La XXVIII conférence panorthodoxe des plénipotentiaires des Églises orthodoxes locales et des métropoles de l’Église orthodoxe grecque sur les hérésies et les para-religions a eu lieu du 31 octobre au 2 novembre à Agrínion (Grèce). Le sujet de la rencontre était « Les représentations hérétiques et occultes de l’homme et des droits de l’homme ».

La conférence, organisée par le Comité du Saint Synode de l’Église orthodoxe grecque chargé des hérésies, sous le patronage de Sa Béatitude l’Archevêque Jérôme (Hiéronymos) d’Athènes, était présidée par le président de ce Comité, le métropolite Ignace de Larissa et de Tyrnavos avec la participation d’hiérarques des Églises de Grèce, de Crète, de Constantinople, d’Alexandrie, de Bulgarie, de Jérusalem et de représentants des autorités civiles de la ville.

Le gouverneur d’Agrinion a souhaité la bienvenue aux participants.

Les représentants plénipotentiaires des Églises orthodoxes locales de Constantinople, d’Alexandrie, de Jérusalem, de Russie, de Serbie, de Roumanie, de Bulgarie, de Chypre, de Pologne, de Grèce, ainsi que plus de cent représentants des métropoles de l’Église orthodoxe de Grèce, des professeurs des universités d’Athènes, de Thessalonique et de Sofia (Bulgarie) participaient à cette rencontre. L’higoumène Théophane (Loukianov), chargé du Secteur du protocole du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, représentait l’Église russe.

Après l’office d’intercession, les messages des Primats des Églises orthodoxes ont été présentés. Au nom du Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie, le métropolite Hilarion de Volokolamsk avait adressé un message aux participants de la rencontre :

« Le thème de ce forum touche à la notion de droits de l’homme, l’une des notions-clé de la civilisation occidentale contemporaine. L’Église orthodoxe russe a exprimé son opinion sur la problématique des droits de l’homme dans un document intitulé « Les bases de la doctrine de l’Église orthodoxe russe sur la dignité, la liberté et les droits de l’homme » adopté lors du Concile épiscopal de 2008. Le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie a consacré un ouvrage à ce même thème, sous le titre « Liberté et responsabilité : à la recherche d’une harmonie. Les droits de l’homme et la dignité de la personne », traduit en 16 langues, dont le grec.

Les droits et la liberté de l’homme, au développement desquels le christianisme a fortement contribué, sont aujourd’hui souvent tirés de leur contexte d’origine, ce qui les prive de l’essentiel : la certitude que la source de ces droits et de ces libertés est en Dieu, et une juste compréhension de la place de l’homme dans le dessein de Dieu sur le monde. Par voie de conséquence, la vision du monde dominante en Occident aujourd’hui devient hautement anthropocentrique, revenant à la thèse relativiste païenne de l’homme « mesure de toute chose » (Protagoras).

Imposée comme dogme indiscutable, la théorie des droits de l’homme se suffisant à lui-même se présente de plus en plus sous les traits d’une para-religion, mettant l’homme, avec ses passions et ses vices, à la place de Dieu. En ce sens, elle se rapproche de la représentation occulte antique de l’homme qui est invité non pas à se soumettre à la volonté de Dieu, mais à se soumettre l’environnement au moyen de différentes pratiques occultes. »

Différents rapports ont été entendus, notamment sur « La doctrine de l’Église orthodoxe sur l’homme », « La réincarnation : regard critique à la lumière de l’Orthodoxie », « Vous serez comme des dieux : doctrines occultes sur l’homme », « Les erreurs des Témoins de Jéhovah dans le domaine de l’anthropologie », « Les erreurs des mormons dans le domaine de l’anthropologie ».

Le dernier jour, les représentants des métropoles de l’Église de Grèce ont présenté leur rapport sur les hérésies dans les diocèses.

Un document final a été élaboré à la fin de la conférence, intitulé « Propositions pour les Saints Synodes des Églises orthodoxes locales », sur le danger des doctrines anthropologiques hérétiques.

« Certains cultes occultes et parareligieux transgressent grossièrement les principaux droits de l’homme au moyen de différentes approches et pratiques, comme, par exemple, la méthode de la manipulation des consciences.

L’anthropologie des mouvements hérétiques et quasi-chrétiens contemporains s’appuie souvent sur une interprétation erronée et faussée des passages de l’Écriture Sainte, ainsi, parfois, que sur des « révélations » non bibliques récentes, comme c’est le cas chez les mormons, dans la « Science chrétienne », etc. C’est pourquoi leurs convictions sont en contradiction avec les données de la Révélation divine sur le Christ, telles qu’énoncées dans la Sainte Écriture et dans la Sainte Tradition de l’Église orthodoxe.

Dans les doctrines des mouvements hérétiques et quasi-chrétiens, les principaux termes chrétiens relatifs à l’anthropologie (la chute, le péché, le salut, etc.) prennent un sens tout différent de leur sens chrétien, inacceptable pour l’Église orthodoxe, comme pour l’ensemble du monde chrétien.

Ces doctrines contiennent des éléments dangereux pour la vie humaine, comme le rejet de la transfusion sanguine par les « témoins de Jéhovah », qui tentent d’appuyer cette dangereuse théorie sur l’Écriture Sainte.

Les déviances anthropologiques par rapport à la doctrine orthodoxe dans de nombreux mouvements occultes et hérétiques ont des conséquences négatives pour les personnes leur appartenant, voire pour des groupes de personnes entiers. »