collaborateurs du Centre assurent aux femmes l’aide nécessaire, en fonction de leur situation : logement provisoire, vêtements d’enfant, moyens financiers, aide médicale, etc. Un projet d’accompagnement avant et après la naissance est établi pour chaque femme en particulier.
« Nous ne nous efforçons pas de convaincre, mais d’écouter, non seulement avec nos oreilles, mais avec notre cœur. Notre formation psychologique nous permet de comprendre ce qui se cache derrière les mots (…) Nous devenons en quelque sorte des mères pour chacune de ces femmes… Nous voulons que leurs enfants viennent au monde, et nous mettons tout en œuvre pour que chaque femme désire devenir mère » a expliqué Paola qui, malgré sa cécité, accueille quotidiennement des femmes, écrit des livres et se déplace pour des conférences.
Le coordinateur des projets de « Caritas » de l’archevêché de la Mère de Dieu à Moscou, Elena Poslantchik, a parlé du travail de défense de la vie organisé par les filiales de Caritas à Kaliningrad et à Saint-Pétersbourg. Le centre de Kaliningrad existe depuis 1994, et est parvenu à convaincre une centaine de femmes de renoncer à l’avortement, ainsi qu’à préparer 238 couples au mariage religieux. Le centre de Saint-Pétersbourg a ouvert en 2015. Depuis, les 200 femmes en situation difficile venues demander de l’aide, ont toutes renoncé à l’avortement. Le centre de Kaliningrad travaille aussi avec les jeunes filles enceintes, mène un travail d’information et d’éducation avec les écoliers. E. Poslantchik a attiré l’attention sur une tendance récemment apparue dans la capitale du nord : le nombre d’avortements a diminué, mais le nombre d’enfants abandonnés à l’hôpital à la naissance augmente. Il convient donc d’élaborer des programmes de préparation des futures mères à leur rôle, et de les soutenir après la naissance de leur bébé.
Le représentant régional de l’organisation « Projet Casher », Inna Motornaïa, a parlé de la prévention de l’avortement, du travail avec les femmes en situation de crise mené par son association. « Il faut soutenir les femmes, les aider à se sentir nécessaires et aimées. Il faut développer et soutenir les services de consultation pour les femmes ».
La psychologue du centre « Lève-toi », Nina Beliakova, a partagé son expérience d’aide aux personnes âgées et aux malades atteints de démence. Différentes circonstances et la maladie ont amené ces personnes dans des maisons de retraite ou des internats. Beaucoup d’entre eux en souffrent. La tâche du consultant et celle du personnel est de faire en sorte que ces personnes ne finissent pas seulement leurs jours, mais puissent profiter de la vie et attendre dignement leur passage à l’éternité. N. Beliakova a témoigné que « l’amour fait des merveilles » : des vieillards séparés de leurs familles, rongés par la rancune contre leurs enfants, « se réveillent », découvrent de nouvelles possibilités et la dimension spirituelle de la vie, apprennent à prier. Des incroyants commencent à prier pour leurs proches et font part de leurs joies. Grâce à la thérapie par les contes, au modelage, à des concerts, des entretiens, des chansons, le psychologue aide les vieillards à « trouver un sens spirituel ».
Artis Petersons, pasteur de l’Église évangélique-luthérienne, a présenté un rapport sur la maison de retraite Karl Blum, dans la région de Kaliningrad. Dans cette maison, ouverte en 2006, vivent actuellement 20 personnes.